Le gouvernement britannique adopte le format ODF
Microsoft conteste et ne voit pas l’avantage pour les citoyens

Le Royaume-Uni a finalement adopté le format ODF (Open Document Format for Office Applications) pour le partage des documents au sein du gouvernement et des institutions publiques.

L’annonce a été faite hier, 22 juillet 2014, par « l'UK Cabinet Office », qui a également mentionné que les formats PDF et HTML étaient aussi autorisés. Pour le gouvernement, le but est de rompre avec la dépendance des logiciels propriétaires, qui obligent les citoyens à payer des licences pour avoir recours aux applications permettant de consulter les documents du gouvernement.

« Nous avons écouté ceux qui ont affirmé que les normes ouvertes permettent de réduire les coûts et facilitent le travail au sein du gouvernement », justifie Francis Maude, dans le document présenté par le gouvernement britannique. « C’est un grand pas en avant pour notre programme numérique, qui va aider à sauver les citoyens, les entreprises et le contribuable de 1,2 milliard de livres sterling (1,5 milliard d’euros) au cours de cette législature. »

La décision du gouvernement britannique intervient après trois ans d’étude, minés par les pressions de Microsoft pour contrer l’adoption du format ODF.

L’éditeur de la suite Office souhaitait que son format ouvert OpenXML (OOXML) soit adopté à côté d’ODF. Suite à la montée en puissance du format ODF, Microsoft avait développé OpenXML qui avait été utilisé comme format par défaut pour sa suite Office à partir d’Office 2007.

Dans une lettre ouverte publiée en février 2014, Michael Van der Bel, responsable de la division britannique de Microsoft, avait exhorté le gouvernement britannique à ne pas imposer ODF, arguant que le service public devrait avoir le droit de choisir entre ODF et OpenXML. « Imposer un standard ouvert pour les documents électroniques ignore complètement les avantages du choix de formats modernes et de ce fait, est susceptible d’augmenter, et non diminuer les coûts … avec des risques que les citoyens soient insatisfaits », avait affirmé celui-ci.

Après réflexion, le gouvernement britannique a décidé de rejeter la proposition de Microsoft, estimant qu’OpenXML ne répond pas aux critères des formats ouverts tels que définis par le gouvernement.

Suite à cette annonce, Microsoft a affirmé qu’elle ne voit pas en quoi cette décision serait favorable pour les citoyens britanniques. Par ailleurs, la firme a estimé qu’elle n’aura pas un grand impact important sur son écosystème, car ses solutions de productivité supportent pleinement ODF.

« La bonne nouvelle pour les utilisateurs d’Office est qu’Office 365 et Office 2013 offrent un excellent support du format ODF, de sorte que leurs investissements actuels et futurs dans Office restent sûrs », a déclaré un porte-parole de Microsoft. La firme n’a pas manqué de rappeler au passage que le fait d’imposer un format unique avait un impact négatif sur la concurrence et sur l’innovation.

Le gouvernement britannique a annoncé que sa décision avait pour effet immédiat. Microsoft devrait s’y faire et se débrouiller à offrir un support complet d’ODF dans ses outils.

Source : Communiqué du gouvernement britannique


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