Les femmes et les enfants posaient les collets et les pièges, repéraient le gibier et participaient à la battue et à l’encerclement, des méthodes de chasse qui ne mettent en danger ni les jeunes mères, ni leurs rejetons. Elles fouillaient le sol à la recherche de tubercules et de féculents, et cueillaient des végétaux riches en glucides essentiels à la survie. A l’occasion, il leur arrivait même de chasser, à l’aide de ces armes de jet traditionnellement considérées comme l’apanage des hommes. “Il est, entre autres, fait référence à des femmes inuit portant des arcs et des flèches, surtout ces flèches sans pointe utilisées pour chasser les oiseaux”, rapporte Linda Owen, une archéologue de l’université de Tübingen, en Allemagne.
Ces révélations sont à l’origine d’une nouvelle campagne de recherches. En Amérique du Nord, Soffer et son équipe ont trouvé des traces très convaincantes du type d’équipement de chasse que portaient souvent les femmes dans les groupes tribaux historiques. En Europe, des archéobotanistes analysent les foyers du paléolithique supérieur pour retrouver les restes des plantes probablement récoltées par des femmes et des enfants. Enfin, les spécialistes des pierres taillées se penchent avec attention sur les outils pour déceler des utilisations jusque-là insoupçonnées. Leurs résultats contribuent progressivement à réviser la vision que nous avions de la société humaine à l’ère glaciaire.
Partager