Placé et Pellerin ne sont pas des immigrés mais des enfants adoptés. Valls, en revanche, est un pur immigré. Ca montre d'ailleurs bien toute l'hypocrisie d'un système qui se concentre sur les "signes extérieurs de diversité" pour peupler ses ministères.
Ensuite, sur l'invisibilité des immigrés ou fils d'immigrés d'origine maghrébine, je suis un peu étonné. Au gouvernement, tu as Najat VB (née au Maroc), Kader Arif (fils de harki), dans le précédent tu avais Rachida Dati (fille d'immigré, issue de milieux populaires). A ce compte, je trouve que ce sont plutôt les enfants d'immigrés asiatiques qui sont un peu invisibles, mais bon.
A la télévision, tu as longtemps eu Rachid Arhab (né en algérie, maintenant au CSA), puis tu as les Gad Elmaleh, Kad Merah, ... En fait, j'ai l'impression que la représentation des immigrés dans les médias et les institutions est bien meilleure qu'elle ne l'était auparavant (ou il fallait attendre quelques générations).
Là où c'est plus compliqué, c'est quand on regarde la situation non pas des immigrés visibles, et de ceux qui ont réussi, mais de la masse. Et là effectivement, il fait de moins en moins bon être issu de l'immigration quand on vit dans les milieux défavorisés...
En fait, on a un peu l'impression que tous ces immigrés des institutions sont la façon dont notre classe dirigeante nous dit "je ne suis pas raciste, j'ai des amis arabes". Et c'est bien évidemment une façon de se dédouaner.
C'est le fond du problème, aggravé par la bien pensance ambiante qui se refuse à voir les problème liés à l'intégration, et en fait les renvoie le plus loin possible, en grande banlieue, dans des zones d'éducation spéciales, avec des formations et des boulots rien que pour eux... La version mondialisée du ghetto, quoi.
La politique suivie par Chirac, et poursuivie par Delanoé, à Paris, est caractéristique de cette attitude. On n'a jamais autant parlé de métissage, de vivre ensemble, de multiculturalisme, chaque maire d'arrondissement doit se faire voir au nouvel an chinois, aux fêtes musulmanes, aux défilés indiens... mais on n'a jamais autant fait pour éloigner les banlieues le plus loin possible, et surtout les garder loin (la dégradation des transports, l'insistance mise sur les lignes "banlieue banlieue" sont typiques).
Francois
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