Le calcul du pouvoir d’achat se fait en fonction de l’inflation, ou indice des prix, et sur des critères produits par l’Insee lui-même. Todd écrit que Philippe Herlin évoque longuement « l’effet qualité » qui tend à minorer l’augmentation des prix :
« Lorsque le prix d’un produit augmente, pour peu que ce produit présente quelques améliorations, la hausse est… effacée. Herlin prend l’exemple du nouvel iPad d’Apple [qui] coûte le même prix que l’ancien mais -attention- comme il est plus puissant, que le modèle précédent, l’Insee considère que vous en avez pour votre argent et inscrit dans sa base un prix en baisse, inférieur au prix affiché […] Sur le long terme, poursuit Herlin,
« l’effet qualité donne des résultats aberrants » : ainsi « un ordinateur qui valait environ 6500 francs (1000 euros pour simplifier) en 1996 ne vaudrait plus aujourd’hui que 50 euros ! » Il est bien entendu impossible, dans la vie réelle, de se procurer un ordinateur neuf (et même d’occasion) à un prix pareil. »
Todd observe également que les savants calculs de l’Insee aboutissent à la non prise en compte du coût du logement dans son calcul d’indice des prix : «
… dans son calcul de l’indice des prix, le coût des loyers vaut pour 6 % du budget total des ménages et le coût des remboursements bancaires (que l’immense majorité des gens est obligée de contracter pour s’acheter un logement) pour 0 % ! »
En d’autres termes, la part de revenu consacrée au logement n’existe pas au regard du pouvoir d’achat circonscrit par l’Insee. Or, rappelons ici que sur 20 ans, le prix de l’immobilier a explosé, augmentant de 153 % entre 1999 et 2018 selon l’indice des notaires… et de l’Insee. En 2018, les Français y consacraient 24,3 % de leur budget impactant directement leur capacité d’épargne.
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