Le Covid-19 a causé, pour les organisateurs du festival,
2 millions d’euros de pertes qui résultent des frais avancés au cours de l’année (22 salariés, frais de promotion, amortissement bancaire…). Soit un dixième du budget annuel d’Hellfest. Mais le festival n’arrive pas à obtenir réparation pour des préjudices censés être couverts : « Albingia nous a adressé une fin de non-recevoir sous prétexte que ce “type” de pandémie ne rentrait pas dans les termes de notre police d’assurance », déplore Ben Barbaud.
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Restent aussi exclues les pertes pécuniaires résultant « d’une épidémie de grippe aviaire (…), de pneumonie atypique (SRAS : syndrome respiratoire aigu sévère), du virus Ebola et de pandémies reconnues par les autorités françaises ou par l’OMS ». C’est là que tout se corse. D’un côté, Ben Barbaud considère que « le SRAS est une maladie infectieuse des poumons, apparue en Chine en novembre 2002, qui a provoqué une épidémie et fait au moins 774 morts. La maladie s’est manifestée jusqu’en mai 2004 ». De l’autre,
l’assureur affirme que le Covid-19 n’est qu’une forme dérivée du SRAS. « D’ailleurs, le nom du Covid est le SRAS-Covid-2 [sic] », explique-t-on chez Angie, la société de communication d’Albingia. Chacun campe sur ses positions.
Ben Barbaud rappelle qu’Albingia a modifié ses contrats d’assurance à partir de janvier 2020 en incluant dans cette clause le Covid-19. Signe, à ses yeux, que l’assureur est de mauvaise foi à son encontre. « C’est par souci d’exhaustivité », explique-t-on chez Angie. Assureur indépendant, Albingia compte plusieurs autres festivals parmi ses clients cette année. L’entreprise est pour le moins prospère puisque son résultat s’est élevé l’an dernier à 41 millions d’euros. Dans le cas du Hellfest, le risque des 2 millions d’euros de pertes est porté à la fois par Albingia (à 40 %) mais aussi par Generali et Pont Neuf pour les 60 % restants. Ce conflit semblait suffisamment tendu pour que les relations s’effectuent par avocats interposés.
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