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fcharton2
Et leur discours, selon lequel ils sont le seul parti anti-système, opposé une petite coterie qui cherche par tous les moyens à rester au pouvoir, en sort renforcé. L'impression que donnent les résultats d'hier, c'est une droite et une gauche qui se partagent les régions, presque à pile ou face quand on voit les écarts, et qui qualifient de "républicain" un système dans lequel un parti à 25% n'a presque aucun élu, et des partis à 5% ont des groupes parlementaires (système renforcé par la concentration, que ce soit la réduction du nombre des régions, ou des cantons aux élections précédentes).
Et les discours de ce matin, entre Ségolène qui voudrait "une nouvelle gouvernance" (c'est à dire un moyen pour les battus de son camp de gouverner quand même), et Raffarin qui appelle à l'alliance avec le gouvernement contre le FN, ne vont rien arranger. Il parait que le PS se cherche un nouveau nom, je propose "les Bricoleurs".
Le FN n'a pas gagné de région hier, mais il remporte une sacrée victoire idéologique.
Je crois que sa principale raison d'être content vient de son propre camp. Ces élections consacrent l'effondrement des Verts et du Front de Gauche, les frondeurs ont disparu, la gauche garde cinq régions, qui seront toutes dirigées par des seconds couteaux, bref, il n'y a plus à gauche aucun concurrent sérieux pour 2017. Et comme les résultats d'hier semblent montrer qu'il aurait toutes ses chances au second tour, notre Jean Claude Dusse élyséen se prend pour Machiavel...
C'est sans doute le plus agaçant dans les résultats d'hier: cela va conforter tout ce que le pays compte de politicards dans l'idée que "sur un malentendu", ils peuvent être réélus.
Pour la COP21, je la trouve assez exemplaire de la méthode Hollande. Le but était d'avoir un accord, on a eu un accord, et on s'en félicite. Evidemment, il a fallu pour cela vider le dit accord de tout son contenu, mettre des conditionnels partout, renvoyer les chiffres qui fâchent à des annexes, retarder le moment où l'on ira aux résultats, et on compense le tout par de grands discours et de l'émotion dans la voix. Ce genre d'attitude est électoralement rentable: il y a, en France comme ailleurs, pas mal de ces "progressistes" qui ont besoin de grands projets, de grandes phrases, de grandes indignations aussi, mais qui dans le fond n'ont envie que rien ne change, parce que le système tel qu'il est ne leur va pas trop mal. Hollande est pour eux un candidat idéal (enfin, presque, il prend tellement les gens pour des imbéciles que cela finit par se voir, et nos progressistes veulent être convaincus, pas manipulés...)
Francois
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