Un des soucis, c'est la densité des habitations. Tu prends le centre ville de Paris, la densité est telle que tu peux te permettre de coller métro + bus + RER + tramway, et tout sera toujours plein. Dans ce genre de configuration, les transports en commun, ça marche. Voire même, il n'y a que ça qui marche. La ligne 1 du métro parisien, c'est en capacité l'équivalent d'une 2*10 voies en autoroute urbaine (le cas le plus favorable à la voiture). Oui, j'ai bien écrit deux fois dix voies. La voiture, en fait, on oublie. Virer les voitures totalement de Paris, c'est pas idiot en soit. Mais.....
...mais, tu prends la zone périurbaine avec des gens qui ont tous 300m² de jardin, et c'est l'angoisse. Une station de bus, ça va couvrir une population dérisoire. Donc les bus seront rares. Donc les gens vont prendre la voiture pour tout et pour rien. Donc ils vont aller en ville en voiture. Et comme la ville n'est pas totalement interdite, ils vont tenter leur chance. Et là, bobo.
Dit autrement, la difficulté, c'est de faire l'interface entre les zones denses, et les zones clairsemées. Les parkings en zone de tram résolvent partiellement la situation, mais pas totalement, il est trop tentant de se dire "allez, je vais bien trouver une place en ville", d'autant plus en période d'épidémie. C'est ce que j'ai fait toute cette année pour les soins à l'hôpital de mon petit. Je n'ai pas encore ma deuxième piquouse (ça vient, mais pas encore), donc j'ai évité le tram, donc je me suis tapé les infernaux bouchons du nouveau Montpellier (ou basiquement les deuxièmes voies ont presque toutes été transformées en voies de bus).
Et la principale difficulté pour faire ces interfaces, c'est que les zones denses ont tendance à voter à gauche, et les zones clairsemées à droite (pas toujours, mais assez souvent. Dans de rares cas, c'est l'inverse, ce qui mène au même résultat). Donc il y a rivalité politique. Donc chacun va faire des crasses à l'autre. On y ajoute souvent des spécificités locales (comme les maires de Carnon et Palavas qui refusent de voir les gens de la Mosson et la Paillade débarquer en nombre, et qui refusent donc obstinément le prolongement du tram de Montpellier jusqu'à la plage), et on arrive à des optimisations locales (comme la fermeture des voies sur berge à Paris) qui, parce que non intégrées à un plan plus général, donne une situation globale désastreuse.
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