Les États-Unis, le Mexique et le Canada achètent de plus en plus des robots
Selon vous plus de robots c'est plus d'emploi ou le contraire ?

La vague de robotisation n’est pas prête à ralentir surtout que les robots continuent à devenir plus petits et surtout plus abordables. En conséquence, les ventes de robots ont augmenté considérablement l’année dernière en Amérique du Nord, avec de plus en plus d’entreprises qui tournent vers la relocalisation économique, afin d’installer leurs opérations manufacturières près du marché américain.

Les entreprises nord-américaines ont acheté au total 9773 robots industriels pour une valeur de 516 millions de dollars durant le premier trimestre de 2017. Ce chiffre montre que le nombre de robots livrés a augmenté de 32 % par rapport à la même période de 2016. L’année dernière, 7406 robots ont été commandés par les firmes nord-américaines pour une valeur de 402 millions de dollars.

Pourquoi cette vague de robotisation ? La réponse est simple, les robots ont une productivité beaucoup plus accrue que la main-d’œuvre à bon marché des pays tiers. En effet, les entreprises qui ont eu recours à ces machines ont vu leur productivité exploser, à l’image de cette usine chinoise qui a déjà remplacé deux tiers de son personnel par des robots, ce qui a permis d’augmenter la productivité de 250 %. Grâce à cet atout, les entreprises ne sont plus tentées par les énormes bénéfices de la délocalisation et préfèrent désormais relocaliser leurs opérations près de leur marché respectif.

Aux États-Unis, bien avant l’arrivée de Trump, des entreprises ont commencé à planifier l’automation de leurs usines afin de ne pas délocaliser la production. Le président Trump s’est félicité de la décision de Carrier d’investir dans une usine dans l’État de L’Indiana au lieu de transférer la production au Mexique, mais en réalité, le constructeur ne compte garder que 800 sur les 1400 employés de l’usine, les jobs perdus seront remplacés par des robots. Et même ceux restants seront menacés dans le futur. Adidas, une autre firme qui compte installer sa production aux États-Unis va ouvrir une usine à Atlanta, mais la totalité de la production de cette usine sera assurée par des robots et seuls 160 employés humains seront recrutés.

Il est clair qu’avec la robotisation, on assiste à un retour dans leur pays d’origine d’unités productives qui étaient délocalisées sous diverses formes dans les pays à faibles coûts salariaux. La raison de cette vague de relocalisation est due en premier lieu aux robots dont les prix et la taille continuent de baisser. De 2015 à 2016, la valeur en dollars des robots commandés a baissé malgré la hausse du nombre de robots commandés. Le prix unitaire des robots a baissé de 3 % entre le premier trimestre de 2016 et la même période de 2017.

La question qui hante les économistes désormais est de savoir si cette vague de robotisation va affecter l’emploi. Certains ne sont pas préoccupés de voir l’intelligence artificielle remplacer des employés humains, mais des rapports récents indiquent que ce scénario a déjà commencé. Selon une étude de PwC, 38 % des emplois aux États-Unis sont menacés de disparaitre avant 2030 en raison du recours de plus en plus accru aux machines. Une autre étude de l’Université d’Oxford cette fois a trouvé des résultats similaires : les chercheurs estiment que l'IA pourrait faire disparaitre 47 % des emplois aux États-Unis durant les deux prochaines décennies et accentuer davantage l'inégalité des revenus durant les deux prochaines décennies.

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Alors devrons-nous craindre une vague de chômage de masse causée par la robotisation ? Difficile de répondre quand on voit que les pays qui emploient le plus de robots n’ont quasiment pas de chômage. En effet, les partisans de la robotisation donnent l’exemple de l’Allemagne qui possède près de trois fois plus de robots industriels que la France, toutefois, elle est quasiment au plein emploi ! En termes de densité robotique, la France compte un peu plus de 100 robots pour 10 000 salariés (contre 300 pour l’Allemagne). Si l'on met ces chiffres en parallèle avec le taux de chômage, on constate que celui-ci est le plus bas dans les pays les plus robotisés. La même chose peut être dite sur les États-Unis ou encore le Japon.

Une chose est sûre, cette vague de robotisation va continuer dans le futur, selon ABI Research, les livraisons de robots industriels vont dépasser les 30 milliards de dollars en 2020 et près de 45 milliards de dollars en 2025. En moins de 10 années, les livraisons globales pourraient atteindre un million d’unités par an.

Source : ABI Research

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