Faut-il nationaliser l'ensemble du système bancaire américain ? La question qui se pose à la nouvelle administration Obama, et notamment au secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, n'a rien d'idéologique. Elle est purement pragmatique.
Face à l'interminable naufrage de leurs établissements bancaires, que la méthode actuelle ne semble pas jusqu'à présent en mesure d'empêcher (recapitalisations au cas par cas, dispositifs de garantie de prêts, etc.), l'administration américaine est contrainte de frapper vite, et encore plus fort, en proposant une solution globale pour redresser le système bancaire et éviter que l'économie tout entière ne plonge avec lui.
Déjà, 700 milliards de dollars ont été alloués, pour l'heure à fonds perdus, au sauvetage des établissements financiers américains. Insuffisant, selon le Fonds monétaire international (FMI), qui estime que 2 000 milliards de dollars supplémentaires pourraient être nécessaires.
"La situation est terrible.
Les banques américaines n'ont plus assez de capitaux pour faire face à leurs engagements, commente Nicolas Véron, économiste au centre d'analyse Bruegel.
Bon nombre d'entre elles sont dans une situation telle qu'elle justifierait un dépôt de bilan. Pour éviter des faillites en chaînes, il faut procéder à des recapitalisations massives."
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