Avec 108 000 élèves inscrits en 2008-2009, les effectifs des écoles d’ingénieurs ont pratiquement doublé depuis le début des années 1990.
Malgré une ouverture sociale progressive, ces formations demeurent, avec les CPGE, les plus sélectives socialement (...)
les étudiants issus des classes populaires représentent
23,4 % de l’ensemble des inscrits en cycle ingénieur ;
ils sont 34,6 % en université, 42,9 % en Instituts universitaires de technologie (IUT) et 54,9 % en Sections de techniciens supérieurs (STS).
Ainsi, parmi les formations enquêtées par l’OVE, seules les CPGE apparaissent plus sélectives socialement, avec 18,9% d’élèves d’origine sociale modeste parmi les inscrits (...)
Les élèves ingénieurs issus des classes populaires se distinguent de leurs homologues en université par un capital économique plus important puisque 26,2 % d’entre eux sont issus d’une famille dont les revenus mensuels atteignent au moins 3 000 euros, contre 19 % parmi les étudiants d’origine sociale modeste inscrits en université.
La composition même des classes populaires varie entre les écoles d’ingénieurs et l’université et renforce les différences en termes de ressources monétaires : en université, les enfants d’ouvriers représentent plus de la moitié des étudiants appartenant aux classes populaires (55,1 %), alors qu’ils sont 45 % en écoles d'ingénieurs où l’on trouve davantage d’enfants d’agriculteurs (17,3 %).
Or, les revenus parentaux déclarés par les enfants d’agriculteurs sont nettement supérieurs à ceux indiqués par les enfants d’ouvriers (28,3 % des élèves ingénieurs enfants d’agriculteurs déclarent des revenus parentaux mensuels de 3 000 euros ou plus, ce taux est de 20,2 % pour les élèves enfants d’ouvriers).
Les parents des élèves ingénieurs issus des classes populaires disposent ainsi de moyens plus importants pour aider leurs enfants à poursuivre des études longues qui se caractérisent d’ailleurs par un emploi du temps chargé ne laissant guère la place au travail rémunéré.
En effet, les versements parentaux dont profitent ces élèves sont nettement plus importants que pour les étudiants d’origine sociale modeste inscrits en université (en moyenne 321 euros par mois contre 145 euros).
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