Étude : les panneaux solaires créent 300 fois plus de déchets que les centrales nucléaires
Le solaire est-il une solution pour les datacenters ?
La protection de l’environnement est devenue l’affaire des géants de la technologie. Et cela a été prouvé à travers le grand mouvement de protestation contre la décision de Trump de faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. En dehors de cela, ces entreprises orientent depuis un bon moment leurs stratégies de sorte à être en phase avec la protection de l’environnement. Que ce soit pour les centres de données ou locaux, des entreprises comme Apple, Google, Microsoft et Amazon veulent passer à l’énergie renouvelable.
Prenons le cas de Microsoft par exemple. Alors que l’entreprise annonçait quatre nouveaux centres de données l’an dernier, le géant de logiciel s’est engagé à utiliser plus d'énergies renouvelables dans ses datacenters. Microsoft a annoncé un objectif de 50 % d'énergies renouvelables provenant des éoliennes, des centrales solaires et hydroélectriques. Google a, pour sa part, annoncé qu’il fonctionnera à 100 % sur des énergies renouvelables en 2017 pour l'ensemble de ses centres de données et bureaux. Google compte notamment sur les énergies éolienne et solaire. Pour son nouveau siège social de plus 55 000 m2 en construction, il semble aussi que Google compte utiliser de l'énergie solaire pour son alimentation en énergie. Pour ce faire, l'installation de plusieurs panneaux solaires sur le toit du complexe serait prévue.
Déjà un habitué de l’utilisation de panneaux solaires, Apple a également annoncé au début de cette année son projet de construire une ferme solaire dans l'État du Nevada pour alimenter l’un de ses centres de données situé dans la localité. Sur son nouveau campus Apple Park, ce sont également des panneaux solaires qui couvrent les toits des bâtiments.
On peut également citer Amazon qui a annoncé en mars dernier un projet d’installation de panneaux solaires dans 50 de ses installations à travers le monde. Tout cela montre l’intérêt croissant des géants de l’IT pour l’énergie renouvelable, notamment le solaire et les panneaux solaires. Mais, si leur intention est de protéger l’environnement, il semble alors qu’ils se trompent de solutions lorsqu’ils ont recours aux panneaux solaires ; c’est ce que vient de conclure une nouvelle étude d’Environmental Progress (EP), une organisation qui lutte pour la promotion de l’énergie propre.
EP a considéré ici uniquement l'énergie solaire photovoltaïque, c'est-à-dire l'énergie électrique produite à partir du rayonnement solaire grâce à des panneaux ou des centrales solaires photovoltaïques. En se basant sur son étude, l’organisation atteste que les déchets toxiques des panneaux solaires usés représentent maintenant une menace environnementale globale. Son étude montre en effet que les panneaux solaires créent 300 fois plus de déchets toxiques que les centrales nucléaires, pour une même quantité d’énergie produite. « Si le solaire et le nucléaire produisent la même quantité d'électricité au cours des 25 prochaines années que le nucléaire produit en 2016 et que les déchets sont empilés sur les terrains de football, les déchets nucléaires atteindraient la hauteur de la tour de Pise (52 mètres), tandis que les déchets solaires atteindraient la hauteur de deux monts Everest (16 km) », ajoute EP.
Quantité (en mètre cube) de déchets produits par TWh d'énergie
Dans l’étude, sont définis comme déchets toxiques les assemblages combustibles usés (pour les centrales nucléaires) et les panneaux solaires eux-mêmes (pour le solaire) ; lesquels incluent des métaux lourds et toxines similaires, comme dans les appareils électroniques, tels que les ordinateurs et les smartphones.
Pour ces calculs, EP a estimé le nombre total de panneaux solaires opérationnels en 2016 et a supposé qu'ils seraient tous usés dans 25 ans – la durée de vie moyenne d'un panneau solaire. L’organisation a ensuite estimé la quantité d'assemblages combustibles usés des centrales nucléaires qui seraient générés sur une période de 25 ans. En estimant également la quantité d’énergie produite dans les deux cas, EP a déduit la quantité de déchets par unité de mesure énergétique.
D’après l’organisation, les panneaux solaires contiennent des métaux toxiques comme le plomb, qui peuvent endommager le système nerveux, ainsi que le chrome et le cadmium, qui sont des cancérogènes connus. Avec la quantité de déchets qu’ils produisent, cela pourrait donc créer de grands dégâts écologiques. « Nous parlons beaucoup des dangers des déchets nucléaires, mais ces déchets sont soigneusement surveillés, réglementés et éliminés », explique Michael Shellenberger, fondateur d’Environmental Progress. « Mais nous ignorions qu'il y aurait tant de panneaux, une quantité énorme qui pourrait causer autant de dégâts écologiques », dit-il.
Le plus inquiétant, comme le note EP, c’est que la quantité de panneaux solaires croît très rapidement. En novembre dernier, le ministère japonais de l’Environnement notait que la quantité de panneaux solaires produits chaque année dans le pays passerait de 10 000 à 800 000 tonnes d'ici 2040, et le Japon n'avait aucun plan pour éliminer les déchets en toute sécurité. Même la Californie, leader du déploiement de panneaux solaires n’a aucun plan dans ce sens, d’après EP. Seule l’Europe exige aux fabricants de panneaux solaires de collecter et d’éliminer les déchets à la fin de vie de leurs produits.
Source : Environmental Progress
Et vous ?
Que pensez-vous de cette étude ? Quelles sont ses limites ?
Pensez-vous que l’énergie solaire n’est pas une solution écologique pour alimenter les datacenters ?
Voir aussi :
Amazon amorce la pose de panneaux solaires sur les toits de ses centres de production de par le monde
Apple va installer une ferme solaire de 200 MW dans l'État du Nevada pour alimenter son datacenter et les résidents locaux en énergie propre
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