Sur les philosophes orientaux (je pensais effectivement à Lao Tseu), je ne sais pas. Mais concernant Diogène, et les cyniques en général, ils n'étaient pas ermites, et au contraire, ils faisaient de la politique:
Il ne s'agit pas pour autant de fonder, au milieu de la société ordinaire, une contre-société au sein de laquelle un groupe s'isolerait du reste des hommes pour vivre selon ses règles propres : le cynique n'est ni ermite, ni membre d'une communauté enclavée de type monastique ou utopique, mais mène une vie entièrement publique. Son mode d'existence est même le plus public qui soit, puisqu' il s'efforce de lever les barrières, élevées par les insensés, entre l'idion et le koinon. Il consiste, non pas à se retirer des autres hommes, mais à vivre au milieu d'eux, soit seul soit à plusieurs, comme si les normes de la vie naturelle, partout données à qui sait les comprendre, n'exigeaient pas de lieu, de temps ni d'organisation sociale spéciale." (Suzanne Husson, La République de Diogène. Une cité en quête de la nature, p. 178, Vrin)Pas toujours, mais une chose est sûre, c'est qu'elle est déjà présente dès Antisthène. Et je crois qu'on peut la trouver en filigrane dans à peu près toute la philosophie post-socratique, sauf peut-être chez Platon et chez les sophistes. Ce qui me fait dire ça, c'est que le point commun de ces philosophes était la recherche de l'ataraxie (absence de douleur). Et qu'à peu près tous considéraient que la vertu était la seule tactique (dans le sens étymologique: les moyens concrets pour mettre en œuvre une stratégie) possible pour atteindre l'ataraxie. Antisthène disait des choses comme: "Le sage se suffit à lui-même, car il a en lui tout ce qui appartient aux autres." (Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, livre VI).Maintenant, si cette idée est effectivement très générale et universelle (je suis d'accord avec toi), ce n'est pas toujours lié à ce que tu appelles l'aliénation par la propriété: l'idée que ce que nous possédons nous enchaîne.
Après, je n'ai pas de sources sous la main, mais les classiques se méfiaient de la richesse car ils pensaient que ça pourrait les corrompre, les écarter de la vertu, ce qui n'est qu'une formulation différente de l'aliénation. D'ailleurs, ils refusaient de se faire payer pour leur enseignement (seuls les sophistes acceptaient de l'argent, car ils se présentaient plutôt comme des savants que comme des philosophes).
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