Malgré l'actualité plutôt pauvre, je vous propose (2eme tentative) de discuter de cette histoire de la France qui serait devenu un paradis fiscal. Je ne sais pas vous, mais moi je trouve ça plutôt extraordinaire (dans le sens étymologique: ce n'est pas ordinaire), et donc intéressant.
Récemment, plusieurs personnalités influentes (Xavier Niel, Eric Walravens, Dominique Guellec...), grandes entreprises (Microsoft, Huawei, Gemalto, ...) et institutions financières (Bloomberg, ...) ont communiqué sur le fait que la France est un paradis fiscal. Ce n'est donc pas la voix isolée d'un gauchiste en mal de chemin de croix, mais un concert de grognements d'une meute de loups qui ont dévoré tout le poulailler, et qui commencent à souffrir du manque de chair fraîche.
D'après
le figaro, il s'agit de propagande scélérate. Ce que je ne comprend pas dans leur article, c'est à qui profiterait cette propagande. Par ailleurs, si vous lisez cet article, je vous conseille de vous pencher sur les chiffres et graphiques qui y sont présentés, c'est un chef-d’œuvre de malhonnêteté. En deux mots: comment mettre des carottes et des engrenages dans un panier, et vendre le tout comme une étude sur le réchauffement climatique.
D'après
Slate, la France est effectivement un paradis fiscal en ce qui concerne la R&D: "Aujourd'hui, le dispositif –qui coûte environ 5 milliards d'euros de manque à gagner à l'Etat–, concentre à lui seul environ les 3/4 des aides de l'Etat à la recherche privée, constatait un rapport de la Cour des comptes en 2011."
Ensuite, il y a un autre point qui ajoute une couche de complexité, c'est celui des fameuses 'niches fiscales'. Si j'ai bien compris, la R&D en est une (de niche fiscale). Le CICE en est une autre. D'après
l'express, "le coût total des dépenses fiscales atteindra 80 milliards d'euros en 2014".
Au final, moi j'y comprends pas grand chose à tout ce merdier, mais à première vue, le terme de 'paradis fiscal' est peut-être applicable à la France. Sous une forme différente que d'autres paradis fiscaux, mais qui au final a le même effet: le transfert des richesses du travail vers le capital. Cette observation me parait pragmatique car, si l'on observe l'évolution du libéralisme économique depuis Bentham jusqu'à Juncker, le fil conducteur de la doctrine est finalement simple, stable et indéfectible: le transfert des richesses du travail vers le capital.
Où l'on voit qu'au final, droite, gauche, centre ou extrême droite, la ligne reste de la même couleur:
verte.
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