Le Royaume-Uni pratique des cyberattaques qui pourraient couper l’électricité à Moscou
Pour réprimer la Russie sans recourir à une attaque nucléaire

La Russie est accusée dans plusieurs cyberattaques contre des Etats et des organisations, depuis plusieurs années. Moscou a été accusée d’avoir perturbé les élections présidentielles américaines de 2016. La cyberattaque ayant visé le Democratic National Committee américaine (DNC) en juin 2016, aurait également été orchestrée par le groupe de hackers connu sous le nom de « Fancy Bear » ou APT 28, qui serait affilié au GRU, l'agence de renseignement militaire russe, d’après le renseignement américain. Par ailleurs, interrogé sur des soupçons selon lesquels la Russie pourrait essayer d'interférer avec les élections en Allemagne, le président russe, s’il soutient toujours que le gouvernement russe lui-même n’a rien à voir avec les différentes attaques, ne nie plus le fait que des hackers russes puissent être impliqués.

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La Russie est également accusée d'empoisonnement d’un ancien espion sur le sol britannique et de cyberattaque contre le siège du comité international de surveillance des armes chimiques qui a été interrompue par les services de renseignement militaires néerlandais avec l'aide de responsables britanniques. Cette vague d’attaques de la Russie constituent une menace en général pour des Etats et des organisations et le Royaume-Uni a décidé de prendre des mesures adéquates contre. Les responsables britanniques de la défense disent qu'ils ont préparé des jeux de cyberattaques susceptibles de couper l'électricité dans la capitale russe, sans avoir à recourir à une attaque nucléaire à par entière, selon Sunday Times.

Cette stratégie de cyber-guerre préparée par les chefs de la défense répond à multiplier les options de réponses de la Grande-Bretagne dans le cas où le président de la Russie déciderait de mettre à l'épreuve la détermination de l'OTAN en saisissant de petites îles appartenant à l'Estonie, en prenant le contrôle des réserves pétrolières de la Libye ou en utilisant des forces irrégulières pour attaquer les troupes britanniques, selon The Times.

Par ailleurs, selon The Times, une source importante a déclaré que « La Russie continuera d’essayer de saper notre démocratie occidentale. Ils n'iront probablement pas à la guerre conventionnelle, mais il y a des îles au large de l'Estonie qu'ils pourraient prendre pour tester l'engagement de l'OTAN à l'article 5. »

Les responsables britanniques de la défense préparent également leurs troupes pour une riposte à des éventuelles attaques militaires. Les forces armées britanniques ont procédé à une démonstration de force, tout récemment, à travers leur plus grand exercice militaire depuis 10 ans afin de se préparer à repousser toute intrusion russe à l’image de l’annexion de la Crimée en 2014. L’exercice a mobilisé 5 500 soldats britanniques, 200 véhicules blindés, six navires de guerre et huit avions pour se prémunir contre les tactiques de guerre de la Russie dans un éventuel affrontement militaire direct.

« S'ils coulent notre porte-avions avec une torpille à pointe nucléaire, quelle est notre réponse? Il n'y a rien entre couler leur sous-marin et larguer une arme nucléaire sur le nord du Kamchatka », a déclaré un haut responsable à Sunday Times. « C’est pourquoi le cyber est si important ; vous pouvez passer à l'offensive et éteindre les lumières à Moscou pour leur dire qu'ils ne font pas les bonnes choses. »

Selon The Times, ces préparatifs interviennent à la suite des récentes révélations des espions britanniques et néerlandais selon lesquelles une opération du renseignement militaire russe GRU serait en préparation pour perturber une enquête sur le complot d'assassinat contre Sergei et Yulia Skripal à Salisbury. En outre, des agents des services de renseignement russes ont été inculpés par les autorités américaines, la semaine dernière, pour tentative de piratage de la société d'énergie nucléaire Westinghouse Electric et des mécanismes de surveillance antidopage.

En 2007, dans une énorme vague d’attaques, la Russie a anéanti les systèmes informatiques du parlement, des banques et des radiodiffuseurs de l’Estonie et attaqué le réseau souterrain de Kiev et l’aéroport d’Odessa par une campagne de logiciels malveillants.

Les Etats-Unis dont les salles de contrôle des réseaux électriques vitaux ont été infiltrées par les pirates russes selon une affirmation des autorités de la Russie en juillet dernier, devraient annoncer leur participation à une riposte de l’OTAN contre la Russie en utilisant leurs cyber-capacités, à la demande de l’OTAN, selon Quartz.

Ces annonces et préparations des stratégies de riposte sont des preuves que les dirigeants mondiaux en ont assez des cyber-opérations de plus en plus agressives de Poutine.

Source : The Sunday Times, Quartz

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