Voiture autonome : des rapports adressés au DMV californien donnent un état des lieux
des circonstances entraînant le retour au mode manuel

La Californie a décidé que toutes les entreprises effectuant des tests de véhicules autonomes sur ses routes publiques doivent fournir des rapports annuels à sa DMV, le département des véhicules motorisés, sur les circonstances entourant les « désengagements » du pilote automatique.

Dans ces rapports, les entreprises identifient les problèmes auxquels ont été confrontés leurs véhicules autonome, donnant ainsi plus d’éclaircissements sur les circonstances qui ont entourées le retour au mode manuel. Au total, huit entreprises ont dû fournir ces rapports à la DMV. Il s’agit notamment de Baidu USA LLC, Delphi Automotive/ APTIV PC, Drive.ai, Inc., GM Cruise LLC, Nissan, Telenav, Inc., Waymo et Zoox, Inc.

Il faut noter que la Californie a délivré des permis de tester des voitures autonomes à plus d’une cinquantaine d’entreprises, mais toutes n’ont pas encore déployé de véhicules.

Le chinois Baidu a rapporté un cas dans lequel le conducteur a dû prendre le relais en raison d'une mauvaise manœuvre du pilote automatique, d’une « mauvaise classification » du détecteur des feux de signalisation, de la détection retardée d’un piéton marchant sur le passage clouté qui a entraîné un freinage brusque.

Le fournisseur automobile Delphi a noté que son système autonome « avait de la difficulté à identifier un feu de circulation particulier », et a ajouté qu'un problème GPS signifiait qu'un véhicule ne savait pas où il se trouvait. Le système de Delphi a également eu des problèmes avec un comportement inattendu - généralement illégal - par d'autres conducteurs, a indiqué la compagnie dans son rapport à la DMV.

Drive.ai, qui développe des logiciels d'intelligence artificielle pour les véhicules autonomes, a évoqué des raisons de désengagement qui incluaient la déviation d'un véhicule dans une voie et le « freinage saccadé ou inconfortable ». L'entreprise a également noté une « erreur de localisation », un véhicule a été incertain de son emplacement mais également une divergence dans les données de différents capteurs sur un véhicule.

La société Cruise Automation de GM, qui développe des voitures autonomes, a déclaré que ses capteurs embarqués ne capturaient pas toujours toutes les données sur les véhicules se trouvant dans des voies opposées et que son système ne combinait pas toujours toutes les données pour analyser le mouvement d'un autre véhicule. entrer dans une intersection. Les véhicules de Cruise ont également prévu un virage dans une voie de circulation où il n'y avait pas assez d'espace; n'ont pas cédé la place à un autre véhicule essayant d'entrer dans une voie; et prévu un virage dans une route avec le trafic venant en sens inverse.

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Cruise, comme Delphi, a déclaré que ses voitures avaient du mal à prendre les bonnes décisions quand les autres chauffeurs se comportaient mal, forçant ainsi l’intervention humaine.

Nissan, pour sa part, a rapporté un « plantage » de logiciel et a déclaré que la précision de localisation de son système pourrait être affectée par un signal GPS qui n’était pas toujours stable.

Telenav a indiqué que son système ne se maintenait pas toujours à la distance de trois secondes qu'il était censé maintenir entre une voiture et le véhicule devant lui. « Notre chauffeur a détecté que la distance séparant le véhicule de celui qui se trouve à l’avant était plus petite que la distance de sécurité pour la vitesse actuelle. Nos algorithmes proposent une marge de distance de 3 secondes ce qui signifie que, si la vitesse actuelle de la voiture est de 20 mètres par seconde, la distance de sécurité de cette vitesse serait de 60 mètres », explique Telenav.

En outre, le système a dirigé un véhicule trop près de la limite d'une voie, s'est parfois mal garé et a confondu un passage supérieur de pont à un véhicule en stationnement.

Le spin-off de Google, Waymo, a expliqué que l’un de ses véhicules a fait une manoeuvre non pertinente sous certaines circonstances. « Par exemple, lorsque notre véhicule a commencé à effectuer un léger virage à gauche et s’est retrouvé près du véhicule dans la voie de virage à gauche adjacente. Le conducteur a désengagé le pilote automatique pour s’éloigner du véhicule de la zone adjacente ». Waymo a également noté des des problèmes matériels et logiciels nécessitant un désengagement.

Le nombre de kilomètres parcourus lors des essais et le nombre de désengagements du pilote automatique varient considérablement d'une entreprise à l'autre. Il faut également noter que les entreprises sont à différents stades de développement de la technologie déployée sur les véhicules autonomes.

D’ailleurs, comme Telenav le rappelle, « Notre système autonome est encore en développement et nous travaillons sur des cycles d'amélioration. À ce stade, nous nous attendons à ce que le conducteur prenne de temps en temps le contrôle de la voiture, car il s'agit d'une nouvelle technologie ».

Source : DMV

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