En lisant cet article, cala m'a fait penser qu'en Europe, on est très à la traine en matière de puce de tout genre. Il nous manque l'autonomie.
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Si c'est la guerre commerciale avec la Chine, pourquoi nous autres pauvres contribuables Français avons refilés, encore pour 2020/2024, 200 millions d'€ d'aide au développement/an ?
Chine qui a plus de robot dans ses usines que l'Allemagne. Si on n'avait pas en tête le PIB par habitant la Chine est plus forte que l'Europe... La démographie quand ça arrange.
Pays tellement en développement qu'il vient de déployer la plus grande machine à gravité du monde. Me demandez pas à quoi ça sert.
L'administration Biden réduit de plus de 600 millions de dollars la subvention accordée à Intel dans le cadre du CHIPS Act, en citant un contrat militaire de 3 milliards de dollars qu'Intel a également obtenu
L'administration Biden a réduit le financement du CHIPS Act d'Intel de 8,5 milliards de dollars à 7,865 milliards de dollars, citant un contrat du Pentagone de 3 milliards de dollars récemment attribué à l'entreprise. Malgré cette réduction, le projet de semi-conducteurs d'Intel à New Albany, dans l'Ohio, recevra 1,5 milliard de dollars en financement direct, a annoncé le ministère du Commerce.
La réduction de la subvention accordée à Intel au titre du CHIPS Act s'inscrit dans le cadre de la stratégie plus large de l'administration Biden visant à revitaliser la production nationale de semi-conducteurs. À l'origine, le président américain Joe Biden avait accordé 8,5 milliards de dollars à Intel dans le cadre du programme Build Chip Plants, conçu pour renforcer la compétitivité des États-Unis dans la fabrication de puces, dans un contexte de demande croissante d'IA et de concurrence avec la Chine. Ce financement soutient les projets d'Intel d'investir plus de 100 milliards de dollars dans des installations américaines au cours des cinq prochaines années, notamment dans des sites de fabrication de puces en Arizona, au Nouveau-Mexique, dans l'Ohio et dans l'Oregon. En outre, l'entreprise était également éligible à 11 milliards de dollars de prêts fédéraux ainsi que d'importants crédits d'impôt à l'investissement.
Plus de deux ans après la signature par le président Joe Biden du CHIPS Act, les fonds fédéraux se dirigent vers l'Ohio, où ils soutiendront les nouvelles usines de fabrication de puces d'Intel à New Albany. En effet, le mardi 26 novembre 2024, l'administration Biden a débloqué 7,865 milliards de dollars pour Intel dans le cadre du CHIPS Incentives Program. Le projet de New Albany recevra 1,5 milliard de dollars de financement direct, selon le ministère américain du Commerce.
Le lieutenant-gouverneur Jon Husted, qui, avec le gouverneur Mike DeWine, a contribué à l'implantation des futures usines d'Intel dans l'Ohio, a salué cette annonce comme un développement « essentiel » qui contribuera à renforcer la chaîne d'approvisionnement en haute technologie du pays. Mais si Jon Husted a qualifié la journée de mardi de « bonne journée » pour l'Ohio et Intel, il a déploré le temps qu'il a fallu pour que le financement soit débloqué.
« Cela fait plus de deux ans que nous attendons de voir ces fonds affluer vers ce projet, et maintenant qu'Intel reçoit cet argent, cela peut aider à consolider et à accélérer le rythme », a déclaré Jon Husted. « Cela nous permet de faire un pas de plus vers notre objectif. »
Selon le ministère du commerce, les fonds alloués au titre de la loi « Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors Act », signée par Joe Biden en août 2022, permettront de soutenir les projets d'Intel en Arizona, au Nouveau-Mexique, en Ohio et en Oregon, ainsi que d'autres projets menés par d'autres fabricants de microprocesseurs. La loi a été créée pour stimuler la recherche et la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, après que les dirigeants eurent déclaré que le pays était en retard par rapport à d'autres nations.
Bien qu'Intel ait déjà commencé à construire ses deux usines de semi-conducteurs dans le comté de Licking, la société a précédemment déclaré que le projet de 28 milliards de dollars était retardé dans l'attente d'un financement au titre du CHIPS Act.
Mardi, Mike DeWine s'est réjoui de l'annonce du financement du CHIPS Act, qu'il a qualifié d'« étape indispensable dans la réalisation de l'objectif important que constitue la fabrication des puces informatiques les plus avancées en Amérique ».
« Le travail de construction du Silicon Heartland avance maintenant avec encore plus de certitude, faisant progresser notre sécurité économique et nationale au profit des travailleurs de l'Ohio et de l'Amérique », a déclaré Mike DeWine.
Jusqu'à présent, plus de 36 milliards de dollars de financement au titre du CHIPS Act ont été annoncés, selon le ministère du Commerce.
L'annonce de mardi est intervenue un jour après que le New York Times a rapporté pour la première fois que le gouvernement américain prévoyait de réduire la subvention de 8,5 milliards de dollars accordée à Intel à moins de 8 milliards de dollars, en citant un contrat de 3 milliards de dollars proposé à Intel pour la fabrication de puces pour le Pentagone.
Jon Husted a déclaré que l'annonce de mardi était une bonne nouvelle, mais qu'il était déçu qu'Intel n'ait pas reçu le montant total et que les entreprises basées en dehors des États-Unis aient reçu un financement important dans le cadre du CHIPS Act.
« Je pense qu'Intel méritait le montant total et il est regrettable qu'elle ne l'ait pas obtenu », a déclaré M. Husted. « Mais nous allons de l'avant. [L'annonce de mardi] est une bonne nouvelle pour l'avenir des usines dans l' Ohio ».
Outre le financement fédéral, Intel bénéficie également de plus de 2 milliards de dollars d'incitations de la part de l'État et de New Albany.
Intel affirme être la seule entreprise américaine qui conçoit et fabrique des puces logiques de pointe utilisées dans les technologies avancées.
Ces puces sont utilisées dans tous les domaines, des téléphones aux voitures, en passant par les appareils médicaux, etc. Selon le ministère du Commerce, la production de ces puces aux États-Unis à l'avenir devrait également renforcer la sécurité nationale à mesure que la technologie progresse.
« Le fort soutien bipartisan au rétablissement du leadership américain en matière de technologie et de fabrication est à l'origine d'investissements historiques qui sont essentiels à la croissance économique à long terme et à la sécurité nationale du pays », a déclaré Pat Gelsinger, PDG d'Intel, dans un communiqué. « Intel s'engage profondément à faire progresser ces priorités communes en développant davantage ses activités aux États-Unis au cours des prochaines années. »
Le président-directeur général de la Chambre de commerce de l'Ohio, Steve Stivers, a salué le déblocage du financement du programme CHIPS mardi, déclarant qu'il s'agissait d'un « grand jour pour être un Buckeye ».
Steve Stivers a remercié l'administration Biden et a déclaré que la fabrication de micropuces aux États-Unis contribuerait à renforcer la sécurité nationale. En septembre, Intel a reçu une subvention fédérale de 3 milliards de dollars pour la fabrication de puces électroniques destinées à l'armée.
« La Chambre de l'Ohio souhaite remercier Intel pour son engagement dans l'Ohio, le Silicon Heartland, où nous continuons à fabriquer des choses tous les jours », a déclaré M. Stivers dans un communiqué préparé à l'avance. « Nous sommes impatients de travailler avec la nouvelle administration pour poursuivre la mission impérative du CHIPS Act, à savoir améliorer notre sécurité nationale et économique en fabriquant davantage de puces électroniques aux États-Unis. »
Cet ajustement du financement d'Intel intervient à peine quelques jours après que l'administration Biden a annoncé avoir conclu un accord de 6,6 milliards de dollars avec TSMC pour la construction de trois usines de semi-conducteurs de pointe en Arizona, ceci afin de protéger sa législation phare CHIPS Act contre Donald Trump. Les fonds proviennent de la loi « CHIPS and Science Act » qui prévoit une subvention de 52,7 milliards de dollars pour l'installation d'usines de fabrication de puces aux États-Unis. Ils vont permettre à TSMC de fabriquer des puces ultramodernes aux États-Unis. Selon les analystes, cet accord permettrait à Joe Biden de protéger le CHIPS Act contre Donald Trump, qui a critiqué ouvertement la législation, des républicains ayant menacé de l'abroger lorsque ce dernier entrera en fonction.
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La Chine interdit les exportations de minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs et demande aux entreprises d'éviter les puces américaines, en réponse aux restrictions des États-Unis.
La Chine décide d'interdire les exportations aux États-Unis des minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs. Ces mesures ont été annoncées en réponse aux nouvelles restrictions des États-Unis à l'accès de la Chine à des composants essentiels de l'IA. En outre, plusieurs groupes industriels chinois ont appelé leurs membres à acheter des semi-conducteurs fabriqués dans le pays, car les "puces américaines n'étaient plus sûres ni fiables". Toutes ces nouvelles interdictions viennent aggraver les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.
Les États-Unis ne sont pas près d'assouplir leurs politiques de sanctions commerciales strictes à l'égard de la Chine. Un nouveau rapport révèle que la Maison Blanche envisage d'introduire une nouvelle série de sanctions touchant au moins 200 fabricants chinois de puces. Les nouvelles restrictions interdiraient à la plupart des fournisseurs américains d'expédier des marchandises aux entreprises ciblées.
Fin novembre, le gouvernement des États-Unis a annoncé ces nouvelles restrictions à l'accès de la Chine aux puces avancées nécessaires à la création de modèles d'intelligence artificielle. Les nouvelles restrictions à l'exportation de ces composants essentiels ont suscité de vives critiques de la part de Pékin, mais ces dernières mesures s'inscrivent dans le cadre d'une campagne permanente visant à limiter la croissance chinoise et, en particulier, à ralentir les progrès susceptibles d'être utilisés à des fins militaires.
Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a déclaré : "Les États-Unis ont pris des mesures importantes pour éviter que nos technologies ne soient utilisées par nos adversaires d'une manière qui menace notre sécurité nationale." En réponse, l'administration chinoise s'est engagée à protéger ses intérêts, un porte-parole du ministère du commerce affirmant que les restrictions américaines "abusent des mesures de contrôle des exportations", ce qui a "entravé les échanges économiques et commerciaux normaux".
Dans le cadre de cette réponse, la Chine a décidé d'interdire les exportations de minéraux essentiels vers les États-Unis et plusieurs groupes industriels conseillent aux entreprises d'éviter les puces américaines. Les minéraux critiques interdits sont le gallium, le germanium et l'antimoine, qui ont de nombreuses applications militaires. Cette mesure vient aggraver les tensions commerciales entre les deux pays.
La Chine interdit les exportations aux États-Unis des minéraux critiques
Les restrictions annoncées par la Chine renforcent l'application des limites existantes sur les exportations de minéraux critiques que Pékin a commencé à mettre en place en 2023, mais qui ne s'appliquent qu'au marché américain. Il s'agit de la dernière escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies du monde avant que le président américain élu Donald Trump ne prenne ses fonctions en janvier 2025.
Une directive du ministère chinois du commerce sur les biens à double usage, qui ont des applications à la fois militaires et civiles, a invoqué des préoccupations de sécurité nationale pour justifier l'interdiction d'exportation. L'ordonnance, qui prend effet immédiatement, exige également un examen plus strict de l'utilisation finale des articles en graphite expédiés aux États-Unis. "En principe, l'exportation de gallium, de germanium, d'antimoine et de matériaux superdurs vers les États-Unis ne sera pas autorisée", a déclaré le ministère.
Le gallium et le germanium sont utilisés dans les semi-conducteurs, tandis que le germanium est également utilisé dans la technologie infrarouge, les câbles à fibres optiques et les cellules solaires. L'antimoine est utilisé dans les balles et autres armes, tandis que le graphite est le composant le plus important en volume des batteries de véhicules électriques.
Cette mesure a suscité de nouvelles inquiétudes quant à la possibilité que Pékin s'attaque ensuite à d'autres minéraux essentiels, y compris ceux dont l'utilisation est encore plus large, tels que le nickel et le cobalt. "La Chine signale depuis un certain temps qu'elle est prête à prendre ces mesures, alors quand les États-Unis vont-ils retenir la leçon ?", a demandé Todd Malan, de Talon Metals, qui tente de développer une mine de nickel dans le Minnesota et qui explore le métal dans le Michigan. La seule mine de nickel américaine sera épuisée d'ici 2028.
Les États-Unis évaluent les nouvelles restrictions, mais prendront les "mesures nécessaires" pour y répondre, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, sans donner de détails. "Ces nouveaux contrôles ne font que souligner l'importance de renforcer nos efforts avec d'autres pays pour réduire les risques et diversifier les chaînes d'approvisionnement essentielles en les éloignant de la RPC", a déclaré le porte-parole, faisant référence à la République populaire de Chine, le nom officiel de la Chine.
Ces nouvelles interdictions aggravent les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis
Les données douanières chinoises montrent qu'il n'y a pas eu d'expéditions de germanium ou de gallium, sous forme brute ou non, vers les États-Unis en 2024 jusqu'au mois d'octobre, bien que ce pays ait été le quatrième et le cinquième marché mondial pour ces minéraux, respectivement, un an plus tôt. En octobre, les expéditions chinoises de produits à base d'antimoine ont chuté de 97 % par rapport à septembre, après l'entrée en vigueur de la décision de Pékin de limiter les exportations de ce minéral.
En 2023, la Chine représentait 48 % de l'antimoine extrait dans le monde, qui est utilisé dans les munitions, les missiles à infrarouge, les armes nucléaires et les lunettes de vision nocturne, ainsi que dans les batteries et les équipements photovoltaïques. Cette année, la Chine a assuré 59,2 % de la production de germanium raffiné et 98,8 % de la production de gallium raffiné, selon le cabinet de conseil Project Blue.
"Cette décision constitue une escalade considérable des tensions dans les chaînes d'approvisionnement où l'accès aux unités de matières premières est déjà limité en Occident", a déclaré Jack Bedder, cofondateur de Project Blue. Les prix du trioxyde d'antimoine à Rotterdam ont grimpé de 228 % depuis le début de l'année pour atteindre 39 000 dollars la tonne fin novembre 2024, selon les données du fournisseur d'informations Argus.
L'annonce de la Chine intervient après que Washington a lancé sa troisième campagne de répression en trois ans contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, en réduisant les exportations de 140 entreprises. "Il n'est pas surprenant que la Chine ait répondu aux restrictions croissantes des autorités américaines, actuelles et imminentes, par ses propres restrictions sur l'approvisionnement de ces minéraux stratégiques", a déclaré Peter Arkell, président de l'Association minière mondiale de Chine (Global Mining Association of China). "C'est une guerre commerciale qui n'a pas de vainqueur", a-t-il ajouté.
La Chine élargit ces mesures de représailles
Par ailleurs, plusieurs groupes industriels chinois ont appelé leurs membres à acheter des semi-conducteurs fabriqués dans le pays, l'un d'entre eux affirmant que les puces américaines n'étaient plus sûres ni fiables. Les déclarations, publiées peu de temps après l'une et l'autre, ne précisent pas pourquoi les puces américaines ne sont pas sûres ou fiables.
"La Chine avait agi assez lentement ou prudemment en termes de représailles contre les mesures prises par les États-Unis, mais il semble assez clair que maintenant les gants sont jetés", a déclaré Tom Nunlist, directeur associé de la société de recherche Trivium China. Les associations couvrent certaines des plus grandes industries chinoises - notamment les télécommunications, l'économie numérique, l'automobile et les semi-conducteurs - et comptent ensemble 6 400 entreprises membres.
L'Internet Society of China a exhorté les entreprises nationales à réfléchir attentivement avant d'acheter des puces américaines et à chercher à développer la coopération avec des entreprises de puces de pays et de régions autres que les États-Unis, selon son compte WeChat officiel. Elle a également encouragé les entreprises nationales à utiliser "proactivement" des puces produites par des entreprises nationales et étrangères en Chine. Les contrôles américains sur les exportations de puces ont causé un "préjudice substantiel" à la santé et au développement de l'Internet Society of China, a-t-elle ajouté.
Cependant, ces conseils pourraient affecter les géants américains de la fabrication de puces, tels que Nvidia, AMD et Intel, qui, malgré les contrôles à l'exportation, ont réussi à continuer à vendre des produits sur le marché chinois. Selon des rapports, des organismes militaires chinois, des instituts de recherche sur l'intelligence artificielle gérés par l'État et des universités ont acheté en 2023 de petits lots de semi-conducteurs Nvidia malgré l'interdiction d'exportations.
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La Chine a ouvert une enquête sur Nvidia pour violation de la loi anti-monopole du pays, une mesure de rétorsion contre les dernières restrictions imposées par les États-Unis.
Nvidia a été pris au piège des frictions entre les États-Unis et la Chine. La Chine a déclaré qu'elle enquête sur Nvidia au sujet de l'accord avec Mellanox. Cette mesure intervient quelques jours après les dernières restrictions imposées par les États-Unis au secteur des puces.
Malgré l'interdiction des États-Unis, la Chine a réussi à acquérir des puces Nvidia, notamment la puce A100 et la puce plus puissante H100. Des rapports ont confirmé que des organismes militaires chinois, des instituts de recherche sur l'intelligence artificielle gérés par l'État et des universités ont acheté en 2023 de petits lots de semi-conducteurs Nvidia dont l'exportation vers la Chine est interdite par les États-Unis.
Même si l'achat ou la vente de puces américaines haut de gamme n'est pas illégal en Chine, la Chine a annoncé avoir lancé une enquête sur Nvidia, pour des violations présumées de la loi anti-monopole du pays. L'enquête est largement perçue comme une mesure de rétorsion contre les dernières restrictions imposées par les États-Unis au secteur chinois des puces électroniques.
La déclaration de l'Administration d'État pour la régulation du marché annonçant l'enquête ne précise pas comment l'entreprise américaine, connue pour ses puces d'intelligence artificielle et de jeu, aurait pu violer les lois anti-monopoles chinoises. Elle a indiqué que le fabricant de puces américain était également soupçonné d'avoir violé les engagements qu'il avait pris lors de l'acquisition du concepteur de puces israélien Mellanox Technologies, selon les conditions énoncées dans l'approbation conditionnelle de l'opération par l'autorité de régulation en 2020.
Cette annonce est la dernière salve en date d'une guerre commerciale de longue haleine entre la Chine et les États-Unis, qui se disputent la supériorité technologique. Début décembre 2024, 4 des principales associations industrielles chinoises ont publié une réponse rare et coordonnée indiquant que les entreprises chinoises devraient se méfier des puces américaines car elles ne sont "plus sûres" et qu'elles devraient plutôt acheter des produits locaux.
Après cette annonce d'enquête, les actions de Nvidia ont clôturé en baisse de 2,5 % le 9 décembre. Un porte-parole de Nvidia a déclaré que la société travaillait dur pour "fournir les meilleurs produits possibles dans chaque région et honorer nos engagements partout où nous faisons des affaires", ajoutant que "nous sommes heureux de répondre à toutes les questions que les régulateurs pourraient avoir au sujet de nos activités".
Bob O'Donnell, analyste en chef de TECHnalysis Research, a déclaré qu'il était peu probable que l'enquête ait un impact important sur l'entreprise, en particulier à court terme, car la plupart des puces les plus avancées de Nvidia ne peuvent déjà plus être vendues en Chine.
La dernière fois que la Chine a lancé une enquête anti-monopole sur une entreprise technologique étrangère de premier plan, c'était en 2013, lorsqu'elle a enquêté sur la filiale locale de Qualcomm pour surfacturation et abus de sa position sur le marché des normes de communication sans fil. Qualcomm a ensuite accepté de payer une amende de 975 millions de dollars, la plus importante que la Chine ait jamais infligée à une entreprise à l'époque.
Nvidia pris au piège entre les États-Unis et la Chine
Nvidia est l'une des nombreuses entreprises prises au piège des frictions entre les États-Unis et la Chine. Les sanctions américaines de 2022 ont interdit les livraisons de puces d'intelligence artificielle A100 et H100 à la Chine, ce qui a conduit Nvidia à développer des versions modifiées. Ces variantes spécifiques à la Chine ont ensuite été restreintes dans le cadre de contrôles américains renforcés en octobre 2023, ce qui a incité Nvidia à publier une autre série de puces modifiées pour le marché chinois.
"Il est clair que le gouvernement chinois tente de réagir aux récentes restrictions imposées par les États-Unis, mais sa capacité à influencer l'industrie américaine des semi-conducteurs continue de diminuer avec le temps", a déclaré O'Donnell.
Nvidia dominait le marché chinois des puces d'intelligence artificielle avec une part de plus de 90 % avant ces restrictions. Toutefois, elle est confrontée à une concurrence croissante de la part de ses rivaux nationaux, au premier rang desquels Huawei. La Chine a représenté environ 17 % du chiffre d'affaires de Nvidia au cours de l'année qui s'est achevée fin janvier, contre 26 % deux ans plus tôt.
En 2020, l'entreprise a obtenu l'approbation de la Chine pour l'acquisition de Mellanox Technologies, au grand soulagement des investisseurs qui craignaient que les frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis ne compliquent le processus. Nvidia et l'entité fusionnée ont été soumises à de nombreuses conditions, les obligeant à fournir des accélérateurs de GPU sur le marché chinois à des conditions "équitables, raisonnables et non discriminatoires".
Les entreprises doivent également donner aux clients et aux distributeurs la possibilité d'acheter jusqu'à un an de stocks d'accélérateurs de GPU Nvidia et d'équipements de réseau Mellanox à ces conditions. Les conditions interdisent également le regroupement forcé de produits, les conditions commerciales déraisonnables, les restrictions d'achat et le traitement discriminatoire des clients qui achètent des produits séparément.
L'enquête intervient alors que les États-Unis ont lancé également leur troisième campagne de répression en trois ans contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, au cours de laquelle Washington a réduit les exportations de 140 entreprises, dont des fabricants d'équipements pour puces. Peu après l'annonce de Washington, Pékin a interdit les exportations vers les États-Unis des minéraux essentiels que sont le gallium, le germanium et l'antimoine.
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Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces électroniques. Ils pourraient aussi interdire les exportations de mémoires à large bande vers la Chine
Les puces d'IA de Nvidia se louent moins cher en Chine qu'aux États-Unis : les prix bas indiquent que l'offre de puces Nvidia est abondante en Chine et que l'interdiction américaine a échoué
La Chine a dépassé les États-Unis en tant que force dominante dans le domaine de la recherche sur les technologies essentielles, selon un rapport de l'Institut Australien de Politique Stratégique
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Au-delà de l'intérêt opportun pour la Chine, les pratiques anti-concurentielles de Nvidia posent quand-même de sérieux problèmes.
Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine, en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine
Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions sur les puces d'IA afin de fermer les portes dérobées de la Chine. Ces nouvelles règles plafonneraient les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine, tandis que les alliés des États-Unis ne seront pas soumis à des restrictions.
Depuis quelques années, les États-Unis sont engagés dans une guerre des puces avec la Chine. Washington a mis en place un ensemble de politiques strictes visant à restreindre les exportations d'équipements fabriqués sur le sol américain. Ces politiques ont mis à mal les ambitions de la Chine de se hisser au sommet dans le secteur des puces. Dans le même temps, les restrictions ont également impacté négativement les fabricants américains de semiconducteurs.
La dernière vague de restrictions prévoit de toucher au moins 200 fabricants chinois de puces. Les restrictions interdisent à la plupart des fournisseurs américains d'expédier des marchandises aux entreprises ciblées. Mais ces restrictions à l'exportation de ces composants essentiels ont suscité de vives critiques de la part de Pékin.
Malgré cela, le Wall Street Journal a rapporté que le gouvernement des États-Unis prépare des règles qui restreindraient la vente de puces d'intelligence artificielle avancées dans certaines parties du monde afin de limiter la capacité de la Chine à y accéder. Ces nouvelles règles plafonneraient les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine, tandis que les alliés des États-Unis ne seront pas soumis à des restrictions.
Ces nouvelles règles s'inscrivent notamment dans la politique de Washington visant à empêcher la Chine d'accéder aux puces de pointe pour faire avancer son industrie et pour des usages militaires. En réponse à toutes ces restrictions, la Chine a décidé d'interdire les exportations de minéraux essentiels vers les États-Unis et plusieurs groupes industriels conseillent aux entreprises d'éviter les puces américaines. Les minéraux critiques interdits sont le gallium, le germanium et l'antimoine, qui ont de nombreuses applications militaires.
En plus de cela, la Chine a également annoncé avoir lancé une enquête sur Nvidia, pour des violations présumées de la loi anti-monopole du pays. Elle a indiqué que le fabricant de puces américain était également soupçonné d'avoir violé les engagements qu'il avait pris lors de l'acquisition du concepteur de puces israélien Mellanox Technologies, selon les conditions énoncées dans l'approbation conditionnelle de l'opération par l'autorité de régulation en 2020.
Les nouvelles règles que les États-Unis préparent viendront donc aggraver les tensions commerciales entre les deux pays. Cependant, ce genre de mesure n'est pas toujours efficace. Par exemple, la Russie aurait trouvé le moyen d'accéder aux puces de fabrication américaine malgré les restrictions strictes à l'exportation. Les armes russes retrouvées sur les champs de bataille en Ukraine sont remplies de matériel provenant de sociétés telles qu'Intel et Analog Devices. Ces matériels contribuent à la production de drones, de bombes planantes, de systèmes de communication de précision et de missiles Iskander utilisés par la Russie. Le rapport souligne que cette chaîne d'approvisionnement est étonnamment résiliente.
Source : Wall Street Journal
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« Les États-Unis feront tout ce qu'il faut pour freiner l'industrie chinoise de la technologie », affirme la secrétaire américaine au Commerce, mais Pékin pourrait riposter avec des restrictions
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Je pense que c'est une guerre perdue d'avance par les USA. Ils ont tout délocalisé en Chine, et maintenant ils disent "STOP" ! Les chinois sont très doués pour copier les technologies qu'on leur demande de fabriquer. Ils ont les matières premières, la population et la puissance industrielle pour faire vite et bien.
Je pense que cette "guerre" ne va que permettre à la Chine de devenir réellement indépendante des techno occidentales et devenir la première puissance mondiale.
On voit bien que la "ré-industrialisation" des USA n'est pas à la hauteur. Difficile pour des entreprises nourries depuis des décennies de coût main d'œuvre bas en délocalisant la production (pour le bien des actionnaires) de revenir au pays. Entre les coûts nécessaires pour refaire le tissu industriel et les coûts de main d'œuvre qui seront forcément plus fort. Les actionnaires ne sont pas prêts à perdre leurs rentes.
Les gouvernements US me font penser à Don Quichotte, dans cette histoire.
Exactement
C'est le genre de chose qui peut renforcer la Chine.
Ça va pousser la Chine à innover et peut-être que dans le futur des entreprises chinoises vont concevoir des puces plus performantes que les meilleures puces US.
C'est de bonne guerre
Ah bon ?
Pourtant les médias mainstream disaient que la Russie achetait des lave-linge car elle manquait de semiconducteur.
Guerre en Ukraine : pourquoi les machines à laver sont-elles si importantes pour l'armée russe ?
Il faudrait que la Russie développe sa production de puces, ce n'est jamais bon de dépendre d'autres pays.Non, les Russes ne se sont pas soudainement passionnés pour les lave-linge. La raison de l'augmentation des acquisitions de ces appareils se trouve auprès du gouvernement russe. Il utiliserait ces machines afin de récupérer leurs matériaux semi-conducteurs, explique TF1 Info.
Parce que si ils te sanctionnent tu peux te retrouver dans une situation extremement grave.
Le PDG d'ASML déclare que la Chine a 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de puces, mais les entreprises chinoises travaillent des machines EUV
afin d'échapper aux restrictions occidentales
De nombreux rapports indiquent que l'industrie chinoise des semiconducteurs a réalisé des progrès remarquables ces dernières années. Toutefois, le PDG de la société néerlandaise ASML estime que la Chine a encore 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de puces sur ses rivaux tels que TSMC, Samsung et Intel. Il a souligné que les restrictions américaines à l'exportation sont parmi les principaux facteurs à l'origine du retard des fabricants chinois de puces, car les sanctions ont privé le pays des outils de lithographie EUV de pointe comme ceux construits par ASML. Les entreprises chinoises travaillent toutefois sur leurs propres machines EUV.
Les restrictions ralentissent considérablement l'industrie chinoise des puces
La rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis a des racines profondes, mais elle s'est intensifiée lors de la dernière décennie. En 2018, le président américain Donald Trump lance une guerre commerciale contre la Chine, imposant des droits de douane et des restrictions sur les exportations de technologies de pointe, notamment contre Huawei. Ces mesures ont été maintenues par son successeur Joe Biden et certaines se sont retrouvées renforcées.
Lors d'une récente interview accordée au média néerlandais NRC, le PDG du géant néerlandais ASML, Christophe Fouquet, a expliqué que ces restrictions ont contribué à ralentir la montée en puissance de la Chine dans le domaine de la fabrication de puces. En raison des restrictions imposées par les États-Unis et leurs alliés, les entreprises chinoises de fabrication de puces n'ont pas accès aux équipements de lithographie EUV (extreme ultraviolet) de pointe.
ASML est la seule entreprise au monde à fabriquer des machines de lithographie EUV qui coûtent des centaines de millions de dollars chacune. Elles permettent de placer des circuits complexes sur des tranches de silicium en utilisant des lignes plus fines qu'un cheveu humain. La toute dernière version, la High-NA EUV, permet aux fabricants de puces de placer des schémas de circuits encore plus complexes sur les tranches pour produire des puces plus avancées.Envoyé par Christophe Fouquet, PDG d'ASML
Selon les experts, même avec les meilleures machines de lithographie DUV (deep ultraviolet), les entreprises chinoises, telles que SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp) et Huawei, ne seront pas en mesure d'égaler les technologies de traitement de TSMC de manière rentable. SMIC et Huawei ont été en mesure de produire une puce de 7 nm qui prend en charge la 5G. Toutefois, Christophe Fouquet souligne qu'ils sont encore très en retard.
Même si SMIC est la troisième fonderie au monde après TSMC et Samsung Foundry, les sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés empêchent les fabricants chinois de puces d'obtenir des machines EUV, ce qui signifie que le pays est incapable de produire des semiconducteurs de dernière génération.
La Chine développe des alternatives aux machines DUV et EUV avancées d'ASML
ASML n'a jamais expédié ses machines EUV en Chine en raison de l'accord de Wassenaar, bien que SMIC ait commandé une machine EUV. Les détails ne sont pas clairs, mais ASML n'a pas livré la machine à la société chinoise en raison des sanctions américaines. Mais ASML a continué à livrer des machines de lithographie DUV avancées, telles que le Twinscan NXT:2000i, qui sont capables de produire des puces sur des technologies de processus de classe 5nm et 7nm.
Ayant compris que les outils EUV ne viendraient pas en Chine, Huawei et ses partenaires explorent eux-mêmes la lithographie EUV en vue de construire leurs propres machines et écosystèmes de fabrication de puces lithographiques, ce qui pourrait prendre au mieux 10 à 15 ans. À titre de référence, il a fallu plus de 20 ans à ASML et à ses partenaires pour construire l'écosystème EUV, depuis les travaux de base jusqu'aux machines commerciales complètes.
Selon les experts, en gardant à l'esprit que de nombreuses technologies développées au début et au milieu des années 1990 sont connues de tous, les entreprises chinoises n'auront pas à tout développer à partir de zéro. Toutefois, le temps que l'industrie chinoise des semiconducteurs mette au point des outils EUV Low-NA, l'industrie occidentale des puces disposera d'équipements de lithographie EUV High-NA et même de machines de lithographie EUV Hyper-NA.
Dans le cadre de ses sanctions contre l'industrie chinoise des puces, le gouvernement américain fait pression sur ASML pour qu'elle arrête la maintenance et la réparation de ses systèmes DUV avancés en Chine. Toutefois, le gouvernement néerlandais n'a pas encore accédé à cette demande pour un certain nombre de raisons. Par exemple, ASML souhaite conserver le contrôle de ses machines en Chine afin d'éviter le risque de fuite d'informations sensibles.
Cela pourrait se produire si des entreprises chinoises prenaient en charge la maintenance pour maintenir leurs fonderies en activité. Pour l'instant, les entreprises chinoises comptent parmi les principaux clients d'ASML, qui gagne des milliards en vendant des outils de lithographie DUV à SMIC, Hua Hong et YMTC.
On ne sait pas ce qui se passera si (ou plutôt quand) les fabricants chinois d'équipements de lithographie construisent leurs propres systèmes de lithographie DUV (ou se contentent de copier ceux mis au point par le géant néerlandais). D'une part, ils pourraient simplement réduire leurs achats auprès d'ASML.
Mais d'autre part, ils pourraient commencer à vendre ces outils en dehors de la Chine, entrant ainsi en concurrence avec ASML. S'il est peu probable que la Chine construise bientôt une machine semblable au Twinscan NXT:2000i, il pourrait être beaucoup plus facile de reproduire quelque chose de moins avancé.
Source : Christophe Fouquet, PDG d'ASML
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous des déclarations du PDG d'ASML sur le retard de l'industrie chinoise des puces ?
Selon vous, la Chine est-elle en mesure de rattraper son retard malgré les restrictions occidentales ? Pourquoi ?
La Chine travaille sur ses propres systèmes de lithographie DUV et EUV ? Quelles seraient les implications potentielles en cas de succès ?
Voir aussi
Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine
La Chine interdit les exportations de minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs et demande aux entreprises d'éviter les puces américaines en réponse aux restrictions des États-Unis
Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces électroniques, ils pourraient aussi interdire les exportations de mémoires à large bande vers la Chine
on verra dans 10 ans..
mais le pdg a pas trop le choix de dire que la chine est en retard... asml perd un gros marché et ne devrait pu les avoir comme client... la chine sera autonome
huawei ainsi que de nombreuse autre entreprise sont sur le coup... parions qu'avec les plus de 600 000 ingénieur qui sorte des universités chinoises... qu'ils parviendront à rattraper leur retard...
Les États-Unis vont se lancer dans la fabrication de puces hautes performances : une usine TSMC ouvrira en Arizona en 2025,
en réponse aux tensions avec la Chine
Les États-Unis se lancent dans un pari ambitieux pour relocaliser la fabrication de semi-conducteurs avancés, symbolisé par l’ouverture prévue en 2025 de la première usine de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) en Arizona. Ce projet, soutenu par la loi CHIPS and Science Act de 2022, vise à réduire la dépendance critique envers Taïwan, où 90 % des puces de pointe sont actuellement produites. Alimentée en énergie solaire et affichant des rendements déjà prometteurs, cette usine marque une avancée stratégique dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, tout en répondant aux besoins de grandes entreprises américaines comme Apple et Nvidia. Avec l’ajout de nouvelles installations prévues pour 2028 et au-delà, ce projet ambitionne de placer les États-Unis au cœur de l’innovation technologique mondiale.
Cependant, cette relocalisation soulève des défis majeurs. La main-d'œuvre américaine, en nombre insuffisant et parfois en décalage culturel avec les pratiques taïwanaises, freine la montée en puissance de ces projets. Les coûts élevés de fabrication, combinés à une dépendance croissante aux subventions publiques, posent également la question de la viabilité économique à long terme. Bien que l’initiative reflète une réponse audacieuse aux risques géopolitiques et aux tensions avec la Chine, son succès dépendra de la capacité des États-Unis à harmoniser les compétences locales, à soutenir durablement ces investissements et à s'adapter à un marché mondial hyper compétitif.
Les États-Unis intensifient leur guerre des puces contre la Chine en imposant de nouvelles restrictions sur les exportations de puces d'intelligence artificielle afin de limiter l'accès de Pékin à ces technologies stratégiques. Ces mesures, qui ciblent notamment 200 fabricants chinois, interdisent à la plupart des fournisseurs américains de livrer des composants essentiels aux entreprises visées, tout en exemptant les alliés des États-Unis de telles restrictions. Depuis plusieurs années, Washington met en place des politiques strictes pour freiner les ambitions chinoises dans le secteur des semi-conducteurs, impactant non seulement l'industrie chinoise, mais aussi les fabricants américains. Cette dernière initiative, rapportée par le Wall Street Journal, plafonnerait les expéditions vers les pays alliés de la Chine, suscitant de vives critiques de Pékin, alors que les tensions autour de la domination technologique mondiale continuent de s’intensifier.
En octobre 2024, TSMC a révélé que les rendements de son usine en Arizona surpassaient de 4 % ceux de ses sites à Taïwan, marquant une avancée prometteuse dans l'efficacité de la production. Actuellement, cette usine est capable de produire des puces au nœud de 4 nanomètres, une technologie clé pour les GPU haut de gamme de Nvidia. Une deuxième usine, prévue pour 2028, devrait permettre la fabrication de puces utilisant des nœuds encore plus avancés, de 2 et 3 nanomètres. Alors que les technologies de 4 nm et 3 nm sont déjà produites à grande échelle dans d'autres installations de TSMC depuis 2022, la production de masse de puces à 2 nm devrait débuter à Taïwan cette année. Par ailleurs, TSMC envisage d’ouvrir une troisième usine aux États-Unis, intégrant des technologies encore plus sophistiquées.
La relocalisation des semi-conducteurs entre financement public et échecs de gestion
Le projet en Arizona bénéficie d’un soutien significatif, avec 6,6 milliards de dollars alloués par la loi CHIPS. Cependant, ce financement public n’est qu’un des moteurs de la relocalisation de la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis. TSMC, qui produit 90 % des puces de pointe au niveau mondial, est un fournisseur clé pour des géants américains comme Apple, Nvidia, Google, Amazon et Qualcomm. Les pénuries de puces durant la crise économique liée à la pandémie de COVID-19, combinées aux tensions géopolitiques croissantes, notamment les discours menaçants du président chinois Xi Jinping à l’égard de Taïwan, ont accentué les inquiétudes des clients de TSMC et des décideurs internationaux, renforçant l'urgence de diversifier les chaînes d'approvisionnement.
Les réactions à l'Arizona fab à Taïwan ont été mitigées. Une enquête publiée dans Rest of World en avril 2024 montrait des travailleurs américains envoyés à Taïwan pour se former pendant un an et se plaignant de mauvaises conditions de travail et d'une formation inadéquate ; dans le même article, des travailleurs taïwanais se plaignaient que les Américains étaient arrogants et n'avaient pas l'éthique de travail nécessaire pour une usine de semi-conducteurs.
Bruce, un jeune ingénieur américain, pensait avoir trouvé le travail de ses rêves en rejoignant TSMC, leader mondial de la fabrication de puces de pointe. Recruté en 2020, il a été séduit par l'opportunité de contribuer à l'expansion de l'entreprise en Arizona. Après une formation à Taïwan, il a rejoint l'usine de Phoenix, encore en construction. Cependant, Bruce a vite déchanté, confronté à des heures de travail exténuantes, une hiérarchie rigide et des différences culturelles marquées. Initialement prévue pour 2024, la mise en service de l'usine a été reportée à 2025.
Cette déception est partagée par d'autres employés américains, qui dénoncent un management rigide et des attentes incompatibles avec la culture locale. TSMC, de son côté, peine à concilier les pratiques taïwanaises avec celles des États-Unis, malgré le transfert de nombreux employés taïwanais pour encadrer le projet. Alors que le site, financé en partie par la loi CHIPS, représente un investissement colossal de 40 milliards de dollars, des doutes subsistent sur sa capacité à rivaliser en efficacité avec les usines asiatiques.
Fondée en 1987 par Morris Chang, TSMC a révolutionné l'industrie en se concentrant sur la fabrication à façon. L'entreprise est devenue un acteur clé de l'économie mondiale, mais son expansion aux États-Unis soulève des défis techniques, culturels et stratégiques. Certains experts, comme Morris Chang lui-même, jugent cette initiative coûteuse et difficilement viable, illustrant les tensions entre les impératifs économiques et géopolitiques dans le secteur des semi-conducteurs.
« TSMC fonctionne comme une organisation militaire. Les décisions sont prises d'en haut et il est interdit de poser des questions », explique Chang-Tai Hsieh, professeur d'économie à l'université de Chicago, qui a travaillé dans l'entreprise.
D'un autre côté, de nombreux ingénieurs américains adoptent l'attitude de la Silicon Valley, qui consiste à « aller vite et à tout casser », explique Jason Hsu, un ancien législateur taïwanais aujourd'hui spécialiste de l'industrie technologique indo-pacifique à l'Institut Hudson, un groupe de réflexion de Washington. Mais il n'est pas facile de s'adapter à un processus qui peut être perturbé par un simple grain de poussière.
Hutcheson explique qu'il faut s'attendre à ce genre de chocs culturels et que TSMC semble les avoir surmontés. Le problème réside peut-être dans le fait que l'entreprise s'est fixé des objectifs et des délais irréalistes. TSMC a considéré la construction d'une usine aux États-Unis « comme un simple problème technologique », explique Hutcheson. « Ils considèrent qu'il s'agit d'un ensemble de compétences universelles, mais ce n'est pas le cas. Cela dépend beaucoup de la culture et de la législation ». Chaque ville des États-Unis peut avoir des codes de construction et des processus d'autorisation différents, par exemple, et cela diffère de la façon dont les choses fonctionnent à Taïwan, ajoute-t-il. Avec l'ouverture de nouvelles fabriques, les États-Unis sont également confrontés à une pénurie d'ingénieurs et de techniciens.
La fragilité du modèle de relocalisation des semi-conducteurs
Le projet de relocalisation de la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, avec l’ouverture prochaine de l’usine de TSMC en Arizona, constitue une réponse stratégique aux défis géopolitiques et industriels contemporains. Soutenue par le CHIPS and Science Act de 2022, cette initiative vise à réduire la dépendance envers Taïwan, où 90 % des puces de pointe sont produites. En s’appuyant sur des infrastructures alimentées en énergie solaire et affichant des rendements prometteurs, le projet ambitionne de positionner les États-Unis comme un acteur majeur de l’innovation technologique mondiale, tout en sécurisant les chaînes d’approvisionnement critiques pour des entreprises comme Apple et Nvidia.
Cette relocalisation comporte toutefois des défis de taille. L’insuffisance de main-d'œuvre qualifiée aux États-Unis et les différences culturelles dans les méthodes de travail freinent la montée en puissance de ces nouvelles installations. La fabrication de semi-conducteurs, nécessitant des compétences techniques avancées, pourrait pâtir de la difficulté à recruter et former suffisamment de travailleurs compétents sur le territoire américain. En outre, les coûts de production élevés, exacerbés par des réglementations strictes et des salaires plus élevés qu’en Asie, soulèvent des doutes sur la viabilité économique de ces projets à long terme.
Par ailleurs, la dépendance croissante aux subventions publiques pour soutenir ces initiatives interroge sur leur pérennité. Plusieurs commentateurs expriment des inquiétudes quant à la capacité politique des États-Unis à maintenir ces financements sur plusieurs cycles législatifs. Si ces usines peinent à rivaliser en termes de coûts ou de rendements avec leurs homologues taïwanaises, elles risquent de devenir des projets coûteux, vulnérables aux changements de priorités politiques et économiques.
Malgré ces obstacles, le projet reflète une vision audacieuse face à des enjeux géopolitiques et économiques complexes. En diversifiant les lieux de production et en réduisant la concentration des capacités en Asie, les États-Unis renforcent leur résilience stratégique. Cependant, pour garantir le succès à long terme, il sera essentiel de développer une main-d'œuvre qualifiée, d’adopter des politiques de soutien stables et de trouver un équilibre entre compétitivité économique et exigences réglementaires. En somme, cette initiative est un pari ambitieux qui, bien qu’essentiel, nécessite une planification rigoureuse et un engagement durable.
Sources : IEEE, Rest of World
Et vous ?
Les États-Unis peuvent-ils réellement réduire leur dépendance envers Taïwan, ou ce projet n’est-il qu’une diversification partielle ?
Comment ce projet s'inscrit-il dans une stratégie globale pour contrer les tensions avec la Chine sans provoquer d'escalade ?
Quels sont les risques géopolitiques si cette initiative échoue ou ne progresse pas suffisamment vite ?
Voir aussi :
La secrétaire américaine au commerce déclare que la saisie de TSMC à Taïwan par la Chine serait "absolument dévastatrice", car les États-Unis achètent 92 % de leurs puces de pointe à TSMC à Taïwan
Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine, en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine
Les États-Unis accordent 6,4 milliards de dollars à Samsung pour la construction de nouvelles usines de fabrication de puces au Texas, la dépendance à l'égard de TSMC expose les États-Unis
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Les Etats-Unis vont rien faire du tout!!!
Est-il nécessaire de préciser que TSMC = Taiwan Semiconductor Manufacturing Company ???
Il s'agit simplement de voir une entreprise chinoise (Et oui Taiwan = chinois même si ce n'est pas la Chine populaire et communiste) installer une usine sur territoire américain!!!
Cela en dit long sur la perte de leadership des pays occidentaux!!! Même la première puissance du monde, les USA ne sont pas capables de reprendre leur autonomie sur le point de la fabrication technologique...
"les Chinois ont 10 à 15 ans de retard" dans la conception des puces selon un patron néerlandais?
Quelle chance... A part un petit détail: "10 à 15 de retard" vu d'un occidental = "2 à 3 ans" dans la réalité vu de Chine!!!
Je rappelle ici la grande théorie "à la con" de tous les experts économiques il y a 20 ans qui nous expliquaient le principe de la relocalisation de la production dans les pays émergeants à bas coûts tel que la Chine... Cela devait être l'économie heureuse "L'Occident garde les compétences en matière grise et la Chine devient l'atelier du monde en faisant le sale boulot à bas coût".
C'était oublier qu'un chinois a aussi un cerveau... qui fonctionne pas plus mal que celui d'un européen ou qu'un américain. C'était oublier que chaque année les universités chinoises forment plus d'ingénieurs que la totalité des ingénieurs en activité sur le continent européen!!!
Dernière exemple en date, la voiture électrique: Alors que les industries occidentales réfléchissaient à l'évolution de l'industrie automobile, les chinois développaient l'industrie de la voiture électrique et maintenant ils écrasent leur concurrents occidentaux qui doivent acheter des batteries chinoises pour équiper leur propres modèles...![]()
Les fabricants de puces se précipitent pour obtenir des fonds au titre du CHIPS Act avant que Joe Biden ne se retire. Voici la liste de ceux qui ont finalisé leur projet jusqu'à présent
Le président américain élu Donald Trump prend officiellement ses fonctions le 20 janvier 2025 et beaucoup craignent que la loi « CHIPS Act » ne fasse l'objet d'une modification majeure, voire d'une abrogation sous sa présidence. Donald Trump a critiqué la législation et des républicains ont menacé de l'abroger, s'opposant au fait que la loi subventionne des entreprises étrangères comme TSMC pour fabriquer des puces aux États-Unis. Les fabricants de puces s'empressent de signer des accords avec l'administration Biden pour profiter des milliards de dollars de subventions prévues par la loi CHIPS Act. Mais peu ont finalisé leurs projets jusqu'à présent.
Les fabricants de puces cherchent à profiter du CHIPS Act avant l'arrivée de Donald Trump
La loi « CHIPS and Science Act » a été adoptée par le Congrès américain en juillet 2022 et promulguée par le président Joe Biden le 9 août 2022. La législation alloue 52,7 milliards de dollars à la recherche sur les semiconducteurs, à la fabrication et au développement de la main-d'œuvre aux États-Unis. Elle est en effet considérée comme l'une des principales réalisations en matière de législation de l'administration Biden. Cela dit, elle ne plaît pas à tout le monde.
Le nouveau président élu, Donald Trump, a attaqué la législation, affirmant en avril dernier que « les États-Unis ne devraient pas donner [à Taïwan] des milliards de dollars pour construire des puces ». « Cet accord CHIPS est tellement mauvais », a-t-il déclaré. Donald Trump a accusé Taïwan d'avoir avalé l'industrie américaine des puces et s'est interrogé sur le bien-fondé de l'octroi de « milliards de dollars pour construire des puces » à des sociétés étrangères.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré en octobre qu'il s'attaquerait au CHIPS Act. Les déclarations de Donald Trump et de Mike Johnson appelant à l'abrogation de la loi suscitent des spéculations selon lesquelles les républicains pourraient tenter d'abroger la loi. Ainsi, l'administration Biden s'efforce de signer le plus grand nombre possible de contrats avec les fabricants de puces avant l'investiture de Donald Trump.
Afin de finaliser le financement, le ministère américain du Commerce a dû procéder à une vérification préalable des fabricants de puces. La subvention sera versée en fonction de l'achèvement des étapes du projet par chaque entreprise. Voici les entreprises qui ont finalisé le financement du CHIPS Act jusqu'à présent :
Polar Semiconductor
Polar Semiconductor a reçu jusqu'à 123 millions de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Cela lui permettra d'agrandir et de moderniser son usine de fabrication de puces de capteurs et de puissance à Bloomington, dans le Minnesota.
TSMC
Le ministère américain du Commerce a annoncé en novembre 2024 que TSMC Arizona, une filiale de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), s'est vu accorder un financement direct de 6,6 milliards de dollars dans le cadre du CHIPS Act. Selon le ministère américain du Commerce, ce financement soutiendra l'investissement de 65 milliards de dollars prévu par le fabricant de puces dans trois nouveaux sites de fabrication à Phoenix, en Arizona.
Intel
Le ministère américain du Commerce a annoncé en novembre 2024 qu'Intel avait reçu jusqu'à 7,87 milliards de dollars de financement direct au titre du CHIPS Act. Ce financement soutiendra l'investissement de près de 90 milliards de dollars d'Intel aux États-Unis d'ici à 2030, dans le cadre de son plan d'expansion de plus de 100 milliards de dollars pour les installations de fabrication et d'emballage avancé en Arizona, au Nouveau-Mexique, en Ohio et en Oregon.
Le financement initial accordé à Intel dans le cadre du CHIPS Act était de 8,5 milliards de dollars. Cependant, l'administration Biden réduit ce montant de plus de 600 millions de dollars, citant un contrat militaire de 3 milliards de dollars que le géant américain des semiconducteurs a également obtenu.
GlobalFoundries
Le ministère américain du Commerce a annoncé que GlobalFoundries a reçu jusqu'à 1,5 milliard de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Ce financement soutiendra l'investissement de 13 milliards de dollars de l'entreprise au cours de la prochaine décennie dans ses sites de production de New York et du Vermont. En février 2024, le ministère du Commerce a proposé un financement direct de 1,5 milliard de dollars pour GlobalFoundries.
Rocket Lab
Rocket Lab, la société mère du fournisseur de cellules solaires de qualité spatiale SolAero Technologies, a reçu jusqu'à 23,9 millions de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Ce financement permettra à la société de moderniser et d'agrandir ses installations à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, ce qui devrait augmenter les capacités de production de semiconducteurs composés de Rocket Labs de 50 % au cours des trois prochaines années.
BAE Systems
BAE Systems a reçu jusqu'à 35,5 millions de dollars de financement direct. Ce financement soutiendra la modernisation du centre de microélectronique de BAE Systems à Nashua, dans le New Hampshire. L'entreprise prévoit de quadrupler sa capacité de production de puces MMIC (Monolithic Microwave Integrated Circuit) dans le centre modernisé. Les puces MMIC sont essentielles pour les avions militaires de pointe et les systèmes de satellites commerciaux.
Entegris
Entegris a reçu jusqu'à 77 millions de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Ce financement permettra à l'entreprise de construire un centre de fabrication ultramoderne à Colorado Springs (Colorado) pour les produits de filtration des liquides et les conteneurs hautement spécialisés appelés Front-Opening-Unified Pods (FOUP), qui sont utilisés pour sécuriser les plaquettes de puces pendant le processus de transport. Les autres fabricants sont :
- Absolics : Absolics a reçu un financement direct pouvant atteindre 75 millions de dollars dans le cadre du CHIPS Act. Cela permettra à l'entreprise de construire une usine de plus de 11 000 mètres carrés à Covington, en Géorgie. Il servira également à développer la technologie des substrats utilisés dans les plaquettes des puces électroniques :
- Micron : Micron s'est vu attribuer jusqu'à 6,17 milliards de dollars de financement direct au titre du CHIPS Act. Le financement au titre du Chips Act soutiendra le plan de Micron qui prévoit d'investir 100 milliards de dollars à New York et 25 milliards de dollars dans l'Idaho pour la fabrication de puces mémoires de pointe, et ce sur deux décennies ;
- SK hynix : SK hynix a obtenu un financement direct de 458 millions de dollars au titre du CHIPS Act. Ce financement soutiendra l'investissement de 3,87 milliards de dollars du fabricant de puces sud-coréen à West Lafayette, dans l'Indiana, pour une usine d'emballage de mémoire pour les puces d'IA et une installation de fabrication, de recherche et de développement de plaquettes avancées ;
- GlobalWafers : GlobalWafers a obtenu un financement direct de 406 millions de dollars au titre du CHIPS Act. Ce financement permettra à l'entreprise de construire des installations de fabrication de plaquettes au Texas et dans le Missouri ;
- Amkor : Amkor Technology Arizona, une filiale d'Amkor Technology, a reçu jusqu'à 407 millions de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Le financement soutiendra l'investissement de 2 milliards de dollars de l'entreprise dans une nouvelle installation de conditionnement et de test de pointe à Peoria, en Arizona ;
- Texas Instruments : Texas Instruments s'est vu attribuer jusqu'à 1,61 milliard de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Ce financement permettra à l'entreprise d'investir plus de 18 milliards de dollars dans la construction de deux usines de fabrication de puces au Texas et d'une autre dans l'Utah d'ici à la fin de la décennie ;
- Samsung : Samsung recevrait 4,75 milliards de dollars de financement direct dans le cadre du CHIPS Act. Ce financement soutiendra l'investissement de plus de 37 milliards de dollars de Samsung dans l'expansion de ses installations de développement et de production de puces à Taylor et à Austin, au Texas, au cours des prochaines années.
Donald Trump s'oppose aux subventions aux fabricants de puces étrangers
Une usine TSMC ouvrira en Arizona en 2025 et permettra aux États-Unis de se lancer dans la fabrication de puces hautes performances. Ce projet, soutenu par la loi CHIPS Act, vise à réduire la dépendance critique envers Taïwan, où plus de 90 % des puces de pointe sont actuellement produites. Avec l’ajout de nouvelles installations prévues pour 2028 et au-delà, ce projet ambitionne de placer les États-Unis au cœur de l’innovation technologique sur le plan mondial.
Mais Donald Trump critique les subventions accordées aux entreprises étrangères. Certains pensent toutefois qu'il ne tentera pas d'abroger la loi. Thomas Caulfield, PDG de GlobalFoundries, a déclaré qu'il n'est pas inquiet face aux menaces qui pèsent sur la loi. « La loi CHIPS était peut-être la législation la plus bipartisane depuis très longtemps », a déclaré Thomas Caulfield à CNBC. Selon lui, les critiques des républicains n'étaient que de la « rhétorique électorale ».
Donald Trump est un critique virulent du géant taïwanais. « Taïwan nous a pris notre secteur des puces. Je veux dire : à quel point sommes-nous stupides ? Ils ont pris toutes nos activités dans le domaine des puces. Ils sont immensément riches », a déclaré Donald Trump à Bloomberg Businessweek en juillet 2024.
En réponse aux allégations de Donald Trump sur l'impact négatif de Taïwan sur l'industrie américaine des puces, le ministre taïwanais de l'Économie, Kuo Jyh-huei, a déclaré : « Taïwan ne vole pas l'industrie des puces des États-Unis. Il se peut que M. Trump ait des malentendus sur ces questions, et nous les clarifierons ».
La fragilité du modèle de relocalisation des semiconducteurs aux États-Unis
Le projet de relocalisation de la fabrication de puces aux États-Unis, avec l’ouverture prochaine de l’usine de TSMC en Arizona, est une réponse stratégique aux défis géopolitiques et industriels contemporains. Toutefois, ce projet de relocalisation comporte des défis de taille. L’insuffisance de main-d'œuvre qualifiée aux États-Unis et les différences culturelles dans les méthodes de travail pourraient freiner la montée en puissance de ces nouvelles installations.
La fabrication de semiconducteurs, nécessitant des compétences techniques avancées, pourrait pâtir de la difficulté à recruter et former suffisamment de travailleurs compétents sur le territoire américain. En outre, les coûts de production élevés, exacerbés par des réglementations strictes et des salaires plus élevés qu’en Asie, soulèvent de nombreux doutes sur la viabilité économique à long terme de ces projets. Une inquiète partagée par plusieurs experts.
Par ailleurs, la dépendance croissante aux subventions publiques pour soutenir ces initiatives interroge sur leur pérennité. La capacité politique des États-Unis à maintenir ces financements sur plusieurs cycles législatifs inquiète. Si ces usines peinent à rivaliser en termes de coûts ou de rendements avec leurs homologues taïwanaises, elles risquent de devenir des projets très coûteux, vulnérables aux changements de priorités politiques et économiques.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
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La loi « CHIPS Act » pourrait-elle faire des États-Unis un producteur majeur de puces de pointe dans les années à venir ?
Que pensez-vous des défis que pose le projet de relocalisation de la fabrication de puces aux États-Unis ?
Les États-Unis sont-ils en mesure de surmonter ces obstacles, notamment les défis liés à la main-d'œuvre qualifiée et aux salaires élevés ?
Voir aussi
Joe Biden vient de protéger sa législation phare CHIPS Act contre Donald Trump grâce à un accord de 6,6 Mds $ avec TSMC pour la construction de trois usines de fabrication de puces de pointe en Arizona
Les États-Unis vont se lancer dans la fabrication de puces hautes performances : une usine TSMC ouvrira en Arizona en 2025, en réponse aux tensions avec la Chine
Le PDG d'ASML déclare que la Chine a 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de puces, mais les entreprises chinoises travaillent sur des machines EUV, afin d'échapper aux restrictions occidentales
Les États-Unis ajoutent Tencent à leur liste d'entreprises « militaires chinoises »,
un coup porté à l'industrie des services et des jeux vidéo
La mise à jour annuelle par le ministère de la Défense des États-Unis de la liste des « entreprises militaires chinoises » soulève des préoccupations majeures concernant la transparence et l’impartialité de la politique américaine à l’égard de la Chine. En identifiant 134 entreprises chinoises, dont CATL, COSCO, Changxin Memory Technologies et Autel Robotics, cette liste se veut un instrument pour limiter l’accès de ces entreprises aux technologies et marchés américains. Cependant, la démarche pose plusieurs questions critiques.
Premièrement, l’absence de preuves concrètes et de transparence dans l’élaboration de cette liste alimente le scepticisme. L’inclusion de Tencent, par exemple, a été rapidement qualifiée d'« erreur » par l’entreprise, qui affirme qu’elle ne collabore pas avec l’armée chinoise. L'absence de clarification détaillée de la part des autorités américaines ne fait qu’accroître la confusion. Cette approche pourrait être perçue comme une décision politique plutôt que sécuritaire, mettant en lumière un manque de preuves tangibles pour justifier de telles accusations.
En outre, la désignation d’entreprises comme Tencent, qui opèrent dans des secteurs tels que le divertissement ou la technologie, sans lien direct évident avec des activités militaires, soulève des interrogations sur les véritables motivations des États-Unis. Loin d’être un simple acte de sécurité nationale, cette décision pourrait être perçue comme un levier géopolitique pour isoler des entreprises chinoises sur le marché mondial.
De plus, l’impact de ces mesures sur les entreprises américaines pourrait être bien plus important qu’il n’y paraît. En incitant les entreprises américaines à éviter de collaborer avec ces entités chinoises sous peine de perdre l’accès aux contrats du Pentagone, les États-Unis créent un environnement où la concurrence internationale est non seulement restreinte, mais où les entreprises sont forcées de choisir entre leurs intérêts commerciaux mondiaux et les exigences de Washington. Ce climat de pression pourrait nuire à l'innovation et à la compétitivité sur le marché mondial, en particulier lorsque l’on considère que certaines entreprises chinoises, comme CATL, jouent un rôle crucial dans des secteurs clés comme les batteries et l’énergie renouvelable.
Cette approche crée un précédent inquiétant pour la libre circulation des technologies. Si les États-Unis imposent des restrictions basées sur des critères aussi flous et unilatéraux, cela pourrait entraîner une escalade des tensions avec la Chine, qui riposterait en renforçant son contrôle sur des secteurs stratégiques, comme les terres rares, ou en ciblant des entreprises américaines pour exposer les failles des chaînes d’approvisionnement mondiales. Au final, la politique américaine semble se concentrer sur des sanctions économiques et des restrictions de marché, plutôt que sur un dialogue constructif visant à résoudre les différends de manière équilibrée.
Bien que la sécurité nationale soit un argument légitime, la méthode utilisée par les États-Unis pour désigner des entreprises chinoises comme « militaires » manque de clarté et d'objectivité. Cette démarche, loin de résoudre les tensions, pourrait les exacerber et nuire à la coopération économique internationale. Les États-Unis doivent impérativement adopter une approche plus transparente et fondée sur des preuves solides, afin d’éviter de sombrer dans une logique de confrontation qui risquerait de nuire à leurs propres intérêts à long terme.
La guerre commerciale entre la Chine et les États dure depuis de nombreuses années et s'est notamment intensifiée sous la présidence de l'ancien président américain Donald Trump. En 2019, Trump a signé un décret restreignant considérablement les échanges entre les entreprises américaines et les entreprises nationales, évoquant des raisons de sécurité nationale. Cela a impacté des entreprises chinoises telles que Huawei, ce dernier ayant perdu une part considérable sur le marché de smartphones. Ce conflit s'est poursuivi sous Joe Biden et l'on vient d'apprendre que Washington travaille sur de nouvelles règles visant les entreprises chinoises.
Les États-Unis intensifient leurs contrôles à l'exportation pour contrer les avancées militaires de la Chine
La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, a réaffirmé la volonté des États-Unis de bloquer l'accès de la Chine aux technologies avancées susceptibles de soutenir ses développements militaires, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle. Elle a précisé que Washington évalue en continu la nécessité d'élargir les contrôles à l'exportation pour restreindre l'accès aux puces de haute technologie. Cependant, certains analystes avertissent qu'une riposte chinoise, notamment dans le secteur des terres rares, pourrait perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales des semi-conducteurs.
Lors de sa visite à Manille, Raimondo a déclaré : « Nous ne pouvons pas permettre à la Chine d'accéder à nos technologies les plus avancées pour ses progrès militaires. Nous ferons tout ce qu'il faut pour protéger notre peuple, y compris en renforçant nos contrôles. » Cette déclaration témoigne de l'intensification des tensions entre les deux superpuissances économiques.
Les contrôles à l'exportation instaurés par les États-Unis en 2022, visant à empêcher l'utilisation militaire des puces, ont été étendus l'année suivante pour inclure des technologies comme les missiles hypersoniques et l'intelligence artificielle. Ces mesures ont provoqué de vives protestations de Pékin, qui les considère comme une violation des règles commerciales internationales. Malgré ces critiques, les États-Unis semblent résolus à renforcer leurs restrictions.
Dans un climat de tensions croissantes entre Washington et Pékin, les États-Unis cherchent à limiter les avancées technologiques et militaires de la Chine. Depuis l'administration Trump, des droits de douane et des restrictions commerciales ont été instaurés, et l'administration Biden a élargi ces mesures aux produits à double usage et à 140 entreprises chinoises.
En réponse, la Chine a intensifié ses actions en enquêtant sur Nvidia, en interdisant l'exportation de minéraux rares vers les États-Unis et en ciblant des entreprises spécifiques pour exposer les vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement américaines. Malgré des discussions récentes entre Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, et He Lifeng, son homologue chinois, les tensions économiques persistent, avec des inquiétudes exprimées sur l'impact des restrictions réciproques sur les relations bilatérales.
Tencent réfute son inscription sur la liste des entreprises militaires chinoises
Le ministère de la défense met à jour chaque année une liste de ce qu'il désigne comme des « entreprises militaires chinoises », c'est-à-dire des entités qu'il a identifiées comme possédant à la fois des technologies militaires et commerciales. Cette liste, qui a été publiée dans le registre fédéral compte désormais 134 entreprises.
Elle a également ajouté Contemporary Amperex Technology Company, connue sous le nom de CATL, ainsi que des unités de China Overseas Shipping, connue sous le nom de COSCO, le fabricant de puces Changxin Memory Technologies et le fabricant de drones Autel Robotics. China Overseas Shipping est l'une des plus grandes compagnies maritimes au monde.
L'inscription de Tencent sur la liste était « clairement une erreur », a déclaré une porte-parole de l'entreprise dans un communiqué envoyé par courriel. « Nous ne sommes pas une entreprise ou un fournisseur militaire. Tencent a également déclaré que l'inscription sur la liste n'aurait « aucun impact sur nos activités » et qu'elle « travaillerait avec le ministère de la défense pour dissiper tout malentendu ».
Janet L. Yellen, secrétaire au Trésor, et son homologue chinois, He Lifeng, ont tenu lundi une réunion virtuelle, la dernière d'une série destinée à promouvoir les discussions entre les responsables de la politique économique des deux pays. Selon un communiqué du département du Trésor, les deux parties ont fait part de leurs inquiétudes quant à la montée des tensions économiques. Yellen a averti que les politiques chinoises qui affectent les entreprises et les travailleurs américains continueraient à avoir un impact négatif sur les relations entre les États-Unis et la Chine, selon le communiqué.
Face aux ripostes chinoises, Washington durcit sa politique technologique
L'administration Biden envisage de restreindre l'accès des entreprises chinoises aux services cloud des fournisseurs américains, tels qu'AWS et Microsoft Azure, en exigeant une autorisation gouvernementale préalable pour l'utilisation de services exploitant des puces d'IA avancées. Ces mesures visent à limiter la puissance de calcul disponible pour le développement des systèmes d'IA en Chine, intensifiant ainsi les tensions technologiques et commerciales entre Washington et Pékin.
Ces restrictions compléteraient les mesures existantes sur l'exportation de puces avancées, comme les Nvidia A100, souvent contournées via les services cloud. Toutefois, leur impact reste incertain, étant donné la domination des fournisseurs chinois sur leur marché national, notamment Alibaba Cloud, Huawei Cloud, Tencent Cloud et Baidu AI Cloud.
Alors que Pékin riposte avec des restrictions sur des matériaux critiques comme le gallium et le germanium, ainsi que l'interdiction des produits Micron, ces nouvelles règles s'inscrivent dans une série d'actions réciproques visant à freiner les avancées chinoises en IA et à protéger les technologies américaines contre un éventuel détournement ou clonage.
Vers une nouvelle escalade dans la rivalité sino-américaine
La mise à jour annuelle de la liste des « entreprises militaires chinoises » par les États-Unis met en lumière les tensions géopolitiques et économiques croissantes entre les deux grandes puissances. Cependant, cette démarche soulève plusieurs interrogations, notamment en ce qui concerne la transparence des critères de sélection des entreprises. Par exemple, des entreprises comme Tencent ont été incluses sur la liste sans preuves publiques tangibles de leur implication militaire, ce qui alimente un scepticisme légitime. L'absence de preuves claires pourrait être perçue comme une démarche arbitraire, nuisant à la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale.
En outre, cette politique des États-Unis semble souffrir d'un double standard qui interroge. Si les entreprises américaines collaborent avec le gouvernement de leur pays, notamment dans les secteurs technologiques et militaires, pourquoi une telle condamnation systématique des entreprises chinoises, accusées de liens similaires avec leur propre gouvernement ? Ce double standard pourrait affaiblir la position morale des États-Unis, donnant l'impression que les actions menées sont davantage motivées par des intérêts protectionnistes que par des préoccupations de sécurité nationale.
De plus, les sanctions et les restrictions imposées par les États-Unis risquent d'avoir un impact limité sur la Chine, qui a déjà pris des mesures pour renforcer son autonomie technologique. Les investissements massifs de Pékin dans des secteurs clés comme l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs témoignent de la capacité de la Chine à contourner ou atténuer l'impact de ces sanctions. En fait, ces mesures pourraient même avoir l'effet inverse de celui recherché, en incitant la Chine à intensifier ses efforts pour développer des alternatives domestiques, réduisant ainsi sa dépendance aux technologies américaines.
Dans ce contexte, les États-Unis pourraient se retrouver face à une Chine de plus en plus résiliente sur le plan technologique. Plutôt que de freiner le développement de la Chine, ces restrictions pourraient paradoxalement stimuler l'innovation chinoise et renforcer sa position dans des domaines stratégiques. Cela pourrait également entraîner une intensification des représailles économiques de la part de Pékin, notamment dans le secteur des terres rares, perturbant ainsi les chaînes d'approvisionnement mondiales et exacerbant les tensions économiques entre les deux pays.
Les dérives de la politique américaine face à la montée en puissance technologique de la Chine
Un autre point crucial concerne le rôle des lobbyistes et des intérêts politiques dans la formulation de ces politiques. Ces sanctions sont-elles réellement mises en place pour protéger la sécurité nationale des États-Unis, ou reflètent-elles des stratégies visant à dominer des secteurs technologiques stratégiques ? Un manque de transparence et un dialogue insuffisant entre les nations ne font qu’aggraver cette incertitude, alimentant les critiques sur l’équité et la légitimité des mesures prises.
L'un des aspects les plus sensibles de cette dynamique est la guerre commerciale qui se joue, non seulement entre les États-Unis et la Chine, mais aussi dans des régions voisines comme l'Asie du Sud-Est. Par exemple, la Chine, déjà bien positionnée dans l’industrie des véhicules électriques grâce à des entreprises comme BYD et Geely, pourrait utiliser ces tensions pour réduire sa dépendance aux technologies occidentales. Cette manœuvre stratégique viserait à renforcer la position de la Chine comme leader mondial dans ce secteur tout en se libérant de l'influence technologique des États-Unis.
En outre, il est important de noter le rôle croissant des entreprises chinoises dans la collecte de données, notamment Tencent avec son application WeChat. Bien que les États-Unis mettent en avant les risques liés à l’utilisation militaire de ces données, il convient de souligner que des entreprises occidentales comme Apple ou Google sont également accusées de fournir des informations aux gouvernements de leurs pays respectifs. Ce double standard, où certaines entreprises sont protégées tandis que d'autres sont ciblées, soulève des questions sur l’équité des mesures prises par les États-Unis.
Il est donc possible que la stratégie des États-Unis, loin de limiter les avancées technologiques de la Chine, finisse par renforcer la résilience de cette dernière. L’intensification des sanctions pourrait inciter Pékin à investir davantage dans des technologies alternatives, comme les semi-conducteurs et les terres rares, réduisant ainsi sa dépendance aux technologies américaines. Cela risquerait de perturber davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales et de provoquer un cycle de représailles économiques qui pourrait affecter les relations commerciales internationales à long terme.
En conclusion, bien que la sécurité nationale des États-Unis soit un argument légitime pour justifier ces mesures, la politique actuelle semble être un facteur aggravant dans un climat déjà tendu. En cherchant à limiter l’accès de la Chine aux technologies avancées, sans preuves tangibles d’abus, les États-Unis pourraient se retrouver à affaiblir leur propre influence économique et géopolitique. À long terme, cette politique pourrait même accélérer la désintégration de la coopération technologique internationale et nuire aux intérêts américains dans un monde de plus en plus multipolaire.
Source : U.S DEPARTMENT OF DEFENSE
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« Les États-Unis feront tout ce qu'il faut pour freiner l'industrie chinoise de la technologie », affirme la secrétaire américaine au Commerce, mais Pékin pourrait riposter avec des restrictions
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Le projet chinois RISC-V annonce le lancement en 2025 d'une conception de puce avancée sous licence libre,
qui positionne la Chine sur la voie de la compétitivité avec des acteurs majeurs comme Arm et Intel
Le projet chinois RISC-V, mené par l'Académie chinoise des sciences, marque une étape ambitieuse dans le développement de technologies de pointe basées sur une architecture ouverte. L'annonce du lancement en 2025 d'une puce de troisième génération, Xiangshan Kunminghu, positionne la Chine sur la voie de la compétitivité avec des acteurs majeurs comme Arm et Intel. Si cette initiative atteint ses objectifs, elle pourrait bouleverser les dynamiques technologiques et géopolitiques actuelles.
RISC-V est une architecture de jeu d'instructions (instruction set architecture ou ISA) RISC ouverte et libre, disponible en versions 32, 64 et 128 bits. Le but de ce projet est de faire un standard ouvert de jeu d'instructions pour microprocesseur, à l'image du standard TCP/IP pour les réseaux ou d'UNIX pour les systèmes d'exploitations, l'architecture des processeurs étant pour le moment toujours fermée, restreignant les progrès, les implémentations ou le support dans les systèmes d'exploitation.
Plusieurs aspects rendent ce projet particulièrement significatif. Tout d'abord, le passage de RISC-V, historiquement utilisé pour des applications modestes, à des conceptions compétitives dans le domaine du calcul haute performance (HPC) et des centres de données, représente un tournant. Les performances annoncées de Kunminghu, proches de celles du Neoverse N2 d'Arm, illustrent une progression technique impressionnante, bien qu'encore à valider en pratique.
Ensuite, l'utilisation d'une licence permissive (Mulan PSL-2.0) pour le développement de cette puce ouvre des perspectives disruptives. Ce modèle rappelle l'ascension de Linux dans les systèmes d'exploitation, où l'ouverture et la collaboration ont permis de concurrencer les géants des logiciels propriétaires. Une telle stratégie pourrait réduire la dépendance des entreprises et des gouvernements chinois vis-à-vis des solutions technologiques étrangères, tout en proposant une alternative viable aux systèmes propriétaires fermés d'Arm, Intel ou AMD.
Cependant, le contexte géopolitique exacerbe encore davantage les enjeux. En 2023, une demande a été adressée à la Maison Blanche et au secrétaire au commerce visant à imposer des restrictions aux Américains travaillant avec RISC-V afin d'empêcher la Chine d'acquérir une position dominante dans la technologie des unités centrales de traitement. Andrew ‘bunnie’ Huang, un Hacker, fabricant et auteur américain, a adressé une lettre au Président américain Joe Biden pour qu'il n'impose « aucune restriction au partage de la technologie RISC-V ».
D'aprés Andrew ‘bunnie’ Huang, les restrictions américaines proposées sur RISC-V contre la Chine ne servirait qu'à réduire la participation américaine à une technologie émergente importante, tout en renforçant la position d'ARM en tant qu'opérateur historique. Il avait demandé au Président Biden de « n'imposer aucune restriction au partage de la technologie RISC-V. » Selon lui, il est possible de "travailler ensemble pour multiplier les réussites des fabricants de puces américains, tout en respectant la valeur américaine de la liberté d'expression.
Les sanctions occidentales visant à limiter l'accès de la Chine à des technologies critiques ont poussé cette dernière à investir massivement dans des alternatives domestiques et open source. Cela pourrait paradoxalement accélérer l'autosuffisance technologique de la Chine à moyen et long terme. Certains observateurs notent que ces sanctions pourraient avoir des effets similaires à ceux observés dans d'autres secteurs technologiques, où les contraintes extérieures ont stimulé l'innovation locale.Envoyé par Andrew ‘bunnie’ Huang
Malgré ces promesses, des défis majeurs subsistent. Le développement de processeurs haut de gamme exige des compétences et des ressources considérables, comme le montre le retard accumulé par le projet Xiangshan. La complexité croissante des architectures modernes, notamment en termes de prédiction de branchement et d'optimisation énergétique, reste un obstacle non négligeable. De plus, le succès d'une architecture ne repose pas uniquement sur ses performances, mais aussi sur l'écosystème logiciel et le soutien des développeurs, deux domaines où RISC-V a encore du chemin à parcourir.
Enfin, l'adoption massive de processeurs RISC-V pour des usages stratégiques, comme les centres de données, dépendra de leur capacité à rivaliser en termes de coût, de performance et d'efficacité énergétique. L'optimisation de ces critères, combinée à une production moins dépendante des technologies de pointe sous sanctions, pourrait faire émerger un nouveau paradigme technologique, bouleversant l'équilibre actuel dominé par les acteurs occidentaux.
Ainsi, le projet Xiangshan illustre non seulement une avancée technologique, mais aussi une stratégie politique et économique à long terme. Bien que les résultats concrets soient encore à venir, ce projet mérite une attention particulière, tant pour son potentiel à redéfinir l'industrie des semi-conducteurs que pour ses implications dans les rivalités technologiques globales.
Comprendre l’architecture RISC-V
RISC-V est une architecture de jeu d'instructions (instruction set architecture ou ISA) 64 bits RISC ouverte et libre, c'est-à-dire aux spécifications ouvertes et pouvant être utilisée librement par l'enseignement, la recherche et l'industrie. Ce projet, créé initialement dans la division informatique de l'Université de Californie à Berkeley, aux États-Unis, avait d'abord une visée d'étude et de recherche, mais est devenu de facto un standard d'architecture ouverte dans l'industrie.
Le but de ce projet est de faire un standard ouvert de jeu d'instructions de microprocesseur, à l'image du standard TCP/IP pour les réseaux ou de Linux pour le noyau, l'architecture des processeurs étant pour le moment toujours fermée, restreignant les progrès, les implémentations ou le support dans les systèmes d'exploitation.
RISC-V arrive avec un nouvel ensemble d'instructions qui promet l'évolutivité des microcontrôleurs aux supercalculateurs et offre une extensibilité définie par l'utilisateur, permettant aux entreprises de se différencier avec des instructions personnalisées.
De plus, avec cette approche open source, l'objectif de RISC-V est que la collaboration entre la recherche, les études et l'industrie puisse travailler ensemble pour produire une architecture plus rapidement que les modèles d'affaires traditionnels. Toutefois, pour pouvoir mettre en place un jeu d'instructions de microprocesseur sur le marché, il y a des obstacles majeurs à surmonter. Les pratiques de développement rapides d'aujourd'hui exigent que les offres de processeurs soient stables avec la promesse d'une longue durée de vie sur le marché.
RISC-V une alternative à l’architecture Arm
« Nous respectons RISC-V mais ce n'est pas un rival dans le centre de données », déclare Arm. L’année dernière, les dirigeants d'Arm auraient tenté de minimiser la menace que représente RISC-V pour les activités de l'architecte de silicium. S'adressant aux journalistes lors d'un événement presse, Dermot O'Driscoll, vice-président des solutions produits chez Arm, a reconnu que RISC-V était « une certaine concurrence sérieuse » au concepteur de puces britannique. « C'est un marché très excitant en ce moment », a-t-il déclaré. « Cela nous aide tous à nous concentrer et à nous assurer que nous faisons mieux ».
O'Driscoll a ensuite souligné la force de la propriété intellectuelle, des licences, des relations avec les clients et de l'écosystème logiciel d'Arm, probablement dans le but d'attirer l'attention sur l'immaturité relative du RISC-V dans ces domaines. Alors que le RISC-V existe depuis 2010, l'architecture de jeu d'instructions (ISA) libre et ouverte n'a fait que récemment son entrée dans les produits commerciaux, a-t-il souligné.
Dans le même temps, Qualcomm a laissé entendre qu’il voyait en RISC-V une alternative à l’architecture Arm pour ses futurs produits. Le développement d'un écosystème logiciel comprenant tous les outils et bibliothèques nécessaires, ainsi que des applications et des systèmes d'exploitation, pourrait s'avérer une tâche plus importante que prévu. Il a fallu à Arm une décennie ou plus pour obtenir un soutien suffisant autour de son architecture afin d'en faire un concurrent des systèmes x86 dans les centres de données, par exemple.
Larry Wikelius, directeur senior des normes techniques chez Qualcomm, qui a déclaré que « l’architecture flexible, évolutive et ouverte de RISC-V permet des avantages pour toute la chaîne de valeur - des fournisseurs de silicium aux fabricants OEM en passant par les consommateurs finaux ».
L’architecture ouverte de RISC-V : catalyseur d’innovation ou miroir aux alouettes ?
Le projet chinois RISC-V, porté par l'Académie chinoise des sciences, marque une avancée stratégique dans le domaine des technologies ouvertes. Avec l'annonce du processeur Xiangshan Kunminghu, la Chine affiche clairement son ambition de rivaliser avec les géants tels qu'Arm, Intel ou AMD, non seulement en termes de performances techniques, mais également dans le développement d’un écosystème technologique souverain. Cependant, plusieurs défis et opportunités se dessinent.
L’aspect le plus notable est le passage de RISC-V, historiquement associé à des applications modestes, à des usages exigeants tels que le calcul haute performance et les centres de données. Les performances promises par Kunminghu, comparables à celles d’architectures avancées comme le Neoverse N2, témoignent d’une progression impressionnante. Toutefois, la réussite de cette transition dépendra de la capacité à valider ces performances en pratique, notamment sur des aspects critiques tels que l’efficacité énergétique, la gestion thermique et l’intégration logicielle.
Un des points centraux du projet repose sur sa stratégie de licence ouverte, inspirée des succès comme celui de Linux. Cette approche pourrait bouleverser les dynamiques actuelles en permettant à des acteurs tiers, en Chine et ailleurs, de contribuer à un écosystème indépendant des contraintes imposées par les brevets ou sanctions occidentales. Cela ouvre également la porte à des innovations collaboratives, bien que le succès à long terme nécessitera un effort concerté pour développer des outils de développement performants, des compilateurs adaptés et un support logiciel étendu.
Cependant, la mise en œuvre d’une architecture RISC-V de pointe soulève des questions complexes. La conception de processeurs compétitifs à grande échelle, avec des éléments tels que des prédicteurs de branche sophistiqués ou des systèmes d’exécution parallèle optimisés, reste un défi majeur. Ces technologies demandent une expertise accumulée et des expérimentations longues, domaines où des entreprises comme Arm et Intel possèdent une avance significative.
Enfin, ce projet ne peut être dissocié de son contexte géopolitique. Les sanctions technologiques imposées à la Chine ont joué un rôle catalyseur en forçant le pays à investir massivement dans des solutions alternatives. Si cette initiative réussit, elle pourrait offrir à la Chine un levier stratégique en réduisant sa dépendance aux technologies occidentales. Cela pourrait également inspirer d'autres nations à explorer des voies similaires, notamment pour éviter les monopoles technologiques.
En conclusion, le projet RISC-V chinois illustre un tournant potentiel dans l’industrie des semi-conducteurs. Bien qu’il soit encore tôt pour juger de son succès, il représente une opportunité unique de réinventer le marché des processeurs en proposant une alternative ouverte, souveraine et collaborative. Toutefois, les défis techniques, l’écosystème logiciel et la validation des performances resteront les points clés pour transformer cette ambition en réalité.
Sources : SPDX, Weibo,
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La Chine pourra-t-elle développer un écosystème logiciel robuste pour soutenir l'adoption de RISC-V, notamment en matière de compilateurs, bibliothèques et outils de développement ?
Voir aussi :
La Fondation Linux et ses partenaires, dont Intel, soutiennent l'écosystème logiciel autour de RISC-V, le projet baptisé RISE rassemble plusieurs fournisseurs dans divers secteurs industriels
RISC-V : toute restriction contre la Chine ne servirait qu'à réduire la participation américaine à une technologie émergente importante, tout en renforçant la position dominante d'ARM
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il y a de plus en plus de commit relatif à cette architecture dans linux
il y a plus de carte qui supporte cette architecture
HarmonyOS, le système qui monte en chine, qui prend des parts de marché à apple, android supporte RISC-V
Dans un monde où les plus grands prédateurs technologiques utilisent des architectures fermées voire vérouillées obligeant les utilisateurs à acheter du matériel avec des caractéristiques spécifiques (EFI, TMP2.0, processeurs Apple etc.) une petite bouffée d'air frais nous fera le plus grand bien.
MAIS open source, open architecture ne protègent pas de tout. Il y a trop souvent volonté de s'enrichir au mépris de l'utilisateur qui est la vache à lait, concurrence déloyale pour viser l'hégémonie.
Il est renversant de voir les GAFAM atteindre des valorisations boursières insensées dépassant pour nombre d'enntre eux 1T$ et dans le même temps continuer d'être des aspirateurs de données personnelles. Il n'est pas impossible que Win11 soit médaille d'or où du moins essaie de l'être car le public résiste (et c'est tant mieux!).
La Chine possède des ressources gigantesques, cela reste un bon présage pour RISC-V dont on ne peut que souhaiter une croissance à la hauteur de l'intérêt de ce projet.
Par contre avant d'adopter HarmonyOs il serait au moins prudent de pouvoir décortiquer le code, avoir un oeil critique sur tous les accès web et les mises à jour. Bref on n'est pas dans un climat de confiance...
Hmmm le projet chinois RISC-V ? Depuis quand RISC-V est-il un projet chinois ? (origine Berkeley, actuellement supporté par RISC-V International basé en Suisse)Le projet chinois RISC-V annonce le lancement en 2025 d'une conception de puce avancée sous licence libre
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