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fcharton2
Je suis complètement d'accord avec cette analyse (et les exemples que tu donnes). Le problème, c'est que dans un pays où l'Etat pourvoit à notre éducation, notre social, notre santé, la défense de nos acquis en mutualisant les deux tiers de la richesse nationale, avec une population très attachée à ses droits, acquis et autres garanties que lui donne l'Etat, il y a beaucoup à perdre de cet effondrement de l'Etat de droit. Et, comme souvent, ceux qui justifient aujourd'hui la violence physique sont souvent ceux qui n'ont pas grand chose à craindre de la loi de la jungle qui vient. Mélenchon peut faire son Jaurès, les délégués syndicaux peuvent couler l'entreprise, ils n'auront pas plus de difficultés à se recaser que les conseillers ministériels ou les actuels dirigeants d'Air France. Les salariés qui, se croyant justifiés, sont intervenus, en revanche...
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'au fond, nos élus s'accommodent assez bien de ce monde où l'économie devient peu à peu une jungle, où ils s'occupent des lampions, de l'art subventionné et des grands discours creux. Nos hauts fonctionnaires, de leur côté, apprécient ce microcosme, où l'emploi est protégé, et où l'on peut compenser, de temps en temps, la misère du traitement, par un passage dans le privé ou une activité ministérielle confortablement payée. Et nos syndicalistes, ma foi, se font une raison: le monde va de plus en plus mal, mais cela valide leur discours et démontre leur utilité.
Et je crois qu'une partie de la classe supérieure, par ignorance ou par calcul, n'a rien contre une jungle où elle serait assez haut dans la pyramide alimentaire... Le problème, c'est que cela commence à se voir, et que toute cette "violence légitime" risque de se retourner contre ceux qui la proposent.
Est-ce vraiment ce que nous voulons?
Francois
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