Envoyé par
Matthieu Vergne
Il n'y a qu'une seule occurrence de "morceaux", alors qu'il y en a 13 de "intelligence". Il parle d'intelligence de manière générale, et à un certain moment de morceaux d'intelligence. Et si au lieu de parler d'intelligence il serait plus clair en parlant d'expertise de manière générale, au lieu de parler de morceaux d'intelligence il ferait mieux de parler d'expertises dans des domaines donnés. Et si ces multiples expertises "ne s’assemblent pas très bien aujourd’hui et donnent donc souvent une impression de bêtise", c'est parce qu'elles sont hyper spécialisées, centrées sur une ou quelques tâches pertinentes, et donc peinent à avoir ces fameux ponts qu'une IA polyvalente aurait, et qui permettent de passer d'un domaine à l'autre.
À contrario des expertises humaines qui sont généralement mélangées, du fait du caractère polyvalent des expériences humaines : on peut essayer de devenir hyper bon dans une chose, il sera difficile de vivre dans un environnement dépourvu de tout sauf cette chose. Si les machines ont un avantage vis à vis de leur expertise, c'est bien cette isolation qui permet de ne pas perdre de ressources à faire des choses différentes (très utiles par ailleurs, mais pas dans la tâche qui leur incombe). Mais c'est comme tout, ça a ses avantages et inconvénients. Si on veut voir des IA capables de faire des choses tout en prenant en compte des besoins périphériques (e.g. éthiques, environnementaux, etc.), on ne pourra pas faire l'impasse sur un minimum de polyvalence de leur part. Mais pour cela, il va falloir arrêter de chercher la meilleure performance à tout prix, qui présuppose au contraire une expertise à son paroxysme, avec les biais que ça implique. Après tout, ne pas transformer notre planète en un gros sac de trombones, c'est se permettre de "manquer de compétence" en production de trombones pour des raisons tout à fait externes à l'objectif d'en faire. En clair, viser davantage d'intelligence au prix de moins d'expertise.
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