C'est vrai, à condition que l'analyse critique débouche sur quelque chose. En écoutant les débats actuels, on a l'impression d'une réflexion en boucle, sur des sujets déjà pas mal ressassés. Le fait que de simples citoyens s'en chargent n'y est pas totalement étranger. En informatique, on parlerait de réinventer la roue.
Je crois que c'est ce qui est reproché à ce mouvement, comme à d'autres avant lui. Tout le monde comprend que la réflexion précède l'action, mais on a parfois la pénible impression d'une réflexion sans fin, qui se substitue à l'action, et donc d'un mouvement qui relève davantage du think tank que de l'action politique.
Pour moi, c'est une vraie différence entre ces mouvements et leurs prédécesseurs, qui relevaient de la gauche révolutionnaire. Tous les mouvements précédents, communistes, anarchistes, trotskystes, mélangeaient un diagnostic, une vision, et une opinion arrêtée sur la façon de passer de l'un à l'autre. Là, on retrouve des bouts de l'analyse, certains des objectifs, mais l'action semble avoir disparu en route. Et ça donne cette impression de révolutionnaires sans révolution, ou de réformistes sans réforme, qui passe mal dans une large partie de l'opinion (pas juste chez les méchants réactionnaires qui veulent que rien ne change...)
Francois
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