Bernard Tramier, directeur de l'environnement chez Elf puis Total de 1983 à 2003, cité dans l'article, raconte avoir été informé de l'importance du réchauffement climatique lors d'une réunion de l'IPIECA en 1984. Deux ans plus tard, il alerte le comité d'exécutif d'Elf, disant : "
Il est donc évident que l’industrie pétrolière devra une nouvelle fois se préparer à se défendre" pour éviter des taxes sur les énergies fossiles.
"La nouveauté est qu'on pensait que seul Exxon et les groupes américains étaient dans la duplicité. On s'aperçoit que nos champions pétroliers français ont participé à ce phénomène au moins entre 1987 et 1994", explique Christophe Bonneuil, parlant d'une "fabrique de l'ignorance", ou du "doute", comme il le détaille auprès de France Inter :
Ces entreprises vont prendre des positions publiques pour dire, sur le climat, "On n'est pas tout à fait sûr que c'est si grave que cela, on n'est pas sûr que le réchauffement climatique, s'il existe, est lié aux activités humaines, ni à la combustion d'énergies fossiles". Un discours que les historiens américains ont qualifié de fabrique du doute.
Christophe Bonneuil, auteur de l'étude, à France Inter
Parallèlement Total et Elf ont fait "pression, avec succès, contre les politiques qui visaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre", tout en cherchant à se doter d'une crédibilité environnementale à travers des engagements volontaires, avance l'étude.
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