Si Linux a de la peine à s’imposer sur le desktop c’est à cause de la fragmentation de l'écosystème
D'après Linus Torvalds

Linux pointe à la 3e place du classement NetMarketShare (variations de décembre 2017 à novembre 2018) des OS de bureau avec 2,03 % des parts de marché, ce, derrière Windows qui mobilise 87,92 % et Mac OS avec ses 9,46 %. Le système d’exploitation open source créé par l’informaticien finlandais Linus Torvalds a frôlé la barre des 5 % en septembre 2017, mais c’était par erreur ; à la réalité, il a rarement dépassé les 3 %. Dans la filière desktop, c’est l’OS de la firme de Redmond qui continue de faire la loi.

Au sens strict, Linux c’est son noyau, c’est-à-dire cette partie de l’OS qui gère les ressources de l’ordinateur et sert de pont de communication entre les différents composants (matériels et logiciels) ; c’est la partie invisible du système d’exploitation. Au sens large, parler de Linux c’est faire référence à tout système d’exploitation qui s’appuie sur ledit noyau ; c’est l’un des aspects qui fait la particularité de cet OS puisque l’utilisateur peut piquer parmi 319 déclinaisons ou distributions si l’on s’en tient à la liste des LiveCD. Pour monsieur Tout-le-Monde la panoplie de choix est déroutante. Linus lui-même avoue que c’est la raison pour laquelle le système d’exploitation peine à s’imposer dans la filière desktop.

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Citation Envoyé par Linus Torvalds
Je souhaite que nous [la communauté] fassions plus d’efforts dans le sens d’aller vers une offre de bureau standardisée, qui tournera sur toutes les variantes du système d’exploitation. Je suis personnellement très embêté de voir à quel point ce degré de fragmentation a freiné Linux sur le desktop.
En 2013, Miguel Icaza – l’un des pionniers de l’écosystème Linux avec ses travaux sur le bureau GNOME – s’est appuyé sur un argumentaire similaire pour justifier l’abandon de Linux au profit de Mac. « Pour moi, la fragmentation de Linux en tant que plateforme, la multiplicité de distributions incompatibles et les incompatibilités entre versions de la même distribution font que Linux est comparable à la catastrophe de Chernobyl sur le desktop », avait-il lancé.


Lors d’une conférence Google I/O qui s’est tenue à mi-parcours de cette année, la firme de Mountain View a annoncé qu’elle travaille à la prise en charge native d’applications Linux sur Chrome OS – son système d’exploitation pour les Chromebooks. Avec la sortie de la version 69 de cet OS, l’entreprise a atteint le bout du tunnel et donne aux utilisateurs la possibilité de lancer des programmes Linux en plus de ceux disponibles sur Android ou sur le cloud. Jusque là, il fallait faire usage de l’extension Crouton pour le navigateur Chrome pour exécuter une application Linux sur le système d’exploitation de la firme de Mountain View.

D’après Linus Torvalds, Chrome OS pourrait bien être la « voie de Linux vers le desktop », mais la projection du créateur de Linux semble relever de l’utopie quand on sait que Chrome OS n’en est qu’à 0,31 % de parts sur ce marché.


Et vous ?

Que pensez-vous de la remarque de Linus Torvalds ?

Le succès de Linux sur le desktop peut-il passer par Google et Chrome OS ?

Linux a-t-il vocation à être un système d’exploitation grand public ? Si oui, quelles sont les distributions qui ont les meilleures notes de la classe ?

Voir aussi :

« Linux a échoué sur le Desktop » pour le créateur de GNOME, un avis tranché qui divise la communauté open source

« Linux sur Desktop est une catastrophe de Tchernobyl » pour le créateur de GNOME qui n'a pas lancé son poste Linux depuis fin 2012

Le support des applications Linux débarque en préversion sur Chrome OS dans un premier temps sur Pixelbook

« L'année de l'ordinateur de bureau Linux est arrivée » selon le Directeur de la Technologie d'Intel

2017 est officiellement l'année de Linux desktop selon un utilisateur de macOS : le patron de la Fondation Linux, quel message aux fans de Linux ?