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Médiat
Si j'ai bien compris ton exemple, et pour en prendre un très commun, il suffirait de voir un cygne blanc pour conclure que tous les cygnes sont blancs, alors que voir des millions de cygnes blancs et aucun cygne noir ne démontre pas que les cygnes noirs n'existent pas (il y en a, originaires d'Australie).
J'avais l'habitude, il y a un milliard d'années (mais certains prétendent que ce n'était qu'il y a 5000 ans), lorsque j'étais prof, de donner une idée du doute de la façon suivante : je prenais dans la main un objet, genre clef, et demandais à mes élèves (première scientifique en général) ce qui se passerait si je lâchais cet objet, la réponse était bien sur unanime : "Il tomberait", puis je posais délicatement l'objet sur la table tout en continuant la conversation : "prouvez-le", les réponses étaient celles attendues : pesanteur, gravité, gravitation universel, Gmm'/d^2, etc., j'insistais : "prouvez-le", bien sur à ce jeu on arrive très rapidement aux limites du genre (le moteur immobile), après une courte période de silence, je concluais en disant "Dommage que vous ne m'ayez pas demandé d'ouvrir la main tout à l'heure, car maintenant que je l'ai reposé, vous ne pourrez plus démontrer "ce qui se serait passé" si j'avais ouvert la main !".
L'anecdote est un peu longue (désolé), mais elle me permettait d'introduire l'idée que les sciences expérimentales sont basées sur plusieurs a priori, dont :
1) Le monde "réel" est soumis à des lois
2) Les lois du monde ne sont pas transcendantes à l'homme, elle lui sont connaissables
3) Les lois du monde sont indépendantes du temps (sinon pas de répétabilité).
Alors je crois qu'avec cela en tête, la notion de démonstration expérimentale a peu de chance de trouver grâce à mes yeux.
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