Washington et Pékin sont en train de se livrer à une véritable course à l'armement, qui structurera le paysage de l'IA militaire dans les années à venir. "
La Chine doit être le pays le plus avancé au monde pour ce qui concerne la théorie fondamentale et les applications pratiques dans le domaine de l'IA", assure Jean-Christophe Noël, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri) dans le numéro de mai de la Revue Défense nationale (RDN) consacré à l'IA. La reconnaissance faciale est déjà utilisée en Chine pour identifier les personnes dont le comportement déroge avec les règles imposées par les autorités et le Parti. Et cette course, qui s'accélère, reproduit, soixante-dix ans plus tard, ce qu'a été la course à l'armement nucléaire. D'autant que
les Américains semblent aujourd'hui "effrayés par ce *volontarisme chinois, craignant que leur supériorité militaire s'érode lentement », écrit Jean-Christophe Noël. Derrière ce duo, la Russie ne se maintient que sur certaines briques technologiques.
Que fait la France pour éviter le déclassement ? "Dans cette course à l'investissement,
il est illusoire pour la France et l'Europe de penser rattraper les champions mondiaux que sont les États-Unis et la Chine", *explique dans la RDN, le directeur de l'Agence pour l'innovation de défense, Emmanuel Chiva.
Loin derrière, la France participe à l'aune de ses moyens à cette *compétition en jouant sur ses quelques points forts (explicabilité, vulnérabilité), notamment en s'appuyant sur sa longue tradition scientifique et d'ingénierie avec des chercheurs mondialement reconnus comme Yann Le Cun, qui vient de recevoir le prestigieux prix Turing. "Nous ne pouvons pas prendre le risque de manquer ce virage technologique. Tout se joue donc maintenant", estime Florence Parly. Mais d'un point de vue technologique, la France est clairement subordonnée à des entreprises étrangères, notamment les Gafam (infrastructures notamment).
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