Abdarahmane Ngaïdé : Ma thèse porte sur une région du sud du Sénégal, Kolda, qui a une spécificité particulière et intimement liée à l'esclavage. Kolda, en tant qu'entité sociale, historique et politique territorialisée, est née en 1867 au moment où une grande partie du Sénégal était sous administration coloniale, à la suite d'une révolte d'anciens esclaves qui fondèrent le royaume du Fuladu. J'ai ensuite publié un livre, tiré de ma thèse, sur le sujet, qui s'intitule L'Esclave, le Colon et le Marabout. Le royaume peul du Fuladu de 1867 à 1936 (aux éditions L'Harmattan, 2012). Mais, fondamentalement, ce qui m'intéresse, au-delà des faits historiques, c'est ce qui reste de l'esclavage aujourd'hui. D'ailleurs, mes travaux portent actuellement sur le discours « moderne » des anciens esclaves du Fuuta Tooro (la vallée du fleuve Sénégal, toutes rives confondues) et abordent la question de la présence de ce passé qui se perpétue dans… le présent.
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