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  1. #1
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    Par défaut Rejeté par PayPal, Sci-Hub se tourne vers les donations en bitcoins pour continuer de publier la recherche
    Rejeté par PayPal, Sci-Hub se tourne vers les donations en bitcoins
    pour continuer de donner accès gratuitement à la recherche scientifique

    Le 5 septembre 2011 nait le projet Sci-Hub, lancé par Alexandra Elbakyan qui avait alors 23 ans et était étudiante en neurosciences au Kazakhstan, dans le but de diffuser plus largement le savoir scientifique chez les personnes étant, comme elle, bloquées par les « paywalls » (« péages ») classiques des éditeurs académiques.

    Des publications sont ajoutées quotidiennement après avoir été téléchargées via des proxies d'établissements universitaires. Début 2020, le site permet ainsi de consulter gratuitement plus de 80 millions d'articles dont l'accès coûterait sinon plus de 30 dollars environ par article.

    Durant l'été 2015, de grandes bibliothèques universitaires apprennent que leurs coûteux abonnements à Elsevier et Wiley ont été détournés ou piratés pour ou par un serveur donnant un accès gratuit à des milliers puis des millions d'articles. Les éditeurs les plus touchés ayant porté plainte, le nom de domaine original, Sci-Hub.org, est rapidement désactivé en novembre 2015, sur décision de justice américaine. Des domaines alternatifs sont alors mis en place, tels que sci-hub.io (qui ferme en avril 2016), sci-hub.cc, sci-hub.bz, sci-hub.ac et ainsi de suite, les dons des utilisateurs couvrant le coût de fonctionnement. Le nom de domaine « .io » est supprimé en 2016.

    Suite à la pression de ces deux éditeurs de revues scientifiques figurant parmi les plus importants, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné, en mars 2019, le blocage de Sci-hub en France. Depuis, les quatre principaux fournisseurs d’accès à internet français (Bouygues, SFR, Free et Orange) ont l’obligation de bloquer l’accès à Sci-Hub.

    La bibliothèque de données de Sci-hub abriterait, en mars 2017, environ 62 millions de documents, soit 68,9 % de la littérature scientifique référencée par CrossRef et 85 % des articles publiés par les éditeurs payants. Pour de nombreux chercheurs, il s'agit d'un outil incontournable pour la recherche scientifique, des connexions au site ont lieu partout dans le monde.

    Un article publié par le site web du journal Science en avril 2016 est introduit par l'exemple d'un étudiant iranien qui devrait (en 2015) dépenser environ 1000 $US par semaine (l'équivalent de toutes ses dépenses mensuelles) pour acheter les articles scientifiques de son domaine (plusieurs dizaines de dollars par article de quelques pages), que son université n'a pas les moyens de lui procurer (notamment à cause des mesures d'embargo) et alors qu'aucun des programmes d'aides au monde académique de pays en voie de développement (hormis Share Link) ne semblait pouvoir couvrir son domaine scientifique. Il ne pouvait que contacter individuellement les auteurs d'articles pour solliciter une copie gratuite, mais de nombreux liens d'adresse sont morts 50 jours après la publication. L'article présente aussi le point de vue opposé : celui d'éditeurs tels qu'Elsevier dont le directeur tweetait : « Je suis pour l'accès universel, mais pas le vol ! » lors d'un débat houleux à propos de l'accès universel via Sci-Hub le 14 mars 2016.

    Selon Elsevier en 2010, l'ensemble des éditeurs auraient été spoliés de plus de 1 milliard de téléchargements par an et Sci-Hub pourrait « détourner » entre 4 et 5 % du trafic anticipé. Selon l'interview d'Alexandra Elbakyan sur le site web de Science, « de nombreux universitaires ont volontairement fait don » de codes d'accès à la plateforme, et « elle n'a pas utilisé l'hameçonnage pour les obtenir », sur son blog elle reconnait avoir imaginé que certains codes aient pu avoir été obtenus par piratage. Il y a aussi des copies légales (plus de 4000 au moment de l'étude) de documents publiés sous licence libre (par exemple sur PLoS), ce qui laisse penser que de nombreux utilisateurs se servent de la plateforme comme un portail pratique pour consulter toutes sortes de travaux.

    Nom : sci.png
Affichages : 48606
Taille : 262,7 Ko

    Au revoir PayPal, bonjour Bitcoin

    Le principe est simple : on entre l’identifiant standard d’un article scientifique (son DOI) et on obtient un fichier PDF de l’article scientifique en question. Pas d’inscription, pas d’identification nécessaire, pas de publicité, le site est maintenu par une seule personne et vit de donations.

    Cependant, en décembre 2019, le Washington Post a noté qu’elle faisait l’objet d'une enquête par le ministère américain de la Justice pour espionnage éventuel au nom des services de renseignement russes, cela a privé Elbakyan des services financiers comme PayPal.

    Elbakyan a déclaré que le site Web enregistre environ 600 000 visites par jour. Même pour les chercheurs qui ont accès aux abonnements via les universités, Sci-Hub s'avère être l'option la plus pratique pour obtenir du contenu pour leurs recherches, a-t-elle déclaré.

    Elle s’est donc tournée vers les cryptomonnaies, notamment le bitcoin, pour continuer de recevoir des dons. Ses difficultés soulignent peut-être l’un des intérêts portés à la cryptomonnaie : lorsque les gens ne peuvent pas passer par le paiement traditionnel, la cryptomonnaie vient proposer une alternative. Bien sûr, cela n’est pas le signe d'une large adoption à venir, mais c'est « un bon exemple permettant de voir le bitcoin comme paiement de niche », a déclaré l'économiste John Paul Koning.

    « Dans la plupart des cas, les gens préfèrent utiliser les paiements fiduciaires réguliers parce qu'ils sont faciles », a déclaré Koning. «Mais lorsqu'ils sont exclus, soit parce qu'ils se livrent à des activités illégales, soit à des activités légales jugées socialement inacceptables, le bitcoin devient une option. Les gens qui ont été exclus de ces systèmes conventionnels découvrent progressivement que le bitcoin peut les servir ».

    D’ailleurs, Elbakyan a déclaré que la cryptomonnaie ne représente qu'une petite partie des dons qu'elle reçoit, car de nombreuses personnes ne sont toujours pas à l'aise pour l'utiliser. Pour la plupart, les paiements proviennent d'une plateforme financière russe appelée Yandex. Elle a expliqué : « Quelqu'un m'a écrit récemment pour me dire que dans son pays, les toxicomanes utilisent le bitcoin et m’a demandé s'il y avait d'autres moyens de faire un don ».

    Au moment de la publication, Sci-Hub semble se porter plutôt bien, ayant levé près d'un million de dollars de financement au cours des trois dernières années seulement. Cependant, Sci-Hub n'est pas autorisée à utiliser des plateformes financières basées aux États-Unis, car elle n'est pas en règle avec de nombreuses entreprises d'édition. Sci-Hub a été poursuivi à plusieurs reprises pour violation du droit d'auteur et autres infractions similaires. Plusieurs des juges qui supervisent ces affaires ont finalement statué contre Sci-Hub et des dommages et intérêts ont été versés.

    Source : Washington Post, CoinDesk

    Et vous ?

    Que pensez-vous du principe de fonctionnement de Sci-Hub ? Pour ou contre distribuer des œuvres protégées par le droit d'auteur ? Dans quelle mesure ?
    Que pensez-vous du fait que la plateforme se tourne également vers Bitcoin ?

    Voir aussi :

    Le Pentagone avait envisagé la possibilité d'une rébellion bitcoin, et l'a simulée dans un jeu qui met en scène une réponse militaire à la rébellion nationale de la génération Z
    Le nombre de guichets automatiques de Bitcoin augmente pour atteindre près de 7 000 en fonctionnement actuellement dans le monde entier, selon un rapport
    James Gosling : Richard Stallman « a copié tout mon code source et juste changé les notes de copyright », explique le créateur de Java à propos de GNU Emacs
    Un cabinet d'avocats allemand menace de porter plainte au pénal à un FAI canadien, s'il refuse de divulguer des données clients suite à une violation de copyright
    Contribuez au club : Corrections, suggestions, critiques, ... : Contactez le service news et Rédigez des actualités

  2. #2
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    Par défaut Sci-Hub ou comment l'édition scientifique devrait être
    Des œuvres protégées par le droit d'auteur ? On n'a aucun droit (je suis scientifique) ! L'édition scientifique est la plus grande arnaque du siècle : ils ont des marges plus élevées que Apple !

    On paye les éditeurs pour publier chez eux, on les paye pour les lire, ils ne payent pas les reviewers et souvent on doit faire la mise en page à leur place.
    Qu'est-ce que l'on a en échange ? Rien. La plupart des éditeurs de publications scientifiques (Elsevier, Springer, Wiley, pour ne citer qu'eux) sont des escrocs.

    Cela ne m’étonnerait qu'à moitié que certains éditeurs soient allés pleurnicher au département de la justice pour dégommer Alexandra Elbakyan...

    Sci-Hub est ce que devrait être la publication scientifique : accessible à tous. J'utilise régulièrement cette plateforme ainsi que quasiment tous mes collègues.
    Les prix des abonnements à ces éditeurs augmentent tellement que les labos/universités finissent par réduire leur catalogue ce qui pousse les chercheurs à recourir de plus en plus à ces alternatives.

    N'achetez jamais un article scientifique (sauf les benefices contribuent directement à un organisme de recherche), contactez directement les auteurs : la plupart du temps, ils seront bien contents de partager leur travail avec vous.

  3. #3
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    Citation Envoyé par lost_geographer Voir le message
    Qu'est-ce que l'on a en échange ? Rien.
    Ha si, le prestige de la revue dans laquelle l'article parait ! En somme, ils vendent de l'image de marque. Tout en rackettant tout le milieu scientifique.

  4. #4
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    Citation Envoyé par lost_geographer Voir le message
    On paye les éditeurs pour publier chez eux, on les paye pour les lire, ils ne payent pas les reviewers et souvent on doit faire la mise en page à leur place.
    Qu'est-ce que l'on a en échange ? Rien. La plupart des éditeurs de publications scientifiques (Elsevier, Springer, Wiley, pour ne citer qu'eux) sont des escrocs
    Ca résume parfaitement la situation.

    Sauf que personne n'est vraiment innocent dans cette escroquerie. Les éditeurs ont évidemment un intérêt financier mais les institutions et les chercheurs ont également un intérêt de "reconnaissance scientifique" dans ce système. Un chercheur peut publier son papier (ou au moins une pré-version) sur arxiv, hal, page perso ou autre, et il existe des revues complètement ouvertes, qui partagent gratuitement les papiers voire même les données et le code.

    Désolé mais le progrès de la science n'est pas la priorité absolue de tous les chercheurs et certains sont prêts à se gausser d'être l'élite mondiale en nombre de publications même si 96% de ces publications n'ont aucun intérêt. C'est bien-sûr un exemple fictif, toute ressemblance avec une situation réelle serait purement fortuite...

  5. #5
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    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Que pensez-vous du principe de fonctionnement de Sci-Hub ?
    D'un point de vue purement technique, le site est effectivement très facile d'utilisation :
    - on prend n'importe quel publication officielle
    - on copie son DOI ou autre identifiant sur la page officielle
    - on le colle sur le site
    - on télécharge le papier

    Si le rendu de la page peut varier selon les articles, quelques cliques supplémentaires peuvent être nécessaires, ou encore quelques papiers sont absents de la base de données, ce n'est généralement pas plus compliqué que ça. Il n'est donc pas étonnant que cela devienne une habitude pour certain.

    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Pour ou contre distribuer des œuvres protégées par le droit d'auteur ? Dans quelle mesure ?
    Ça, c'est la question à 1 million. De manière générale je ne suis pas contre une distribution pirate légère, qui favorise la pub et donc indirectement les revenus, même si ça reste encore un point qui mérite de vrais études pour en déterminer l'impact réel. De manière plus massive, je comprends l'intérêt des droits d'auteurs... quand cela s'applique aux auteurs. Je ne suis guère enchanté par des "droits d'auteurs" qui remplissent uniquement les poches des éditeurs. Or c'est précisément le cas de l'édition scientifique :
    - les scientifiques sont payés par leur employeur (public ou privé)
    - les scientifiques participent gratuitement aux revues par les pairs organisés par les éditeurs
    - les scientifiques payent pour publier leurs articles chez les éditeurs
    - le public/les scientifiques payent l'accès à un article de l'éditeur

    Au final, c'est une masse financière colossale qui est brassée, ne profite quasiment qu'aux éditeurs, et qui pousse au lucratif au détriment de la qualité scientifique. Perte de qualité dont on entend de plus en plus parler, l'étude du Lancet étant le dernier scandale.

    De fait, on a un 2 poids 2 mesures, où le public et les scientifiques n'y gagnent pas grand chose et payent beaucoup, alors que les éditeurs ne produisent pas grand chose mais s'en mettent plein les poches. Pour moi, ce travail d'édition devrait être assuré par l'état avec une mise à disposition gratuite à la société, et non par des organismes privés qui décident de ce qu'ils font payer et à qui. Les connaissances scientifiques sont une ressource commune qui ne devrait pas être controlable par le privé.

    Donc je suis du même avis que lost_geographer : ce que fait ce site, c'est ce que devrait faire l'état. Comme vous pouvez accéder gratuitement et légalement aux articles en contactant directement les auteurs (qui encore une fois ne gagnent pas un rond si vous payez l'article, donc ils n'ont pas de raison de vous dire non, par contre ils en ont de vous dire oui), autant mettre en place une plateforme publique qui facilite cela et organise les revues par les pairs.

    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Que pensez-vous du fait que la plateforme se tourne également vers Bitcoin ?
    Solution courante pour ceux qui sortent du cadre légal, donc rien d'étonnant.
    Site perso
    Recommandations pour débattre sainement

    Références récurrentes :
    The Cambridge Handbook of Expertise and Expert Performance
    L’Art d’avoir toujours raison (ou ce qu'il faut éviter pour pas que je vous saute à la gorge {^_^})

  6. #6
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    Complètement d'accord avec les premières réponses, j'ai retrouvé une vidéo de Datatgueule qui décrit bien le problème, avec une interview d'un chercheur au CNRS en prime :


  7. #7
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    Sauf que personne n'est vraiment innocent dans cette escroquerie. Les éditeurs ont évidemment un intérêt financier mais les institutions et les chercheurs ont également un intérêt de "reconnaissance scientifique" dans ce système.
    La "reconnaissance scientifique" est devenue, depuis quelques années, le principal moyen d'obtenir des crédits puisque l'État a réduit les fonds alloués à la recherche. C'est plus simple pour des gens (censés nous évaluer) et qui ne connaissent pas bien nos sujets de nous évaluer sur des critères aussi peux fiables que le nom de la revue dans laquelle on publie (en gros il classent les revues en fonction de leur "prestige" mais personne ne connaît vraiment les critères et tu as plus de "points" si tu publies sur une "bonne" revue). On [la plupart des scientifiques] n'a pas demandé la mise en place de ce système : il nous a été imposé. La production scientifique se base sur un processus d'évaluation par les pairs et de transparence qui se suffit à lui-même (après comme tout système, il n'est pas parfait, mais on n'a pas trouvé mieux pour l'instant).

    Désolé mais le progrès de la science n'est pas la priorité absolue de tous les chercheurs et certains sont prêts à se gausser d'être l'élite mondiale en nombre de publications
    Le progrès de la science est le principal objectif de la plupart des chercheurs. Après 10 ans d'études sur un sujet donné, on s'en tape un peu de l'élite, surtout lorsque l'on voit comment celle-ci démantèle le système de recherche public afin de capitaliser le plus possible. Après, comme dans tout domaine, tu as toujours quelques personnes avec un ego démesuré auxquelles il ne valait pas vraiment la peine de s'y intéresser (surtout lorsqu'elles racontent de la merde).

    J'ai choisi ce taf de chercheur parce que j'aime bien ce que je fais et que j'espère que mon travail sera utile à la société. Mais c'est de plus en plus galère de faire ce taf dans de bonnes conditions...

  8. #8
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    Citation Envoyé par lost_geographer Voir le message
    ...
    Le progrès de la science est le principal objectif de la plupart des chercheurs. Après 10 ans d'études sur un sujet donné, on s'en tape un peu de l'élite, surtout lorsque l'on voit comment celle-ci démantèle le système de recherche public afin de capitaliser le plus possible. Après, comme dans tout domaine, tu as toujours quelques personnes avec un ego démesuré auxquelles il ne valait pas vraiment la peine de s'y intéresser (surtout lorsqu'elles racontent de la merde).
    ...
    Le problème ne se résume pas à quelques personnes à l'égo démesuré. Beaucoup de chercheurs critiquent le système de publication et plus généralement l'organisation de la recherche mais ils continuent à y participer pleinement.

    Dans des domaines comme la biologie ou la chimie, il faut du matériel et des consommables couteux mais en informatique on peut faire beaucoup de choses avec juste son PC et son cerveau : on peut très bien bosser dans un placard pendant 5 ans pour essayer de sortir un papier révolutionnaire. Sauf que si tu fais ça, tu n'as aucune chance de faire évoluer ta carrière. Donc oui, beaucoup de chercheurs sont motivés par la recherche mais concrètement ils perdent une grosse partie de leur temps à répondre à des appels à projets ou à monter des dossiers. Certains pensent que c'est un investissement qui sera rentabilisé dans le temps (au vu des bilans de l'ANR et autres, il faut quand même être naif pour croire cela aujourd'hui). D'autres pensent juste beaucoup à leur carrière, ce qui est tout à fait légitime mais alors rejeter les responsabilités sur les éditeurs, ce n'est pas complètement honnête. Et je ne parle même pas des comités de sélection (donc des chercheurs) où un candidat junior qui n'a pas deux brassées de publis ne sera même pas auditionné, indépendamment de la qualité de son travail ou du contexte dans lequel il a bossé.

  9. #9
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    Pour avoir été confronté à la même problèmatique que des milliers de chercheurs, je peux affirmer qu'il faut trouver un nouveau model pour l'écriture, la publication et la revue des articles scientifiques. Les monopoles liés aux copyrights sont un frein énorme au développement scientifique mondial.

    Personnellement, je suis contre le vol(musique, film, livres, logiciels), mais je dois avouer que dans le cas des articles scientifiques l'impact du copyright pour l'avenir du monde est désastreux.

    Un nouveau model de paiement à la "citation" pourrait être plus pratique et juste, que le model actuel. Une Institution internationale devrait être crée à cet effet, garantir la libre consultation de tous les articles mondiaux et garantir la juste rémunération lorsque l'article a été cité (c'est à dire réellement utilisé). Les articles scientifiques sont un peu comme le patrimoine scientifique de l'humanité, ils ne devraient pas être le monopole de quelques éditeurs pseudo-prestigieux mais celui de toute l'humanité. Je crois que la France a fait un pas vers ce chemin, il serait interessant que les grands pays comme les USA, UK, Chine, Russie fassent de même

    Pour faire une recherche et écrire un article, il faut consulter des dizaines de millers d'articles pour qu'au final seulement une dizaine d'articles vaillent le coup. Alors payer pour les dizaines de millers lus mais non utilisé, est-ce juste ? Ne pas payer pour les articles utilisés est ce juste ?

    C'est comme si vous deviez payer chaque fois que vous consultez un bout de code écris sur Github, si vous le lisez mais ne l'utilisez pas pourquoi payer ?

  10. #10
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    L'article présente aussi le point de vue opposé : celui d'éditeurs tels qu'Elsevier dont le directeur tweetait : « Je suis pour l'accès universel, mais pas le vol ! »
    J'ai sauté au plafond en lisant ceci. Quelle honte ! Si ces gens sont "pour" l'accès universel, pourquoi n'ont-ils jamais levé le petit doigt pour agir en ce sens ??

    Comme l'a très bien dit lost_geographer, les éditeurs de littérature scientifique se font littéralement de l'argent 2 fois avec le dur travail des chercheurs parce qu'on paye une première fois pour être publié, et on paye une seconde fois pour accéder à ce même article puisque techniquement le chercheur a abandonné ses droits d'auteurs pour pouvoir publier. Le tout effectivement en effectuant la mise en page à leur place, et eux n'ont plus qu'à passer le tout dans une petite moulinette qui pond un PDF, à imprimer et relier et vendre tout ça la peau du c*l.

    Et tout ça pour quoi ? Juste pour pouvoir être publié, et donc pouvoir faire valoir son travail. Sans publication, la recherche n'est pas évaluée par ses pairs et un chercheur qui n'y passe pas n'a aucune chance d'évoluer.
    La recherche est une fichue mafia dont tout le monde est complice par omission, et parce que ces éditeurs tout-puissants tiennent tout le monde par les balloches.

    Un membre de mon ancien labo a dit : "la recherche aujourd'hui, c'est du quantitatif, pas du qualitatif." Autrement dit, il faut publier beaucoup et la qualité passe après. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la recherche. Et la question des éditeurs ci-dessus a parachevé le tableau : l'universalité de la recherche n'existe pas parce qu'elle est tenu au creux de la main de quelques puissants dont l'Etat est complice également : je signale que l'argent des laboratoires de recherche publique en France provient évidemment du contribuable. Cela signifie que nos impôts paient la recherche au moins deux fois : pour la publier, et pour y accéder (à multiplier par le nombre de chercheurs se labos différents qui les achètent évidemment).

    On entend toujours des plaintes sur le fait que l'argent est mal dépensé en France : en voilà un bon exemple.

    Je suis bien content de ne pas avoir continué une carrière de chercheur malgré le fait que j'appréciais réellement mon travail et mes collègues. Et je me félicite que mes publications aient été piratées par Sci-Hub.

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