Envoyé par
fcharton
C'est peut être la principale leçon de ces élections. Une large partie de la population a de plus en plus de mal à admettre qu'on ne partage pas ses idées, cf le discours sur les x% de cons qui votent pour yyy... Et la classe politique, qui normalement devrait calmer le jeu, suit le mouvement par démagogie.
Ca nous donne cette belle campagne 2012, avec son scandale par jour, ses équipes de flingueurs derrière chaque candidat, où l'on se traite de facho, de collabos, d'ennemis du peuple, et où le débat politique disparait derrière les effets de manches.
C'est d'autant plus malheureux que cela fait quelques années que ça dure (2007 n'était pas différent), et que cela ne fait apparaître, à la tête des partis, que deux types de politiciens, les hystériques (Sarkozy, Royal, Mélenchon) et les mollassons (Hollande, Valls, Bayrou), qui diffèrent sur la forme, mais partagent une absence totale de vision, et d'envie de faire évoluer un système qui a permis leur ascension.
Ce n'est pas si bizzare. En fait, c'est l'explication... Regarde sur les forums, qui attirent pourtant une partie éduquée de la population, la difficulté qu'ont beaucoup à s'exprimer dans un français correct, regarde à quel point les discussions dérapent parce que tel ou tel n'a PAS pris le temps de lire et de comprendre le message auquel il répond. Regarde la difficulté croissante à argumenter, quand on ne débat plus que par google et wikipédia interposés, à organiser les idées quand les plans en trois parties sont devenus des plans en deux, puis en une, ou des catalogues de phrases décousues (grâce à la fonction quote).
L'idéologie politique moderne est fille des Lumières, et des progrès de l'éducation aux XVIIIeme et XIXeme siècles. La baisse actuelle du niveau du discours politique suit celle du niveau intellectuel de la population. A force de rechercher l'utilité dans l'enseignement, et d'imaginer que "chercher sur google" c'était pareil qu'apprendre et comprendre, on "sait" de plus en plus, et on comprend de moins en moins.
Et ce n'est, malheureusement, pas près de changer.
Francois
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