Si tout ceci était bien le cas, comment se fait-il qu'il existe des "cellules souches", qui, suivant l'endroit où elles sont placées, vont développer une fois un bras, une fois une jambe, une fois une main, une fois un estomac ??
Il y a un certain nombre de stades pendant lesquels il y a juste multiplication des cellules.. Puis différentation suivant leur position. Puis apparition graduelle des organes et des membres..
Je ne vois pas en quoi on peut qualifier "d'êtrre vivant" (sous-entendu doué de conscience, car arracher une plante ou tuer une fourmi, on le fait tous les jours) un amas de cellules non formées comme foetus, mais encore moins un amas de cellules non différentiées..
Ordoncques le problème ne peut éventuellement se poser qu'à ce stade, et non au moment de la fécondation...
Je n'ai pas parlé de l'Eglise mais des croyants..
Pour l''Eglise, c'est parfaitement normal, ça fait partie du dogme... Le Pape est garant du dogme, depuis la naissance du christianisme. Il y a des évolutions, mais elles sont très lentes - et jamais fondamentales, ce qui est parfaitement normal et compréhensible.
Néanmoins, l'application du dogme est laissée avec délectaction par le pape aux évèques ou archevèques... C'était le cas du temps de l'Inquisition (aucun pape n'a officiellement soutenu/lancé l'Inquisition, la vraie, l'Espagnole : ils l'ont tolérée et "soutenue" contraints et forcés), ça a été le cas pendant WW2 (le film "Amen", de Costa-Gavras, dénonce justement l'attitude du Pape, alors que beaucoup dans l'Eglise agissaient), comme ça l'est aujourd'hui pour l'avortement, la pilule, et le préservatif..
Les mécanismes de la hiérarchie permettent au pape de préserver le dogme officiellement à travers toute la planète, tout en laissant une certaine (et assez grande) liberté aux évèques ou archevèques pour adapter à leurs pays.
Je ne vois pas dans un horizon proche modifier le dogme, que ce soit là-dessus ou sur les gais ou le préservatif.. Par contre, déjà François a lancé des petites phrases en direction des gais, et à mots elliptiques à propos de la contraception, ce qui suppose une délégation de souplesse envers les pays qui le demanderait..
De même, quoique le dogme dise, les prêtres ont, depuis plus de 2 siècles, admis la réalité de l'avortement, ou des problèmes liés aux enfants non désirés ou de mère trop jeune, tout en disant que les femmes avaient péché (ce qui les fait apparemment respecter le dogme): tous les gens qui font de la généalogie te le diront. En particulier dans les campagnes très pauvres et très catholiques, comme était par exemple le Québec des XVII, XVIII, et XIX ème siècle : les registres baptismaux sont remplis de "faux en écriture", ou le curé a mis le nom de (par exemple) la soeur ainée comme la mère - parce que la mère était célibataire, pas en age, etc... Ce qui donne dans les registres des femmes ayant des enfants séparés par 2 ou 3 mois par exemple... Mais plus spécifiquement sur l'avortement, aucun curé n'a refusé l'absolution ou l'entrée de son église à une femme qui avait avorté, depuis belle lurette... Or, d'après le dogme,il le devrait...
Mais, plus profondément, les croyants, eux, que ce soit en France, mais aussi dans les pays très catholiques, sont depuis longtemps en grande majorité convaincus, même si ils ne le clament pas haut et fort... Comme pour la contraception... ça fait belle lurette qu'il n'y a plus de familles de 14 à 17 enfants... (ce qui est le cas quand ni l'un ni l'autre n'est en place)
A ce sujet, par exemple les protestants (tout au moins les anglicans et les branches des pays anglo-saxons) sont assez souples là dessus : même les pasteurs, qui se marient, n'ont en général pas plus de 3 ou 4 enfants, et les "anti" aux USA sont vraiment purement les intégristes..
Et un petit aparté à ce sujet : tous les protestants (en tous cas des pays anglo-saxons) admirent la liberté donnée par l'Eglise Catholique, et en y réfléchissant, je trouve également que, dans son intransigeance apparente, l'Eglise Catholique a réussit cependant à tenir compte de la faiblesse humaine (et/ou des emmerdes), grâce à la confession... Alors que parmi les péchés capitaux on retrouve l'envie ou la jalousie ou l'infidélité par exemple, le confesser te vaut quelques pater ou ave, mais l'absolution en fin de compte... Alors qu'un protestant, n'ayant pas de mécanisme de confession, doit attendre l'heure du Jugement Dernier pour savoir si il "passe".... Je trouve que c'est justement un signe que le Dogme, tout en étant rigidie dans ses écrits, admet des "exceptions" pour tenir compte de la vie réelle...
Et finalement, une remarque par rapport à ce que Gastiflex signalait par rapport aux termes : que le terme "pro-vie" soit mésemployé, oui. Pour le terme "pro-choix" je ne crois pas, au contraire : toute la revendication des femmes dans les années 50, puis 60, jusqu'à la loi Veil (mais c'était pareil ailleurs) repose sur "les femmes ont la liberté de disposer de leur corps", c'est à dire que "la femme choisit" (si elle veut aller au bout ou non).. C'est bien fondamentalement une question de choix, et d'être pour donner le droit d'avoir le choix... donc "pro-choice"...
Je me permet d'insister: avec tous les moyens dont on dispose aujourd"hui, éducation sexuelle à l'école, télés, Internet, réseaux sociaux, parents plus ouverts (normalement), plus de sujets tabous, et dont nous ne disposions pas du tout à l'époque, comment se fait-il que on soit moins - ou pas mieux - informé ???????
Pour ceux qui doutent, je rappellerait juste que : la loi Veil date de 1975. Jusque là, les femmes risquaient la prison pour avoir avorté, et les médecins (ou les "faiseuses d'anges") la peine de mort ou la perpétuité (pour meurtre). Les riches (classes moyennes et supérieures) allaient en Suisse. Les demi-pauvres (classes moyennes basses) alllaient aux Pays-Bas. Les pauvres cherchaient les "faiseuses d'ange", les aiguilles à tricoter, ou les ascenceurs ou les jeeps en tout-terrain à fond la caisse...
Moi j'ai profité de la période où c'était autorisé, et où il y avait la liberte sexiuelle, et pas encore le Sida.. (mais il y avait "la chaude-pisse'" et les morpions et la syphillis). On n'avait strictement aucune information : les gars, on lisait Lui, et nos mères nous faisaient un petit sermon quand on commençait à montrer des signes d'agitation. Les filles discutaient un peu avec leur mères, et entre elles et avec l'infirmière de l'école. La majorité était à 21 ans, mais est passé à 18 ans quand j'avais 17 ans Mais on n'avait strictement aucun moyen public.. Et pourtant on était au courant...
Alors comment se fait-il qu'il y ait stagnation du nombre ???????
Désolé, je ne peux pas croire au "mal informé"...
(quant aux autres dispositifs, comment se fait-il que le stérilet ou le diaphragme n'ait pas plus de succès ?? Chez les filles que j'ai cotoyé dans les années 80/90, c'était le style de protection, à partir de 25/30 ans. D'après le papier ici ça a l'air réservé aux femmes après 45 ans. Mais toutes mes copines, en France, depuis qu'elles ont 30 ans ont un stérilet si elles sont en couple, et un stérilet ou un diaphragme quand elles sont célibataires..)
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