Et bien justement, au bout d'un moment, il n'y a plus de raison d'investir, ce qui entraine la mécaniquement la fin du capitalisme. Le raisonnement est imparable, et comme le dit notre grand timonier des chats, les entreprises le comprennent bien et, en réalité, elles ne cessent de lutter pour que la concurrence ne soit justement pas libre.
Je ne te cache pas que nous avons besoin d'espoirs en cette période qui n'en offre guère. Mais ça ne s'applique pas qu'aux bac+5. Tu sais, aujourd'hui tout le monde a un smartphone et des tablettes, peut-être d'ailleurs moins les bac+5 que les autres (t'as qu'à voir, parmi les intervenants de ce fil, j'ai l'impression qu'aucun n'a un smartphone), et tout ce beau monde est bien entré dans l'ère numérique. Mais je ne parlais pas de google, facebook et apple, mais plutôt les couch surfing, uber, airbnb, drivy, ... Prenons uber par exemple; le principe c'est que, après ton travail (ou tout le temps si tu n'as pas de travail), tu peux faire le taxi avec ton propre véhicule. La plateforme de uber, via leur site site web, gère tout, de la logistique jusqu'au paiement; et surtout le paiement j'ai tendance à dire, car c'est peut-être là le point clé de l'affaire.
Ce qui est intéressant là-dedans, au niveau théorique, c'est que c'est un mélange de deux approches à priori antagonistes. D'une part, il y a l'approche "communiste libertaire", selon laquelle le travailleur (celui qui fait le taxi avec son propre véhicule) est propriétaire de son outil de travail et il est libre et indépendant. De l'autre côté, il y a la plateforme qui centralise le tout qui fonctionne selon un système purement capitaliste d'accumulation. Le "taxi amateur" apporte un service, la plateforme capitaliste apporte la confiance. Rappelons que la confiance est la condition "sine qua non" à tout commerce, et c'est (normalement) le rôle principal d'une banque. C'est un peu tôt pour y voir clair, mais le succès de ces plateforme semble montrer que cet étrange modèle fonctionne plutôt bien.
Si je me laisse aller à la doxa de la branche dont je suis issu, je dirai qu'on a pas besoin de la plateforme centralisatrice et qu'on pourrait très bien faire tout ça sans passer par des grandes entreprises capitalistes. Mais l'esprit critique qui caractérise cette même branche me pousse à considérer tout cela selon des prismes différents. C'est ce que j'essaie de faire. Et je me demande si ce travail de confiance apporté par une grosse structure capitaliste ne serait pas indispensable. Sauf que je préfèrerais que ce travail soit fait par l'état, mais c'est une autre histoire (au final, c'est peut-être la même chose).
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