Envoyé par
fcharton
Pour résumer, j'ai l'impression qu'avec la démocratisation de l'université, et la généralisation des aides sociales aux étudiants, on a fait des années universitaires une sorte de grande garderie, où l'on vit finalement assez bien, même en bossant au McDo, et sans trop de contraintes (au pire on met quatre ou cinq années à valider trois ans). Les réformes successives ont allongé cette période (cf la licence pro à la sortie de l'IUT, qui remplace une formation en 2 ans par une formation équivalente en trois...). Du coup, pour compenser le coût des études plus longues, on invente de nouvelles aides, qui confortent le systeme. A ce titre, les étudiants d'aujourd'hui vivent probablement mieux que ceux des générations précédentes.
Mais la situation s'inverse à la fin des études. On voit arriver sur le marché du travail un grand nombre d'étudiants finalement assez âgés, ayant des besoins financiers importants, pas toujours très formés, et n'ayant pas très bonne image auprès des recruteurs (je ne sais pas si la génération Y se rend compte qu'elle a une image désastreuse en entreprise). Dans le même temps, l'allongement et la banalisation des études a dévalorisé les diplomes (tout le monde a un bac plus machin chose, et l'idée que les facs mais aussi certaines écoles ne sont pas très exigeantes, se répand très vite).
Le résultat est là: on a en France un des plus forts taux de chômage des jeunes, au moment où l'on recule l'âge de la retraite. Et j'ai l'impression est que cela empire. Dans mon entreprise et quelques autres que je connais, on n'embauche plus guère que des vieux... Ils coûtent un peu plus chers (pas tant que ça en fait), mais ont plus d'expérience, ont moins de problèmes avec les règles du jeu de l'entreprise, et (surtout) demandent moins de 'maintenance'. Du coup, les jeunes diplomés sont dans une situation bien moins favorable que les générations précédentes.
Ca ferait sans doute un bon débat politique, l'insertion des jeunes... Mais nos hommes politiques préfèrent les vieilles recettes, les emplois jeunes, l'allongement de la formation, les contrats jetables et autres stages, et les dispositifs fantaisistes du genre "un jeune offert pour tout vieux gardé".
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