Ce que tu écris ensuite est passionnant, et on commence à toucher à l'ontologie politique. Arrivé à ce niveau de débat, je ne conseillerais jamais assez de lire Aristote. Ses écrits sont très anciens, mais étrangement, rien de nouveau n'a été écrit depuis à ce sujet. A part peut-être un peu Castoriadis.
Ce que tu appelles "la famille", le terme "fratrie" est préféré depuis Caillois (L'Homme et le sacré). Mais bon ce n'est qu'un détail sémantique.
Personnellement, je pense que ton hypothèse (1) est la bonne. Mais je préfère l'acceptation marxiste, et un peu plus précise encore celle de Bourdieu. C'est à dire que ce n'est pas pas uniquement des fratries (ou des familles) qui défendent des intérêts antagonistes, mais des classes sociales (Marx), ou plutôt, des champs sociaux (Bourdieu). Tellement d'études corroborent cette hypothèse que je la crois juste. Parmi ces travaux, je me contenterai de citer ceux des Pinçon-Charlot, qui se suffisent à eux-même.
Ainsi donc, lorsque je parle d'un
ennemi, je parle d'un corps social organisé, qui, en défendant ses propres intérêts, va à l'encontre des miens. Si là-dessus, j'ajoute quelques considérations morales (
les riches détruisent la planète,
les inégalités contre l'intérêt général, etc.) il est assez aisé de dire qui, dans cette lutte, est le gentil, et qui est le méchant. Je caricature à dessein, car ce message est déjà trop long.
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