82 % des femmes occupant des postes en cybersécurité aux USA pensent que l'industrie a un problème de préjugé sexiste
d’après une étude
Dans le secteur informatique, le domaine de la cybersécurité est celui qui possède en moyenne les salaires les plus élevés, mais cela ne suffit malheureusement pas à attirer les talents puisqu’on y observe une grosse pénurie de compétences. Seulement, il semble que ce domaine ne souffre pas que de cette pénurie de compétences, il y existerait également une sorte de discrimination à l’égard des femmes qui fasse que très peu d’entre elles s’y intéressent. Pour tenter de comprendre ce qu’il en est réellement, Tessian, une société de logiciels a mené une étude qui a révélé que 82 % des femmes occupant des postes de cybersécurité aux États-Unis pensent que l'industrie a un problème de préjugé sexiste.
L'étude a été menée auprès de 200 femmes professionnelles de la cybersécurité aux États-Unis et au Royaume-Uni. D’après le rapport, pendant que la majorité (89 %) des travailleuses de ce secteur aux États-Unis sont convaincues qu’il y a bien un problème de préjugé sexiste, il se trouve que seulement 49 % de leurs homologues au Royaume-Uni le pensent aussi. Pour mener à bien cette étude, Tessian a collaboré avec le Centre de recherche économique et commerciale afin d’analyser l’impact économique que cela pourrait générer si le nombre de femmes travaillant dans l'industrie était égal au nombre d'hommes.
Il faut savoir qu’actuellement, malgré la pénurie de compétences, l'industrie de la cybersécurité représente 107,7 milliards de dollars aux États-Unis et 28,7 milliards de livres sterling au Royaume-Uni. Si le nombre de femmes travaillant dans la cybersécurité aux États-Unis venait à être égal au nombre d'hommes, nous assisterions à une augmentation économique de 30,4 milliards de dollars aux États-Unis et de 12,6 milliards de livres sterling au Royaume-Uni.
L’étude a également permis de mettre le doigt sur quelques points essentiels qui pourraient contribuer à encourager plus de femmes à intégrer le secteur de la cybersécurité. Il a été constaté que de nombreuses femmes n’ont pas une bonne connaissance de ce secteur, ce qui fait qu’elles ne le trouvent pas intéressant. À la question de savoir ce qui pourrait les encourager à candidater à des postes en cybersécurité, 51 % d’entre elles ont répondu qu’une perception plus précise de l'industrie dans les médias y contribuerait grandement. Pendant ce temps, 45 % ont affirmé qu’une main-d'œuvre plus équilibrée entre les sexes serait assez encourageante. L’argument des programmes scolaires spécifiques à la cybersécurité a quant à lui été évoqué par 43 % des femmes, tandis que 28 % ont mis en avant l’égalité au niveau des salaires.
Sans plus de mains-d’œuvre dans ce secteur, les entreprises risquent de très vite devenir les cibles sans défense de hackers qui redoublent sans cesse d’efforts pour trouver ou créer des failles dans leurs systèmes de sécurité. De plus, il s’agit d’un secteur en plein essor dans lequel les principaux acteurs sont épanouis. D’ailleurs, le rapport de cette étude fait également état de ce que 93 % des femmes travaillant dans la cybersécurité se sentent en sécurité dans leurs postes.
Il est donc plus qu’urgent pour les entreprises de comprendre les facteurs qui pourraient empêcher les femmes de s’intéresser à la cybersécurité au-delà des simples préjugés sexistes qu’elles se font de l’industrie en question. C’est ce qu’a déclaré Sabrina Castiglione, cadre supérieure chez Tessian : « Pour que les organisations réussissent à recruter plus de femmes dans des postes de sécurité, elles doivent comprendre ce qui les décourage de s'inscrire au-delà des simples préjugés sexistes. Nous devons rendre les femmes dans le domaine de la cybersécurité plus visibles. Nous devons raconter leurs histoires et faire prendre conscience de leurs rôles et de leurs expériences. Et une fois cela fait, les managers doivent clairement montrer aux femmes les opportunités qui leur sont offertes pour progresser et développer leurs carrières ».
Source : Rapport Tessian
Et vous ?
Que pensez-vous des résultats de cette étude ?
Trouvez-vous qu’un échantillon de 200 professionnelles soit suffisant pour crédibiliser une telle étude ?
Qu’en est-il dans votre entreprise ? Pensez-vous qu’il pourrait y avoir une sorte de discrimination à l’égard des femmes ?
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