« Arrêtez de vous faire engoogler ! »
Microsoft s’en prend violemment à Gmail et à la manière dont Google gère la confidentialité


Changement de ton entre Microsoft et Google. Jusqu’ici, Microsoft faisait passer son message de manière somme toute assez courtoise. En substance, Hotmail (aujourd’hui Outlook.com) est un meilleur service que Gmail parce qu’il ne repose pas sur un modèle de gratuité financée par la publicité, contrairement à la messagerie de Google.

Ce à quoi Google répondait que la version pro payante de Gmail incluse dans les Google Apps for Business est vierge de toute publicité. Restait donc la question de la version gratuite de Gmail.

Aujourd’hui Microsoft semble vouloir dire les choses plus directement, plus simplement - et plus violemment aussi - au grand public pour lui faire passer le fameux message que « si c’est gratuit, vous êtes le produit ». Autrement dit, que lui, Microsoft, respecte la confidentialité de ses utilisateurs, mais pas Google.


Et le moins que l’on puisse dire c’est que Microsoft n’y va pas avec le dos de sa cuillère avec sa nouvelle campagne américaine : « Dont’ get scroogled by Gmail ».

Pour les non-anglophones, Scroogle est le mélange du verbe « to screw » (terme d’argot très sexué que nous ne traduirons pas dans ces colonnes), et de Google. L’équivalent français donnerait : « Ne vous faîtes pas engoogler par Gmail ».


Mais Microsoft va plus loin : il a ouvert un site « militant » où il a compilé un ensemble de phrases des dirigeants de Google sur la confidentialité, toutes plus ou moins glaçantes.

Sur ce même site, l’entreprise invite les internautes à témoigner, puis à signer une pétition, sans oublier - marketing viral oblige - de prévenir ses amis via Twitter et Facebook (pourtant pas un modèle sur ces questions) des dangers que Google ferait peser sur la vie privée de ses utilisateurs.

Un onglet « Get the facts » donne lui dans la publicité comparative plus classique avec un ensemble de données sur les deux services, évidemment toujours en faveur de Outlook.com.


Il est dur de dire si cette nouvelle stratégie, très agressive, marquera les esprits ou se retournera contre Microsoft. Elle nous fait en tout cas penser à cette phrase d’un président français, passé maître dans l’art de la guerre de communication : « Salissez votre adversaire. Quoi qu’il fasse pour se défendre, il en restera toujours quelque chose ».

Quant au fond (la confidentialité des messageries), il ne nous appartient pas de juger. Ce qui ne vous empêche pas de nous dire si vous utilisez l’une ou l’autre, les deux, aucune, ou si vous avez migré de l’une à l’autre et pour quelle raison.

Source : Scroogled.com