C'est un sujet intéressant que celui de la responsabilité. C'est une question fondamentale en sociologie, et je trouve très peu de choses là-dessus. Mais en gros, d'un côté il y a les misérabilistes (typiquement Bourdieu), et de l'autre, les cyniques (une bonne partie des anarchistes, et bien sûr, la droite en général). Les premiers soutiennent que c'est la faute des puissants si le peuple est dans la galère, les seconds pensent que ceux qui sont dans la misère c'est leur faute.
Je pense qu'encore une fois, la vérité est quelque part au milieu, mais je crois qu'elle est tout de même bien plus du côté des puissants, et ce pour deux principales raisons:
- les puissants ont, par définition, le pouvoir de faire changer les choses. Les faibles n'ont pas ce pouvoir.
- on ne peut pas nier l'influence du modèle de propagande médiatique (Herman & Chomsky, 88), la théorie la mieux vérifiée de toutes les théories du domaine de la sociologie, et qui est le fait des classes dominantes.
Mais je suis d'accord qu'il ne faut pas non plus tomber dans le misérabilisme absolu.
Qu'est-ce qui rend difficile la discussion dans ce que j'ai dit?
Considérer que nous sommes bombardés depuis la naissance, presque partout où nos yeux se posent, à la télé, sur les murs de nos villes, dans les revues que l'on lit, mais aussi à la radio que l'on écoute, sur les sites internet que l'on parcours, dans les stations de métro, dans les abris-bus, presque partout, par une propagande ayant pour seul but de faire consommer, ça te parait si ridicule que cela? Ou malhonnête?
Je ne reviendrai pas là-dessus, mais c'est ton point de vue, et je ne comprends pas ce qui te permet d'être si sûr de toi que tu te permet de d'affirmer péremptoirement que nous avons tort, que la discussion est impossible avec nous, alors que rien ne prouve ni que tu aies raison, ni que que nous ayons raisons. Ce sont des points de vues, et d'ailleurs, ce type de certitude concernant des sujets aussi complexes sont plus de l'ordre de la foi, ... ou de l'aveuglement.
C'est une stratégie réthorique classique, et malheureusement efficace: lorsqu'une question est trop complexe et qu'il n'est pas possible de démontrer définitivement qu'une partie à tort, il s'agit de la décribiliser par l'attaque du "de toutes façons, c'est impossible de discuter avec vous".
Effectivement, ce sont des généralisations. Mais:
- je propose mon point de vue (je pense, je crois, à mon avis, etc.), avec ma subjectivité et, implicitement, en acceptant que je puisse me tromper, et sans fermer le débat.
- je fais une généralisation, effectivement, c'est le propre de ce type de discussion et je ne vois pas où est mon erreur de logique. Je peux me tromper, mais mon raisonnement ne me semble pas erroné (dans les sens de la logique).
Ce que je te reproche, ce n'est pas généralisation, c'est la façon dont tu y parviens, que je considère comme une erreur de logique (tu extrais une propriété de quelques éléments, ce qui pour toi est suffisant pour démontrer que cette propriété est vraie pour l'ensemble) et son aspect péremptoire (j'ai raison pis c'est tout, et vous êtes tellement de mauvaise foi qu'il est impossible de discuter avec vous).
Il serait intéressant d'effectuer une recherche là-dessus. Je ne vais pas le faire ici parce que ça partirait en vrille directement.
Moi il me semble que la tendance va régulièrement dans le bon sens depuis le début.
A moins que tu ne parles en nombre de victimes. Alors là oui, effectivement, les progrès scientifiques et technologiques ont permi de battre régulièrement les records, mais ce n'était pas dans ce sens là que je parlais. M'enfin passons, ce n'est pas important.
Ok pour "constante de comportement", ce terme me convient infiniment plus.
Et oui, tu as raison, c'est utopique de penser que si on met en place un gouvernement socialiste, le lendemain tout le monde sera gentil et respectueux.
Mais ce n'est pas ça que nous disons. C'est d'ailleurs assez énervant ce type de réthorique. C'est tellement gros et tellement utilisé que c'est vraiment gonflant. Et en plus ça marche. Genre quand on propose un peu plus d'égalité, c'est tout de suite: "Mais vous êtes fous! Vous voulez revenir à l'URSS de Staline!!". Lorsqu'on explique qu'il serait bien de faire des économies d'énergies on nous assène un "Vous êtres formidables: vous croyez que les français vont accepter de vivre dans une caverne, vêtus de peaux de bêtes et allant mourrir en chassant le mammouth?".
Et lorsqu'on explique que ce serait bien d'encourager les bons côtés des Hommes plutôt que les mauvais on nous réponds: "Bandes d'utopistes, vous croyez que vous changerez l'homme du jour au lendemain?"
Effectivement non, nous ne le croyons pas, mais nous pensons que l'environnement dans lequel grandit et évolue un être humain a une grande influence sur lui, et nous cherchons juste les façons de façonner cet environnement pour qu'il favorise les meilleurs côtés de sa personnalité.
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Ensuite, je voulais revenir au sujet initial.
Depuis quelques jours, j'ai lu et écouté des gens s'exprimer sur cette histoire de Peillon qui ne s'est pas rendu à cette émission. Et, avec les données que j'ai glané, et sous réserve de n'en avoir pas trop manqué, je pense que ce Mr Peillon a eu raison d'agir comme il l'a fait. A noter que vous pourrez difficilement m'accuser de complaisance politicienne car je déteste le PS, au moins autant que l'UMP.
Tout d'abord, pourquoi a-t-il décidé de ne pas y aller. Pour 2 raisons:
- ce débat sur l'identité nationale semble occulter tout le reste en France ces derniers temps, alors que d'autres sujet autrement plus importants sont passés sous silence. Ne pas se rendre à ce débat était une façon de dénoncer cela.
- qui a décidé ce débat: c'est l'Elysée. Et apparemment, l'immense majorité des journalistes se sont jetés dessus comme la misère sur le monde. Par exemple, 6 débat sur 9 sur France2 depuis novembre on eut ce thème pour sujet principal. Peillon dénonce ici le fait que les médias se plient avec tant de zèle au bon vouloir du gouvernement, et, que ce soit pire qu'avant ou pas, cette servilité des médias est n'effectivement pas bonne pour la démocratie.
Ensuite, pourquoi n'a-t-il pas prévu à l'avance pour se faire remplacer. Et bien là, c'est un coup médiatique, tout simplement. C'est peut-être pas très honnêtes, mais là j'irai même plus loin que lui: je ne pense pas que l'on puisse être honnête avec les médias tels qu'ils sont aujourd'hui en France, c'est une utopie. Et s'il ne l'avait pas "jouée" comme ça, il n'aurait jamais eu la possibilité de dire ce qu'il avait à dire, ou plutôt de se faire entendre.
Enfin, un point de vue très personnel et plus général, il suffit de voir les réactions des médias, de tous les médias, pour constater qu'effectivement il y a quelque chose de pourri dans les médias français. Un seul critère qui ne trompe pas: ils n'acceptent absolument pas la critique, même lorsqu'elle est évidente. Ils sont sur une sorte de piédestal et ne se rendent même plus compte de leur évidente servilité. En fait, ce n'est pas exactement de la servilité, c'est un truc difficile à définir. Un mélange de corporatisme*, de solidarité de classe** et de soumission consentie.
(pifouu ce pavé que j'ai pondu , j'etais pourtant pas parti pour écrire autant ^^! )
* gouvernement et médias ont aujourd'hui la même mission: définir ce qu'il est autorisé de penser et surtout ce qui ne l'est pas, mais aussi de servir les intérêts de leur "chefs", qui sont d'ailleurs les mêmes dans les deux cas
** alors là j'insiste, même si je sais que je vais vous paraître stupide, cette solidarité des classes dirigeantes est flagrante quand on accepte de s'y intéresser. Ouvrez n'importe quel journal à grand tirage, écoutez et lisez n'importe quel membre de cette classe dirigeante et vous verrez que c'est flagrant. Un exemple très médiatisé fut l'histoire de Polanski, mais c'est omniprésent.
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