Etant moi même représentant du personnel avec une casquette syndicale (CFE-CGC), je vais donner mon point de vue.
Dans mon entreprise j'ai participé à des ateliers sur le dialogue social en présence de plusieurs managers de différents niveaux hiérarchiques, le tout animé par le DRH.
La démonstration de l'importance du dialogue social était mise en scène justement en faisant l'inverse.
Le DRH (et oui... vous avez bien lu, le DRH) nous a montré ce qui se passe en l'absence de code du travail, en l'absence de recours et en l'absence de défense.
Une vraie dictature de l'employeur !
Il y avait un représentant de chaque OS et quatre managers par table. Chaque table était une entreprise concurrente et nous devions réaliser des boites en papier. Le DRH venait créer des problèmes pour nous pousser à bout.
- Il nous demandait toujours d'aller de plus en plus vite jusqu'à l'impossible même en s'organisant bien.
- Il prenait nos boîtes en papiers pour les mettre à la poubelle et nous demandait de tout recommencer sous prétexte qu'il y avait des défauts.
- Il nous annonçait la suppression de prime ou de congés pour manque de rentabilité.
- Nous étions invités à négocier ou à discuter en cas de problème (installation de machine de production pour abaisser la cadence infernale, revendication, préavis de grève, ou ce qu'on voulait d'autre)
Le DRH, dans la mise en scène bien sur, a viré des managers juste parce qu'ils ont osé dire qu'ils ne suivaient plus la cadence. En cas de négociation d'une machine de production, le manager ayant osé négocier était invité à aller annoncer à ses collègues de table qu'il faudrait baisser leurs salaires en contre partie de ce privilège. Si le manager n'arrivait pas à convaincre sa tablée, c'est lui qui était viré. Le premier qui parlait de grève, à la porte. Bref tous des cas de figure comme ça.
En moins d'un quart d'heure, tout est hors de contrôle ! Un bordel pas possible dans la salle.
Ensuite on nous a expliqué que dans une entreprise pour que tout le monde s'y sente bien, il doit y avoir un équilibre entre le "pouvoir" (l'employeur) et un "contre pouvoir" (les organisations syndicales"). En l'absence d'équilibre, on tend vers une sorte de dictature, d'un côté ou de l'autre.
ps : l'autre mise en scène était osé aussi, moi et les autres représentants des organisations syndicales jouions le rôle des employeurs et face à nous une armée de managers qui jouait le rôle des OS. Un comble surtout que l'objet de notre bilatérale était le licenciement d'un directeur de la direction un peu trop arrangeant avec les OS ! Le but était de nous montrer l'importance de la présence (ou le semblant de présence) d'un équilibre dans une négociation.
Les gens doivent rejeter massivement la loi travail car elle créait un fort déséquilibre en faveur de l'employeur.
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