Non, ce qu'ils ont bloqué au cours des dernières décennies n'a rien à voir avec ces fantasmes fédéralistes pour bobo gauchos parisiens. L'Europe de la défense, c'est la France qui en fantasme et c'est l'Allemagne qui n'en veut pas, encore moins l'Europe de l'est. Ils considèrent que la défense européenne existe déjà et s'appelle l'OTAN. Trump et surtout son comportement lors du G7 pourrait changer la donne. Je doute que l'Allemagne accepte autre chose que des manœuvres médiatiques, comme un bataillon supplémentaire franco-allemand, malgré la bonne volonté de Macron. L'armée française étant la seule crédible d'Europe, puissance nucléaire majeure, siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU, second espace maritime au monde, ce serait pour nous prendre l'ascendant sur l'Allemagne. Quant à une diplomatie européenne commune, c'est une vaste blague et c'est encore un fantasme de bobos pour qui la géopolitique est
haram : pour la bonne et simple raison que chaque puissance européenne a des intérêts diplomatiques très diversifiées, différents voire carrément divergents (cf. crise Russie-Ukraine où l'Allemagne a donné le la contre les intérêts français). A commencer par l'Afrique de l'ouest, du nord, et l'Afrique centrale qui est chasse gardée de la France. Je suis à peu près convaincu que contrairement aux apparences, contrairement à Sarkhollande, Macron n'est pas là pour œuvrer contre les intérêts français.
Ce qui est possible, et souhaitable de faire, est de recréer l'axe Paris-Berlin-Moscou qui était en germination en 2003, dans le cadre des accords de Minsk. Macron est en train de se révéler moins russophobe que la presstituée franchouillarde.
Quant à l'Angleterre, elle a toujours été "souverainiste" (le mot est un peu fort mais l'idée y est). Un pied dedans, un pied dehors et le cheval de Troie des américains pour anéantir le projet européen, et le réduire à un libre-marché sous tutelle commerciale et juridique états-unienne. Extra-territorialité du droit américain (affaire Paribas), traités de libre-échange, imposition des normes américaine à l'Europe. C'est le sens du mot de Thatcher "I want my money back". Heureusement Chirac, qui avait une fameuse paire de couilles, l'a envoyée paître. Ce que le Royaume-Uni a réellement bloqué : toute avancée vers une Europe plus sociale, toute tentative de régulation des travailleurs détachés (depuis la fameuse directive de 96) ce qui est en fait... un moteur majeur du vote pour le brexit dans les périphéries anglaises et galloises.
Ceci dit, l'opposition de Thatcher n'était pas totalement dénuée de sens :
http://www.cvce.eu/content/publicati...ishable_fr.pdf
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