@Dasoft J'aurais été de ton avis si je n'avais pas vécu personnellement la situation suivante sur un projet :
- utilisation de Slack sur un projet dans une équipe de taille raisonnable mais attachées à un grand groupe qui est totalement sur office365 historiquement (comme l'écrasante majorité pour ne pas dire totalité des grands groupes français)
- pendant environ 4 ans le projet grossit et Slack n'est pas qu'un outil de chat pour nos équipes mais également un point central de notre supervision/CI/CD
=> Au niveau des api, leur écosystème est très riche avec entre autres :
- une lib java qui permet de remonter des traces directement par nos applis
- des outils comme elastalert qui s'interfacent automatiquement entre elasticstack et slack pour alerter des logs/métriques problématiques en temps réel
- des intégrations avec gitlab, avec jenkins, avec jira, etc
- leur api REST qu'on utilise dans nos déploiements ansible/puppet qui est très bien faite
=> Sur le groupe il y avait l'outil "Communicator" qui est devenu par la suite "Skype enterprise" qu'on utilisait pour faire des call à plusieurs avec des gens du groupe extérieur au projet mais utilisateurs/partenaires du projets - le projet à grossit et la version gratuite de Slack ne suffit plus pour conserver un historique raisonnable des messages mais on pouvais convaincre qu'on a besoin de cet outil qui n'est pas qu'un simple chat
- office365 déploie Teams à la place de Skype Enterprise
=> des membres du projets se mettent dessus parce que l'historique des conversation reste (on est toujours pas abonné à la version payante de Slack)
=> les échanges baissent sur Slack du coup les bots/alertes de supervisions ne sont plus très regardés
=> on commence à nous demander de ré-écrire tout nos outils pour que ça publie dessus (avec une API beaucoup plus pauvre pour le coup mais ça marche quand même de façon satisfaisante)
=> la suite qui s'annonce sans doute : teams remplace officiellement slack sur le projet en question
Qu'on ne s'y trompe pas j'entends totalement la motivation de la direction du projet qui se dit "bon le groupe paye déjà office365 pour nous, dedans y-a teams, ça fait le TAF je ne vais pas payer autre chose". Mais d'une certaine manière ça n'est pas les lacunes de Slack qui ont conduit à son abandon mais bien le fait que office était déjà déployé sur le groupe et que donc cette présence à elle seule à suffit à flinguer la présence d'un autre outil qui avait réellement sa valeur ajoutée reconnue par tous.
Si teams était un autre produit de microsoft à acheter, on aurait jamais fait cette bascule, ça n'est donc pas une histoire de "Slack ne conviens pas à ses users en terme de features c'est de leur faute, ils savent pas répondre au besoin du marché" mais bien d'une pratique de concurrence déloyale à mon sens. Et si cette expérience se vit chez beaucoup de clients de Slack qui sont aussi client de office365 ça peut vite devenir catastrophique pour eux bien que ces derniers puissent faire tout les efforts du monde pour améliorer leur produit voire même pour devenir un concurrent de office365 sur toute la ligne ça ne suffirait pas : le problème vient déjà à la base du monopole de office365 dans les entreprises qui détruisait déjà la concurrence sur des produits cibles, et Slack s'ajoute à cette liste mais demain s'ils font la liaison avec github et linkedin qui leur appartiennent aussi et bah ça tuera d'autres choses encore et toujours la même problématique : la concurrence ne se fait plus sur la capacité d'une offre à répondre du mieux possible à la demande mais sur l'enracinement d'un groupe qui a un monopole historique qui fait que ça ne laisse aucune place aux nouvelles offres venu d'ailleurs.
Du coup sans débattre du "est-ce légal ou pas", je comprends la plainte de Slack et je ne la vois pas du tout du même oeil que certains compétiteurs historiques qui pleurent sur l'arrivée des GAFAM sur leur marché et qui sans faire aucune évolutions significatives crient à la concurrence déloyale (par exemple des hébergeurs qui ont toujours pas de services managés compétitifs et qui attendent des aides publiques pour les mettre en oeuvre).
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