Envoyé par
sergio_is_back
Je suis dans le dév depuis plus de trente ans (autodidacte) et ce qui est dit ici révèle bien le mal français :
- Sentiment de passage obligé par les SSII (Tout le monde veut y passer même on sait que c'est de la merde)
- Parisianisme du réseautage (Y'a pas qu'a Paris qu'on peut se faire un réseau)
Même les politiques qui pleurent l'absence de GAFA français ignorent complétement ce qui se passe ailleurs qu'a Paris
En Auvergne par exemple on cherche à débaucher des développeurs dans les grandes villes (pas des pisseurs de code, des vrais développeurs), et si les salaires sont généralement moins élevés (prévoir 200/300 d'euros de moins) que dans les grandes métropoles la vie y est aussi beaucoup moins chère et le turn-over moins important... Pour ma part je suis depuis 15 ans dans ma boite (une PME de 20 personnes), je travaille sur des projets variés, en France mais aussi pour d'autres pays (Suède, Croatie, Italie, Espagne, Maroc, Chine, etc... et même les US, puis Singapour récemment)...
Ici les dév seniors qui ont de l'expérience et peuvent suivre un projet de bout en bout sont recherchés, pas comme dans les SSII qui les fuient comme la peste...
Le mal français c'est aussi :
- La faute des développeurs qui croient tous qu'il faut ABSOLUMENT faire carrière à Paris (voir le post de Pierre++)
- Les employeurs (SSII principalement) qui veulent baisser les marges (car ils sont pléthore sur la place et c'est en jouant les moins-disant qu'ils peuvent percer)
- Les recruteurs, qui sont étrangers au boulot et qui se basent plus sur le diplôme que sur les compétences (qu'ils sont incapables d'évaluer)
- Les politiques qui ignorent la situation et ne distribuent les aides qu'aux entreprises des métropoles et ne comprennent pas qu'il y a des entreprises innovantes partout en France...
- Les fraichement diplômés qui sortent et croient qu'ils vont gagner 50K dans leur premier job et parce qu'ils connaissent une techno à la mode pensent qu'ils sont le monde entre leurs mains (ils déchantent quelques années après)
- L'éducation nationale et les établissements privés qui sont dans leur tour d'ivoire et s’intéressent peut (voir pas du tout) aux industries et au marché de l'emploi (y'a qu'a voir l'intitulé - et le programme - des formations)
- Et enfin les banques qui la plupart du temps ne jouent pas le jeu... (Sauf quand on est une "Startup" et que l'on est parisien de surcroit)
C'est pour toutes ces raisons qu'il n'y aura jamais de GAFA français....
Tout ça me fait penser à une déclaration d'un ministre il y a quelques années (c'était sous Hollande ou Sarkozy je ne sais plus) qui disait :
"C'est pas le patron de la petite PME de Clermont-Ferrand qui va aller travailler au Japon..."
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