Le droit de vote aux municipales, c'est un sujet différent, qui ne relève, à mon avis, QUE de la politique politicienne.
Dans les années Miterrand et Chirac, c'était un marronnier qui refleurissait à chaque élection, parce qu'il clivait la droite en créant une tension FN - UDF. L'élection passée, on le rangeait soigneusement, en prévision de la prochaine.
En 2007, Sarkozy l'a utilisé pour saper sur sa gauche la position un peu "droitière" de Ségolène Royal. Là encore, c'était juste un calcul politicien. Une fois élu, on l'a encore rangé.
Je ne sais pas trop pourquoi Hollande l'a ainsi mise en valeur. A mon avis, c'est par manque d'imagination, parce que Miterrand et Jospin l'avaient fait, et parce que Sarkozy s'était déjugé sur ce point. Mais dans le contexte actuel, et avec un rassemblement à faire au centre, ce n'était pas forcément une bonne idée.
Maintenant, dans le contexte du second tour, les deux camps se sont dit que ça ferait un bon thème, soit pour rallier le FN (UMP) soit pour faire du gringue aux centristes (PS). Et le marronnier refleurit (c'est vrai aussi qu'il n'y a pas beaucoup d'autres enjeux, économiques ou sociaux, ces temps ci, il fallait bien trouver quelque chose).
Logiquement, il devrait retourner dans les cartons après l'élection, mais avec le côté Clochermerle de l'équipe Hollande, peut être qu'ils vont le voter, finalement. Ce serait dommage, ca ne changera rien à la politique française, mais on perdra cet argument pour les élections suivantes.
Sérieusement, le débat sur la citoyenneté est un vrai sujet. Mais comme le dit Souviron, il porte sur les principes fondateurs, la définition de la nation héritée de 1789, en fait. Avec une gauche majoritaire à l'assemblée et au sénat, une telle refondation serait possible, mais c'est un sujet complexe, qui divise à gauche comme à droite, bref, qui demande du courage de la hauteur... A mon avis, ça n'arrivera pas.
Francois
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