Tu as essentiellement raison en ce qui concerne l'élite, notament de centre-droite. Pour une bonne partie du Parti Conservateur, le Brexit "modèle Norvégien" représentait le rêve d'une Europe reduite au seul marché unique.
Par contre, il ne faut pas oublier que la "mentalité insulaire" n'est pas seulement une façon de parler. Nos peuples sont en moyenne plus xenophobes. Et en plus, le Royaume-Uni, comme tous les pays Occidentaux, souffre d'une population vieillisante, hors les vieux sont plus conservateurs et xenophobes (en moyenne) que les jeunes. Très concrètement, beaucoup de griefs comme l'imposition du système métrique sont le fait de vieux qui refusent de s'adapter, alors que les jeunes ne sont pas gênés (dans ce cas, nous avons grandi avec le système metrique, ce n'est pas nous qui avons pleuré les "martyrs metriques"). Cela se retrouve dans le fort clivage generationel sur le vote du Brexit.Les Français, enfin, sauf ceux qui ont voté Macron en connaissance de cause. Et la même critique peut se retrouver dans les discours du Parti Travailliste Britannique ou de Yannis Varoufakis.
Les français reprochent à l'UE d'être trop néolibérale, de pousser à l'austérité, et au dumping fiscal et social. Peu de français ont des griefs contre l'euro qui est le véritable problème (et non l'UE en elle-même).
Très juste. Cela explique le front commun entre le gouvernement socialiste (reformiste) de Slovaquie, les conservateurs radicaux de Hongrie et de Pologne, et les democrates eurosceptiques de Techéquie pour refuser d'accepter des migrants.L'Europe de l'est a beaucoup gagné de l'ouverture des marchés de l'ouest, des subventions de l'Europe, mais reproche à l'UE son immigrationnisme forcené quand ces pays sont en crise démographique profonde.
Surtout, l'Allemagne veut compter sur les pays d'Europe du Sud pour un afflux garanti de travailleurs qualifiés pour pallier à sa natalité désastreuse, tout en refusant de contribuer à la formation et la reproduction de ces travailleurs c'est un cas classique de manque de solidarité entre un centre économiquement actif et ses périphéries productrices de ressources humaines.L'Europe allemande reproche à l'UE de n'être pas assez rigoureuse, à la BCE d'être devenue trop "laxiste" du point de vue monétaire.
Surtout leur problème c'est que l'Allemagne les relègue au role de campagnes productrices d'êtres humains et de produits à faible valeur ajoutée (agro-alimentaire, tourisme...). Ce qui ne serait pas un problème si l'UE était un véritable État et ne serait pas le cas sans le marché unique, mais le marché unique sans État unique est une catastrophe pour ces périphéries de l'Europe.L'Europe du sud pensait tout gagner en entrant dans l'UE, et ces pays ont tout perdu, parce que l'UE ne pouvait corriger l'impéritie de leur propre classe dirigeante.
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