Ce que je dis c'est qu'il n'y a plus de serfs en France depuis quelques siècles, que Zola est mort depuis longtemps, et que l'idéologie de la gauche révolutionnaire a été détournée, depuis une bonne cinquantaine d'années, par une petite coterie issue de la classe moyenne éduquée. Bref, ta révolution prolétarienne est devenue une révolution bourgeoise, au service d'une nouvelle bourgeoisie, éduquée, mondialisée, travaillant dans le service, à l'aise avec les nouvelles technologies, vivant dans les centre ville, et qui déteste qu'on l'appelle bobo...
Cette nouvelle bourgeoisie a sa religion (les droits de l'homme et le politiquement correct l'évangile et la morale catho), ses dames patronesses militent dans des associations au lieu d'aller à l'église, et a la même prétention à l'universalité. Et comme la bourgeoisie de droite d'autrefois, qui se déclinait en une version révolutionnaire et extrémiste (Maurras) et une version plus grand public (la droite orléaniste classique), la bourgeoisie de gauche se décline en socialisme Terra Nova, et s'extrémise en EELV et NPA.
Mais ce qui lui manque, ce sont ces damnés de la terre qu'elle prétend représenter. Et depuis une quinzaine d'années, ça se voit drôlement...
Et je crois que c'est l'apparition de cette bourgeoisie de gauche qui a fait le lit de l'individualisme moderne. L'organisation actuelle s'est mise en place parce qu'une majorité de la population, les fameuses classes moyennes éduquées, y trouvait son compte. Et notre belle gauche moderne a signé tout cela (en protestant pour la forme...) parce qu'au fond, elle y trouvait son compte.
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