Lorsqu'il pénètre dans une cellule humaine, le Sars-CoV-2 se réplique en recopiant son code génétique, un génome ARN composé de 30 000 "briques" appelées nucléotides. Au cours de ce processus, "il peut se glisser des erreurs de copie, qu'on appelle mutations", poursuit le spécialiste. Concrètement, un ou plusieurs de ces nucléotides peuvent être ajoutés, remplacés ou supprimés. Contrairement à d'autres virus à ARN, comme la grippe ou le VIH, les coronavirus ont la particularité d'être dotés d'un "mécanisme d'édition" chargé de faire des "corrections", expose à son tour Jean-Claude Manuguerra, virologue à l'Institut Pasteur.
Des chercheurs ont estimé que le Sars-Cov-2 acquiert environ deux mutations par mois*, soit deux fois moins que la grippe. Et ces mutations ne sont pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour l'homme. Au contraire, la plupart d'entre elles "sont néfastes pour le virus", rappelle Etienne Decroly. D'autres sont considérées comme neutres, et n'ont pas d'effets détectables sur le cycle de vie du virus. Enfin,
certaines mutations sont susceptibles de modifier la transmissibilité du virus, sa virulence, ou influer sur l'efficacité des vaccins. Si elles permettent au virus de causer "des infections avec des profils différents", par rapport aux souches précédentes, on parle alors de variant, complète Samuel Alizon.
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