L'Etat de droit est celui qui place les droits de la personne au dessus de tous les autres. Les citoyens sont libres parce qu'ils sont propriétaires de leur corps et de leur travail. C'est la propriété qui distingue le citoyen de l'esclave.
L'article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'homme proclame le droit de l'auteur sur son travail créatif, qu'il soit scientifique ou artistique.
C'est cette liberté qui fait la richesse des démocraties. Sans ces richesses qu'ont créées nos parents et nos contemporains, nous serions dans les cavernes, sans feu. Si nous avons le smartphone, c'est parce que des créateurs, à force de travail et d'imagination, l'ont conçu et construit pour nous.
Rappelons-nous le ! avant d'affirmer que cela nous est tombé du ciel et que, par conséquent, cela nous appartient ! La richesse, ce ne sont pas les grandes entreprises. Ce ne sont pas les services et les produits. La richesse, à la base, c'est la collectivité des êtres humains qui travaillent et qui inventent. Comme le déclarait Jean Bodin, "Il n'est de richesses que d'hommes".
Il n'appartient pas au juge ou à l'establishment de dire que là on peut prendre, parce que c'est utile à tous, et là on ne peut pas, parce que le lobbying et les sondages sont plus en faveur de la propriété d'un autre.
Il ne faut pas perdre de vue que ce ne sont pas Oracle, ou Google, qui sont en question. C'est la justice: ce sont les droits de l'être humain.
Il faut préserver cette liberté.
L'oeuvre originale appartient à son créateur, Cher La Lune, durant toute sa vie.
La question fondamentale dans cette affaire est de savoir si les APIs d'Oracle constituent un simple travail laborieux, sans originalité, que n'importe qui peut faire et donc dont personne ne peut se proclamer propriétaire. Ou s'il s'agit d'un travail créateur, qui représente un apport sans précédent pour l'informatique mondiale, et dont l'une des parties se serait emparée d'une manière tout à fait illigitime.
Lors de la précédente instance, Google, à la demande instante du juge, avait reconnu (de manière un peu surprenante) que les APIs d'Oracle étaient originaux. S'il en est ainsi, il lui appartenait de négocier une licence avec les auteurs de l'oeuvre et de régler à l'auteur les redevances qui lui reviennent.
Mais, ce n'est pas fini. Google peut sans doute encore rebondir, en prouvant que les 30 APIs d'Oracle ne présentent, en effet, pas de caractère original. En tous cas, la porte de sortie fondée sur un jury qui déclare que cette expropriation est loyale en droit parce qu'il est utile et raisonnable que Google puisse disposer des APIs d'Oracle n'apparaît guère satisfaisante.
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