Il y a des cas de relocalisations, notamment aux USA, qui ne sont pourtant pas un pays à bas salaire. C'est possible, donc...
Ensuite, ça dépend des secteurs. Dans des activités à faible valeur ajoutée et à forte intensité de main d'œuvre, notamment tout le textile "de base", et une partie de l'industrie, tu as tout à fait raison: des baisses de charge ne compenseront jamais les différences de salaires. Mais dans presque tous les secteurs délocalisés récemment (à commencer par l'informatique), les différences de coût sont moindres, d'abord parce que les ingénieurs indiens, russes, ou chinois, ne gagnent pas le SMIC, également parce qu'il y a pas mal de couts annexes. Et là, je pense qu'une baisse de charge pourrait suffire à nous remettre dans la course.
En revanche, il faut aller assez vite, parce qu'une fois qu'on aura perdu le savoir faire (comme dans certains secteurs, comme les mines, ou l'industrie lourde), la relocalisation deviendra très difficile.
Bref, il faudrait que l'Etat choisisse ses combats, les secteurs qu'il veut aider, les entreprises qu'il veut pousser. Il faudrait aussi sortir de la vision actuelle selon laquelle les aides de l'état son réservées soit aux groupes énormes dirigés par des potes de l'ENA (qu'ils exportent ou non, cf le CICE), soit aux entreprises et aux secteurs en difficulté, souvent irrécupérables.
Si on veut remettre en route l'industrie, je crois que l'Etat doit faire deux choses.
Dans certains secteurs, soutenir par des commandes une industrie nationale "chère". On parle là de la défense, du nucléaire, de l'aéronautique. En gros, on veut aider Dassault, Airbus, ou Areva par des commandes, qui absorbent leur R&D, et leur permettent d'être concurrentiels à l'export. C'est comme cela qu'on conserve une supériorité technologique et industrielle sur ces secteurs "lourds".
Ailleurs, il faut aider (par des baisses de charges, notamment) des entreprises de taille moyenne (parce que c'est là qu'est la croissance), qui vont bien (parce qu'on ne transforme pas une entreprise en semi-faillite en un fleuron industriel), et sur des secteurs porteurs.
A peu près l'inverse de ce que font nos gentils élus, quoi...
Francois
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