Dans les années 1980, la Bulgarie connaît une période de difficultés économiques. Afin de détourner le mécontentement populaire,
le régime communiste tente en 1984-1985 de jouer la carte du nationalisme en lançant une campagne de « bulgarisation » des noms des citoyens musulmans bulgaresC 2. Appliquée essentiellement par voie administrative, elle est accompagnée de nombreuses exactions comme la destruction de mosquées, l’interdiction d’utiliser le turc en public, etc. Cette campagne et des manifestations de protestations souvent violentes à l’intérieur, attirent l’attention des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de l'homme.
En 1988, Todor Jivkov tente de mener une Perestroïka locale, baptisée Preustrojstvo, et incluant une relative libéralisation économique. Au printemps 1989, le régime communiste reprend sa politique de « bulgarisation » des musulmans, avant d’autoriser le départ de plus de 300 000 Turcs et Pomaks vers la Turquie, ce qui aboutit à déstabiliser l'économie bulgare.
Fin du régime
En novembre 1989, une importante pollution au chlore dans la région de Roussé, provenant d'une usine roumaine située à Giurgiu,
entraîne le déclenchement d'importantes manifestations en Bulgarie pour protester contre la situation écologique désastreuse du pays. Des groupes dissidents comme le club pour le soutien de la perestroïka et de la glasnost puis, en 1989, Podkrepa et Ekoglasnost, se forment progressivement. Jivkov, âgé de 79 ans, apparaît dépassé : au sein du Parti communiste bulgare, les réformateurs comme Andréi Lukanov, Alexandre Lilmov, et Petăr Mladenov prennent le contrôle. Le 10 novembre 1989, au lendemain de la chute du mur de Berlin, Jivkov est démis de toutes ses fonctions par le parti ; Mladenov le remplace à la tête de l'État. La censure est supprimée. Jivkov est arrêté pour corruption en janvier 1990.
En février 1990, le Parti communiste décrète la fin du régime avant de s'auto-dissoudre et de devenir le Parti socialiste bulgare Les groupes dissidents et libéraux s'unissent au sein du SDS (Union des forces démocratiques).
Les premières élections libres ont lieu en juin 1990. Les socialistes remportent la majorité. Lukanov devient chef du gouvernement. Le 1er août, l'ancien dissident Želju Želev devient chef de l'État.
Le 15 novembre 1990, le parlement invalide la constitution de 1974 et supprime l'adjectif populaire du nom officiel du pays, qui devient la République de Bulgarie.
Le 29 novembre 1990, une grève entraîne la démission du gouvernement Lukanov, remplacé en décembre par un gouvernement de coalition. Le 12 juillet 1991, une nouvelle constitution est adoptée et consacre l'abandon de toute référence au socialisme. De nouvelles élections ont lieu en octobre 1991 et sont remportées par l'opposition. Le 8 novembre 1991, Filip Dimitrov forme un nouveau gouvernement,
sans la participation d'aucun socialiste.
Partager