« Les manifestations sont préparées par des cerveaux qui manipulent les masses, comme à l’époque d’Hitler ou de Staline. Ils veulent que le Liban paraisse unifié pour mieux le disloquer. Il ne faut pas insulter les politiciens, il s’agit de l’œuvre de Satan, et le Liban va subir les foudres de Dieu », assure Jean-Pierre. Jane*, 32 ans, habite les beaux quartiers de Beyrouth et n’est affiliée à aucun parti. Les premiers jours de la révolution, elle regarde d’un air méfiant cette masse de gens drapeaux à la main qui se réunissent et lancent des slogans. Gagnée par l’enthousiasme de son entourage et par la déferlante de photos et de vidéos sur Instagram, elle se prend au jeu et descend à son tour dans les rues pour manifester, avant de se rétracter. « On fait partie d’un plan. C’est plus grand que nous. Les médias ont retourné le cerveau des gens en leur injectant de fausses informations afin qu’ils se révoltent. Tout est faux de A a Z », affirme mordicus la jeune femme. Les personnes convaincues qu’il s’agit d’une mise en scène s’appuient sur les évènements des derniers mois, la peur de la pénurie de pétrole, la crise du dollar, les feux de forêt et la taxe WhatsApp, qu’ils estiment fabriqués. Dans quel but ? « Affaiblir le Hezbollah », s’en « prendre au mandat Aoun » ou encore « récupérer le pétrole libanais ». « L’histoire montrera que nous avions raison », conclut Jane.
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