Ce travail de mémoire, cela fait dix ans que l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est dessus. Le premier site testé sera le Centre de la Manche dont la fermeture est imminente. Là sont stockés en surface des déchets dits de « faible activité ». Mais cette problématique deviendra cruciale si le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) voit le jour. Dans la Meuse, à Bure, pourraient être enterrés en profondeur des déchets « à haute activité ». C’est une première. Que faut-il entendre par « haute activité » ? Un niveau de radioactivité si élevé que tout individu qui entrerait en contact avec eux encourrait une mort certaine, et ce risque perdurerait pendant des siècles. « Notre objectif est donc de repousser le plus loin possible l’éventualité qu’une personne non informée ne vienne perturber la protection assurée par notre installation de stockage », explique Jean-Noël Dumont, coordinateur du programme Mémoire à l’Andra. Un objectif qui défie les lois du temps… Comment parvenir à alerter du danger ceux qui vivront dans 100 000 ans, voire au-delà ? Jean-Noël Dumont est bien conscient de l’insondable difficulté de cette mission. « Que sera l’espèce humaine dans 100 000 ans ? Homo sapiens est apparu il y a iroiron 300 000 ans et la révolution agricole ne date que d’environ 10 000 ans », rappelle-t-il.
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