En faisant quoi? En cherchant parmi les 150 constructeurs du marché celui qui n'a pas encore signé un contrat d'exclusivité avec Google? Ou en montant sa propre usine en Chine, parce qu'aucune n'acceptera de produire un appareil à moins d'un million d'unités par jour?
Aux dernières nouvelles ils ont plutôt choisi d'abandonner la partie et de chercher un autre marché pas encore phagocyté par les grands groupes. Ce pourrait être celui des téléviseurs connectés par exemple. Jusqu'à ce que Google apporte son grain de sel.
Si, justement.
Quand MS a merdé avec Vista, ça a entrainé une première chute des ventes de PC, que les médias ont préféré attribuer au succès des tous jeunes netbooks sous... linux. Cette fois MS a réagi : après avoir brutalement stoppé les ventes de Windows XP, ils ont réalisé en catastrophe une version spéciale netbooks que les constructeurs se sont empressés d'utiliser. Mais déjà le marché des netbooks commençait à se tarir.
Ensuite, Windows 8 a entrainé à nouveau une chute des ventes de PC, qui se poursuit aujourd'hui, et là encore, les médias s'en prennent aux vilaines tablettes. C'est plus facile que de voir que Microsoft tient tellement à avoir le monopole sur le monde PC qu'ils préfèreraient le voir disparaitre complètement plutôt que de laisser linux n'en avoir ne serait-ce qu'un pour cent.
Évidemment on peut aussi dire que le marché du PC était simplement saturé, et que les netbooks puis les tablettes étaient sur un nouveau segment. Mais on peut aussi dire que quand on trouve autre chose que Windows dans les rayons de supermarché, donc quand il y a une offre, on se rend compte qu'il y a des consommateurs, donc une demande, alors que toi tu persistes à dire que si linux n'est pas dans les rayons c'est parce que les consommateurs l'ont déjà rejeté par principe.
Le seul point sur lequel je peux éventuellement te rejoindre, c'est que le consommateur ne veut pas s'embêter, il préfère un système clé en main. Donc bien sûr, ils n'ont pas été tous télécharger et installer Ubuntu sur un PC qu'ils ont depuis dix ans. Mais quand ils achètent un nouveau matériel ils s'attendent à avoir un nouveau système, et si ce système s'appelle linux, le consommateur il s'en fout, du moment que le résultat lui convient, il prend. D'où l'intérêt de ne pas laisser un éditeur pré-installer la même chose chez tous les "concurrents" pour ensuite venir s'étonner qu'il abuse de sa position dominante en essayant de phagocyter les marchés induits (les autres logiciels et pourquoi pas le matériel) par la suite.
Quand tu regardes deux logiciels de montage vidéo sous Windows, disons Pinnacle et Magix pour prendre deux exemples que je connais bien, tu constates qu'ils ne sont pas du tout basés sur les mêmes frameworks graphiques mais que ô miracle, les deux marchent parfaitement sur le même PC et que le consommateur n'a pas besoin de savoir avec quelles librairies c'est lié. Pourtant, avec une dizaine de concurrents sur le marché, je n'ai jamais entendu dire qu'il était trop fragmenté.
Sur les environnements de bureau linux, bon certes il y en a trop mais je suis bien content qu'il n'y ait pas que Gnome, dont je n'ai jamais compris la logique, et encore moins depuis la version 3 - mais pour autant je comprends parfaitement que d'autres pensent différemment, du moment qu'on peut au final lire et écrire les mêmes fichiers je ne vois pas d'inconvénient. Pour avoir récemment installé un PC, je peux dire que Mageia avec dix bureaux différents prenait moins de place que Windows avec un seul (et sans suite bureautique, puisque celle de microsoft n'est pas installée d'office, contrairement à celle de linux). Alors si plusieurs personnes travaillent avec le même PC, laisser chacun avoir l'environnement qu'il veut ne me pose aucun problème.
Donc tu sous-entends que si l'utilisateur lambda ne veut pas de linux, c'est parce que ses concepteurs n'aident pas suffisamment les développeurs. Un peu bizarre quand même.
C'est marrant d'ailleurs parce que je vis l'exemple exactement inverse dans mon travail en ce moment: je dois développer des plugins pour un logiciel propriétaire, le logiciel est leader dans son secteur et les utilisateurs réclament celui-là et pas un autre. Sauf que l'éditeur refuse de documenter son API et de répondre aux questions, ce qui fait qu'on doit deviner ce qu'il faut faire sur base de la seule signature des méthodes - évidemment, même pas accès au code source. Et malgré le fait que le plugin est bien moins puissant que son équivalent pour des concurrents libres, du fait justement de l'API mal documentée, les utilisateurs continuent de réclamer que nous travaillons exclusivement avec cet outil et pas un autre.
Historiquement un téléphone ça servait à téléphoner. La couche logicielle était donc tellement minime que ça n'avait pas de sens de la remplacer.
Mais maintenant ce qu'on nous vend, c'est un ordinateur avec une fonction GSM. Et un ordinateur, c'est conçu pour exécuter plusieurs logiciels, donc aucune raison que le constructeur en impose un seul.
Demain, ton téléphone il fera le café, et tu trouveras totalement normal qu'il t'impose de te fournir chez sa propre marque.
Et après demain, pour reprendre l'image d'un autre intervenant, il te permettra de te téléporter et on trouvera parfaitement normal que certains lieux ne soient accessibles qu'à certaines marques de téléphone, même quand il s'agit de lieux publics où on est obligé de se rendre, comme un centre des impôts par exemple.
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