Angela Merkel envisage la création d’un Internet européen à l’abri des USA et de la NSA
Grâce à un tandem franco-allemand

A travers un podcast diffusé sur le site web de la chancellerie allemande le 15 février dernier, Angela Merkel a annoncé sa volonté de créer un Internet européen à l’abri de la surveillance des agences gouvernementales telles que la NSA et le GCHQ.

Angela Merkel a affirmé que cette question sera évoquée lors du prochain conseil des ministres franco-allemand qui se tient ce mercredi 19 février, je cite « Nous parlerons avec la France de la manière d’assurer un niveau élevé de protection des données ».

Une seconde déclaration donne plus de détails sur cette possible collaboration franco-allemande, en voici un extrait : «Nous évoquerons nos opérateurs télécom, qui doivent permettre à nos concitoyens de ne pas avoir à envoyer leurs courriels et autres données de l’autre côté de l’Atlantique », ainsi l’un des objectifs de ce projet serait le stockage des données en zone européenne et la réduction de la dépendance vis-à-vis des USA à travers la création d’acteurs européens majeurs de l’Internet.

Cette démarche traduit la hantise de l’Allemagne au vu des révélations portant sur la mise en écoute des téléphones portables de la chancelière allemande par la NSA, dépassant largement le cadre de la lutte contre le terrorisme, ce qui porte à croire que les agissements de l’agence gouvernementale américaine sont de l’ordre de l’espionnage politique et industriel.

Pour rappel, l’Allemagne n’est pas la seule à vouloir bousculer l’establishment américain et les géants de l’Internet (Apple, Facebook, Google, Amazon), en novembre 2013 la présidente brésilienne avait présenté un plan similaire qui contraignait les géants de l’Internet à construire des centres de données au Brésil, ce qui a débouché inévitablement sur une crise entre les différents protagonistes.

Au final, cette idée est louable toutefois on est en mesure de se poser des questions sur la faisabilité d’un tel projet, sachant que la technologie et le savoir-faire américain ne se cantonne pas qu’au software mais, aussi au hardware ce qui tend à multiplier les portes d’entrée de la NSA. En outre ce projet n’évoque pas les projets de type PRISM orchestrés par certaines agences gouvernementales européennes.

Source : LeMonde
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