Et une fois de plus un truc sur les IA qui parle de coût vs l'humain et pas de sens.
Et une fois de plus un truc sur les IA qui parle de coût vs l'humain et pas de sens.
L'inconfortable vérité sur l'impact de l'IA sur la main-d'œuvre se manifeste au sein même des grandes entreprises d'IA
et les critiques appellent à l'instauration d'un revenu universel
Les entreprises technologiques ont licencié des dizaines de milliers d'employés ces deux dernières années pour faire des économies et réaffecter les ressources aux projets d'IA et à l'embauche de talents en IA. Certaines entreprises ont même supprimé des divisions entières. Mais les économies s'avèrent toujours insuffisantes alors que les dépenses en IA ont flambé. Les entreprises pourraient donc licencier davantage. Les emplois les plus sûrs semblent ceux qui jouent un rôle dans les ambitions en matière d'IA de ces entreprises. Il convient d'en tenir compte non seulement pour les employés de ces deux entreprises, mais aussi pour l'ensemble du secteur technologique.
Les données compilées par certains analystes font état de plus de 262 600 licenciements dans le secteur de la technologie au cours l'année dernière. L'année précédente, les géants de la technologie en avaient licencié plus de 70 000. Mais ce n'est pas fini ; les licenciements massifs se poursuivent en 2024. Par exemple, Alphabet employait environ 182 000 personnes à la fin de l'année 2023, contre plus de 190 000 à la fin de l'année 2022. Et les licenciements chez Alphabet se sont poursuivis en 2024, avec environ 1 000 suppressions supplémentaires. L'entreprise prévoit de réduire encore ses effectifs.
Dans le même temps, les dépenses d'Alphabet en matière d'investissements ont augmenté en 2023 et devraient croître davantage en 2024. « En ce qui concerne les dépenses d'investissement, nos dépenses d'investissement déclarées au quatrième trimestre se sont élevées à plus de 11 milliards de dollars, principalement en raison d'investissements dans notre infrastructure technique, la composante la plus importante étant les serveurs suivis des centres de données », a déclaré Ruth Porat, directrice financière d'Alphabet, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes de Wall Street. Elle a également ajouté :
« L'augmentation des investissements au quatrième trimestre reflète nos perspectives d'applications extraordinaires de l'IA pour les utilisateurs, les annonceurs, les développeurs, les entreprises en nuage et les gouvernements dans le monde entier, ainsi que les opportunités de croissance à long terme qui en découlent ». Les géants de la technologie augmentent leurs dépenses en IA, à la fois pour vendre à d'autres entreprises et pour gérer et simplifier leur propre travail interne. Pour cela, ils ralentissent au mieux les embauches dans les domaines autres que l'IA et, au pire, suppriment des emplois dans ces divisions.
Le développement de l'IA nécessite des investissements massifs en matière de capitaux, notamment en serveurs et en centres de données, ce qui représente un grand défi pour les entreprises. Ainsi, certaines entreprises d'IA pourraient opter pour plus de licenciements. Les critiques tirent la sonnette d'alarme sur les bouleversements induits par l'IA sur le marché de l'emploi et l'avenir incertain des employés licenciés. « C'est triste parce que les emplois deviennent plus faciles/obsolètes avec le déploiement de l'IA, alors que le coût de la vie augmente et que nos salaires sont relativement plus bas », note un critique.
« Ma femme travaille dans le secteur de l'assurance. L'IA effectue désormais 63 % du travail qu'elle et ses collègues avaient l'habitude de faire. Cela fait un an qu'elle ne sert presque plus à rien à son employeur et elle pourrait être licenciée à tout moment. Elle vit constamment avec cette peur et va au travail chaque matin sachant que cela pourrait être sa dernière journée. La mise en œuvre de l'IA dans les entreprises devrait être soumise à un débat pour déterminer comment faire en sorte que l'économie et la société demeurent viables. Les inégalités s'accroissent à une vitesse sans précédent », affirme un autre.
Alphabet, la société mère de Google, semble également investir dans des capacités d'IA pour réduire ses propres coûts. Porat a évoqué la rationalisation des opérations au sein d'Alphabet grâce à l'utilisation de l'IA dans le cadre d'un réalignement plus large des dépenses entraînant des suppressions d'emplois et un rythme d'embauche beaucoup plus lent. Bien entendu, cela ne signifie pas qu'Alphabet suspend les embauches. Porat a souligné que l'embauche se concentrera désormais sur les meilleurs talents techniques et selon la nouvelle orientation de l'entreprise, la priorité devrait être donnée aux talents en IA.
Chez Microsoft, la volonté de gagner la bataille des applications et des services d'IA s'est accompagnée d'une réduction du nombre d'employés travaillant dans des domaines désormais relégués au second plan. Microsoft a licencié plus de 10 000 employés en 2023, puis près de 2 000 autres dans son unité de jeux cette année. Même avec de nouvelles embauches axées sur les talents en IA, Microsoft comptait 2 % d'employés en moins à la fin de l'année 2023 par rapport à l'année 2022. Et tout comme Alphabet, Microsoft met un accent important sur les investissements à venir dans le domaine de l'IA.
« Nous nous attendons à ce que les dépenses d'investissement augmentent de manière significative en raison des investissements dans notre infrastructure cloud et d'IA. Notre engagement à augmenter nos investissements dans le cloud et l'IA est guidé par la demande des clients et une opportunité de marché substantielle. Alors que nous augmentons ces investissements, nous restons concentrés sur la réalisation de gains d'efficacité à travers chaque couche de notre pile technologique et sur une gestion disciplinée des coûts à travers chaque équipe », a déclaré Amy Hood, directrice financière de Microsoft.
Certains critiques remettent sur la table l'épineuse question du revenu universel. Selon eux, cela permettrait d'éviter l'effondrement. « C'est pourquoi nous avons besoin d'un revenu de base universel. De plus en plus d'entreprises vont remplacer les travailleurs par l'IA afin d'augmenter leurs profits, mais davantage de personnes seront au chômage ou occuperont des emplois mal rémunérés. Ils doivent être taxés davantage et nous avons besoin d'un revenu universel de base, sinon le monde va vite devenir une dystopie infernale avec quelques riches et la pauvreté pour tous les autres », affirme un critique.
De nombreux commentaires soutiennent l'idée d'un revenu universel. Pour l'heure, aucune des entreprises engagées dans la course à l'IA ne semble se préoccuper des conséquences relatives aux licenciements massifs et aux emplois rendus obsolètes par l'IA. Selon certains critiques, la société devrait redéfinir ce que "travailler" et "vivre de son travail" signifient tant qu'il est encore temps. Par ailleurs, les gouvernements semblent également très peu s'intéresser aux impacts de l'IA sur le marché de la main-d'œuvre, alors qu'ils investissent également massivement dans le développement de la technologie.
« Si rien n'est fait dès maintenant, la société se divisera. On verra des familles multigénérationnelles partager une maison. Les grands-parents, leurs enfants, leurs petits-enfants vivront tous ensemble. Quelques privilégiés parmi les 20 % les mieux lotis s'en sortiront. Il y aura une grande classe de travailleurs pauvres. L'économie s'effondrera, car les consommateurs n'auront plus aucun pouvoir d'achat et ne pourront pas s'offrir les biens et services produits par les entreprises. Les entreprises ne pourront plus réaliser leurs superprofits. Un tel scénario pourrait facilement conduire à une guerre civile », affirme un critique.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous des suppressions massives d'emplois au profit de l'IA ?
Les entreprises se tirent-elles une balle dans le pied en optant pour cette solution ?
Selon vous, à quoi ressemblera la société dans un avenir proche si cette tendance se poursuit ?
Quel est votre avis sur la question du revenu universel ? Est-elle plus pertinente plus que jamais ?
Comment les travailleurs pourraient-ils s'en sortir à l'ère de l'IA ?
Voir aussi
L'IA perturbera d'innombrables emplois dans l'animation au cours des trois prochaines années, selon un rapport soulignant à quel point l'impact de l'IA générative sera dévastateur pour les artistes
Le travail à distance n'a vraisemblablement ni freiné ni stimulé la croissance de la productivité, selon une étude des économistes de la Fed de San Francisco
Plus de 70 000 employés ont été licenciés par les géants de la technologie au cours des 12 derniers mois, dont environ 37 000 travailleurs pour Twitter, 18 000 pour Amazon et 11 000 pour Meta
Je suis impatient de lire les interventions des "spécialistes" de ce forum qui n'ont de cesse d'affirmer qu'il n'y aucun risque de perte d'emploi... Des emplois vont disparaître mais plein de nouveaux métiers vont apparaître pour compenser ces pertes qui finalement n'en seront pas![]()
Perso, j'ai hâte de me faire remplacer. Ca voudrait dire qu'une majorité de gens se serait fait remplacé, et la mise en place d'un revenu de base ne serait alors plus une option mais un besoin sociétal pour éviter la guerre civile.
Site perso
Recommandations pour débattre sainement
Références récurrentes :
The Cambridge Handbook of Expertise and Expert Performance
L’Art d’avoir toujours raison (ou ce qu'il faut éviter pour pas que je vous saute à la gorge {^_^})
J'observe une transformation intéressante chez mes parents, plus si jeunes retraités.
Les deux étaient très fiers de leur travail et de ce qu'ils "apportaient au monde" (plus ou moins grand suivant le cas).
Ils ne travaillent plus et ils sont encore plus fiers de leur vie, leurs loisirs apportent encore plus au monde d'après eux.
Ils ne travaillent plus mais leur vie a encore plus de sens pour eux (parce qu'ils choisissent ce qu'ils apportent).
Si demain je n'ai plus besoin d'être salarié pour vivre je ne m'arrêterais pas pour autant de travailler, mais je choisirais mes travaux (parce que je me disperserais surement plus qu'aujourd'hui).
Et je pense que ma vie aurait encore plus de sens pour moi.
Et je peux te présenter un paquets de caissiers, de femmes de ménage, d'opérateurs, de transporteurs dont le sens de la vie aujourd'hui est de se buter au travail pour espérer donner une vie digne à leurs enfants.
Je met ma main à couper que ces personnes auraient le sentiment que leur vie a 1000 fois plus de sens s'ils avaient les moyens de choisir leur travail. Et certains feraient le même travail, pas de la même façon, pas pour les mêmes personnes.
non pas vraiement.
dans toute les sociétés humaine tu auras une caste de riche fortifié dans des quartiers all inclusive.
et autour des millions d'humains entassé dans des bidons ville.
c'est ce qui se passe au brésil, c'est ce qui ce passe aux usa comme à détroit, c'est ce qui se passe de plus en plus en France (le nombre de sans abri augmente chaque années).
il n'y aura jamais de revenu universel.
le mieux qui puisse nous arriver c'est une guerre avec la Russie/Chine pour reseter le système et sa tombe bien la pravda du gouvernement français nous y prépare avec des Bernard-Henri Lévy qui appellent à la guerre, (eux par contre resteront au chaud a écrire des pamphlets).
Je vois beaucoup d'ukrainiens dans ma ville, Mais tous ils logent dans les beau quartiers et ont des belles voitures de sports qui vaut plus que 10ans de mon salaire... ce ne sont pas les "réfugiés" de calais.
le rapport avec la news ? a chaque crise, que ce soit la guerre ou les pertes massive d'emplois tu auras les 90% de pauvres qui vont morfler et les riches qui vont vivre tranquille entre soit dans des quartiers/pays préservé et sécurisé.
A titre personnel, j'ai orienté ma carrière vers un domaine rémunérateur pour me constituer un patrimoine tout en étant difficilement remplaçable par une ia. Pas impossible mais ça fera pas partie des 1ers.
Mon plan c'est d'avoir 500k de patrimoine avant le "grand remplacement" si il y'a et de vivre de mes investissement à 2-3% pour ensuite pouvoir vivre de mes rentes dans un pays ou la vie est pas trop cher et loin de ces guerres (thailande, maroc...)
C'est je pense la meilleur stratégie pour pallier a ces potentiels futurs crises.
personnellement j'ai pas envie de servir de chair a canon pour macron/biden ou de vivre dans un bidon ville à cirer les pompes des enfants de stanislas qui n'ont pour seul mérité d'avoir hérité de la fortunes de leurs parents.
Il y'a toujours l'espoir d'un renversement politique, Trump a bien été élu quand tous les médias disaient que c'était impossible.
Mais ca devra se jouer aux européennes car le gouvernement français n'a aucun pouvoir de décisions sur les sujets économique.
Il sera aussi intéressant de voir comment va évoluer la société japonaise, elle semble la plus en avance sur ces sujets, car ça population vieillit, et c'est pas à 80ans qu'on peut bosser à l'usine ou simplement changer monter sur une chaise pour changer une ampoule.
Mais le japon n'est pas le reflet de l’Europe, c'est une société et un mode de vie très à part. Un exemple: la dette japonaise appartient à 90% aux japonais. Tandis qu'en France, c'est une information secret défense... donc on sait d'avance que ça appartient a des pays et individus peu fréquentable et rien que ça ça change tous pour la mise en place d'un revenus universelle ou autre réforme social.
du coup, vous n'êtes pas d'accord pour servir de chair à canon au théâtre d'ombre biden/putin/xi
mais vous dites tout même que c'est le "mieux qui puisse nous arriver"
que les autres aillent se faire trucider pour "resetter" le système.
Intéressant.
Du coup, vous êtes quand même du camp des stanislas ?
Je crois qu'il y a un mot pour nommer ce genre de personnes chez les stanislas.
Je vous laisse y réfléchir.
Ça j'y crois pas une seule seconde.
Quels seraient ces nouveaux métiers ?
S'occuper des vieux, des enfants, des personnes seules ?
Le revenu de base ce serait le RSA.
Plus personne n'aurait les moyens d'être propriétaire, on dépendrait tous des aides sociales.
Un scénario possible ce serait qu'on soit une société extremement surveillé, on serait sur écoute, il y aurait des caméras partout, tout ce qu'on dirait serait analysé par des algorithmes, critiquer le gouvernement nous ferait perdre des droits et du revenu.
Un revenu de base ça voudrait dire qu'on serait tous au minimum.
J'ai vu une pub pour seloger.com ou une connerie comme ça, on voit un appartement de 40m² à 250 000€.
Il faut beaucoup de RSA pour mettre 250 000€ de côté.
D'un autre côté, si les gens n'avaient plus besoin de travailler, ils n'auraient plus de raison de vivre près d'une grande ville, ils seraient libre de déménager dans un village de 600 habitants ou l'immobilier est moins cher qu'a Paris.
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Un autre scénario ce serait que les états s'équipent de robots tueurs et qu'à chaque manifestation on leur donne l'ordre de tirer sur la foules.
Un peu comme dans Running Man. (dans le film ce ne sont pas des robots qui tirent sur la foule)
Il n'y aura plus besoin d'autant d'humains, pourquoi en garder 8 milliards ?
En tout cas je ne pense pas qu'on va donner 4000€ net/mois à chaque citoyen Français.
J'y crois pas au "vous êtes tous riche, consommez comme des porcs, faites le tour du monde, construisez des grosses maisons, ne vous inquiétez pas des robots vont chercher des ressources sur des astéroïdes, etc".
Je crois plutôt que le niveau de vie de tout le monde va baisser. On va perdre du revenu, on va perdre de la liberté.
Ça fait longtemps que ce n'est plus le cas.
Et si on veut parler de dette, il faut parler des USA, parce que là-bas c'est n'importe quoi. La dette publique va bientôt atteindre 35 mille milliards de dollar. Et il y a d'autres dettes, comme la dette des entreprises, la dette des ménages, etc.
Il m'arrive d'acheter des articles sur Yahoo Auction japonais et en ce moment c'est plutôt sympa parce que 1€ = 160¥ (un peu près).
L'IA est à l'origine de plus de licenciements que les entreprises ne veulent l'admettre,
probablement par crainte des conséquences négatives sur leur réputation
La révolution de l'intelligence artificielle (IA) s'opère rapidement, entraînant une transformation profonde dans nos lieux de travail et nos vies. Nous sommes à l'aube d'une ère nouvelle, riche en opportunités passionnantes mais aussi en défis majeurs. Ce n'est pas simplement une tendance à observer de loin, mais plutôt un domaine où les règles sont encore en cours d'élaboration. Les entreprises ont fait part de milliers de suppressions d'emplois liées à l'IA, suscitant des préoccupations quant à son impact sur l'emploi. La PDG de United Parcel Service a reconnu que les licenciements massifs étaient en partie attribuables à l'IA, tandis que d'autres sociétés, comme BlackRock, ont annoncé des réductions d'effectifs sans établir explicitement de lien avec l'IA. Les experts estiment que le nombre réel de suppressions d'emplois liées à l'IA est probablement plus élevé que les chiffres officiels.
Certaines entreprises, telles qu'IBM, ont déclaré publiquement qu'elles limiteraient les embauches susceptibles d'être remplacées par l'IA. Cependant, de nombreuses sociétés opèrent discrètement en ralentissant leurs embauches, et des observateurs avertissent qu'un nombre croissant d'emplois pourraient être éliminés à mesure que l'IA progresse. Bien que certains responsables des ressources humaines voient l'IA comme une opportunité d'amélioration de l'efficacité, d'autres reconnaissent que des emplois seront perdus, tout en soulignant des améliorations possibles. La tension persiste entre les avantages de l'IA pour la productivité et les préoccupations croissantes quant à son impact sur l'emploi.
Les décisions que nous prenons aujourd'hui ne façonnent pas seulement les bénéfices du prochain trimestre, mais établissent également les fondations d'un avenir guidé par l'IA qui redéfinit notre manière de travailler. Elon Musk, PDG de Tesla, soutient que l'IA conduira les humains à un stade où « aucun travail ne sera nécessaire ». Des indicateurs suggèrent-ils que cette prédiction est déjà en train de se concrétiser ? Les données médiatisées pourraient laisser penser que c'est le cas.
« L'IA nous a obligés à le faire » : c'est la nouvelle raison invoquée par les Big Tech pour justifier leurs récents licenciements, lesquels sont désormais présentés comme nécessaires pour rediriger les ressources vers des projets liés à l'intelligence artificielle. Au cours des deux dernières années, les géants de la tech ont licencié des centaines de milliers d'employés dans le but d'économiser des coûts et de réallouer les fonds financiers vers le développement d'outils d'IA destinés à occuper les postes vacants. Les perspectives d'emploi pour la nouvelle année demeurent incertaines, et les analystes redoutent une poursuite de la tendance à la hausse des licenciements. L'IA a impacté négativement les opportunités d'emploi dans divers secteurs de l'industrie technologique, notamment pour les ingénieurs logiciels, bien que les compétences en IA restent fortement demandées.
Alors que les investissements dans l'IA sont en pleine expansion, le secteur technologique a débuté la nouvelle année par une série de licenciements, Google en tête. La société a récemment licencié plusieurs centaines de travailleurs, justifiant cette décision par une volonté de se concentrer davantage sur l'IA. Certains de ces employés appartenaient aux équipes dédiées à la publicité, au matériel, et travaillaient sur le développement de Google Assistant, l'un des premiers outils d'IA de la société. Des rumeurs suggèrent que Google envisage progressivement de remplacer Google Assistant par une version plus intelligente basée sur l'IA.
De plus, un mémo interne divulgué indique que Google envisage d'autres suppressions d'emplois, touchant potentiellement environ 100 employés au sein du personnel de YouTube. Courtenay Mencini, porte-parole de Google, a déclaré que ces ajustements visent à accroître l'efficacité et à se concentrer sur les priorités principales de l'entreprise. Google a récemment lancé Gemini, présenté comme son modèle de langage (LLM) le plus puissant à ce jour. Certains analystes estiment qu'il est probable que l'entreprise cherche à rationaliser ses ressources grâce à de nouveaux licenciements afin de les rediriger vers ses initiatives en matière d'IA.
1 entreprise sur 3 remplacera ses employés par l'IA en 2024
Selon un récent rapport de ResumeBuilder portant sur 750 chefs d'entreprise utilisant l'IA, 37 % d'entre eux affirment que la technologie remplacera les travailleurs en 2023. Par ailleurs, 44 % d'entre eux déclarent qu'il y aura des licenciements en 2024 en raison de l'efficacité de l'IA. Toutefois, même si des rapports font état de licenciements inspirés par l'IA, de nombreux experts ne sont pas d'accord avec le point de vue de Musk. Julia Toothacre, spécialiste des CV et des stratégies de carrière chez ResumeBuilder, reconnaît que les chiffres de son étude ne reflètent peut-être pas fidèlement le paysage commercial dans son ensemble. « Il y a encore beaucoup d'organisations traditionnelles et de petites entreprises qui n'adoptent pas la technologie de la même manière que certaines grandes entreprises », a déclaré Toothacre.
Alex Hood, chef de produit chez l'éditeur de logiciels de gestion de projet et de collaboration Asana, estime que la moitié du temps que nous passons au travail est consacrée à ce qu'il appelle le « travail sur le travail ». Il fait ici référence aux mises à jour de statut, à la communication interdépartementale et à toutes les autres parties du travail qui ne sont pas au cœur de la raison pour laquelle nous sommes là.
« Si l'IA permet de réduire ces aspects, cela peut être une grande avancée », a déclaré Hood. Selon lui, sans la nuance derrière les chiffres, les statistiques marquant et prédisant les licenciements induits par l'IA reflètent davantage la peur que la réalité. Selon Marc Cenedella, fondateur de Leet Resumes and Ladders, le fait que l'IA s'attaque au travail à la tâche donne aux humains la possibilité de progresser dans la chaîne de valeur. « Pour l'ensemble de l'économie, les travailleurs pourront se concentrer sur « l'intégration, la structuration ou la définition du travail basé sur les tâches ». Il compare cette évolution à la culture de bureau du milieu du siècle dernier, lorsque des étages entiers étaient occupés par des dactylographes - une situation que l'efficacité des traitements de texte a éliminée.
Selon le rapport State of AI at Work 2023 d'Asana, les employés déclarent qu'en moyenne, près d'un tiers (29 %) de leurs tâches sont remplaçables par l'IA. Pour les deux autres tiers, les dirigeants doivent positionner les employés comme des « humains dans la boucle » essentiels et exploiter l'IA pour aider les employés à accroître la productivité, la créativité et l'innovation dans leurs rôles. Cependant, Asana est un partisan de ce qu'elle appelle « l'IA centrée sur l'humain », qui cherche à améliorer les capacités humaines et la collaboration, et non à remplacer purement et simplement les personnes. Plus les gens comprennent l'IA centrée sur l'humain, plus ils pensent qu'elle aura un impact positif sur leur travail, indique le rapport.
Selon les Nations unies, les cols blancs et les employés de bureau représentent entre 19,6 % et 30,4 % de l'ensemble des personnes employées dans le monde. Les outils d'analyse et de communication ont réorienté le travail de connaissance au fil des ans, et « l'IA générative doit être considérée comme un autre développement dans ce long continuum de changement ».
Appel à la transparence et à la responsabilité sociale
L'observation selon laquelle l'intelligence artificielle entraîne des licenciements massifs suscite des inquiétudes et pose des questions cruciales sur l'impact de cette technologie sur le monde du travail. Apparemment, les entreprises hésitent à reconnaître ouvertement l'ampleur réelle des suppressions d'emplois liées à l'IA, probablement par crainte des conséquences négatives sur leur réputation.
Cette possible dissimulation soulève des préoccupations quant à la transparence des entreprises et met en évidence la nécessité d'une communication franche et éthique sur les changements induits par l'IA. Les licenciements massifs associés à l'automatisation suggèrent un déséquilibre entre les gains de productivité et les répercussions sur les travailleurs, soulevant ainsi des questions éthiques sur la responsabilité sociale des entreprises et leur engagement envers leurs employés.
De plus, la critique implicite portant sur la focalisation des bénéfices à court terme au détriment d'une vision à long terme et socialement responsable est justifiée. Si les entreprises privilégient les économies immédiates sans tenir compte des implications à long terme sur l'emploi et la stabilité sociale, cela pourrait accentuer les inégalités et contribuer à une détérioration du tissu social.
Les analystes expriment des inquiétudes profondes quant à l'impact potentiel de l'intelligence artificielle sur l'emploi. Certains soulignent la possibilité que les entreprises minimisent les licenciements liés à l'IA pour éviter des réactions négatives du public, suggérant ainsi une dissimulation de la réalité. D'autres commentaires mettent en lumière le risque d'une accélération des licenciements à mesure que l'automatisation devient accessible à un plus large éventail d'entreprises.
L'idée de l'émergence d'une classe supérieure prospère qui possède des robots au lieu d'esclaves, tandis que le reste de la population lutte pour sa survie, suscite également des inquiétudes quant à l'accroissement des disparités sociales. Certains commentaires soulignent la préoccupation des entreprises pour les bénéfices à court terme au détriment d'objectifs plus durables ou socialement responsables.
Dans l'ensemble, un sentiment de méfiance émerge quant à la façon dont les entreprises gèrent l'impact de l'IA sur l'emploi.
Sources : Asana, Resume Builder
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Voir aussi :
« L'IA nous a obligés à le faire » : c'est la nouvelle raison invoquée par les Big Tech pour justifier les licenciements, ces derniers sont utilisés pour réaffecter les ressources aux projets d'IA
25 % des chefs d'entreprise prévoient de remplacer les travailleurs humains par l'IA cette année, 60 % des chefs d'entreprise considèrent l'IAG comme ayant le potentiel d'améliorer l'efficacité
L'IA perturbera d'innombrables emplois dans l'animation au cours des trois prochaines années, selon un rapport, soulignant à quel point l'impact de l'IA générative sera dévastateur pour les artistes
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Les entreprises technologiques ont déjà supprimé 34 000 emplois depuis le début de l'année pour se tourner vers l'IA,
afin d'alimenter leur prochaine phase de croissance
Les entreprises technologiques telles que Microsoft, eBay et PayPal ont collectivement éliminé 34 000 emplois depuis le début de l’année, reflétant un virage vers l’investissement dans des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle générative (IA). Cette restructuration, observée dans 141 entreprises technologiques, marque un mouvement stratégique visant à rationaliser les opérations et à privilégier la discipline des coûts tout en réorientant les ressources vers l’innovation.
Les entreprises technologiques ont supprimé 34 000 emplois cette année, car elles réorganisent leurs effectifs pour investir dans de nouveaux domaines tels que l'intelligence artificielle générative afin d'alimenter leur prochaine phase de croissance.
Microsoft, Snap, eBay et PayPal ont chacun supprimé des centaines ou des milliers de postes depuis le début du mois de janvier, selon le site web Layoffs.fyi, qui suit l'attrition dans l'industrie. Au total, 141 entreprises technologiques ont licencié du personnel cette année.
Les pertes sont moins importantes qu'au début de l'année 2023, lorsque de grands groupes technologiques tels que Meta, Amazon et Microsoft ont supprimé des postes à la suite d'une période exubérante de surinvestissement pendant la pandémie. Dans l'ensemble, 263 000 emplois ont été supprimés dans le secteur technologique en 2023, selon les données de Layoffs.fyi.
Les analystes suggèrent que si les licenciements de l’année dernière découlaient de la réalisation que la poussée numérique induite par la pandémie n’était pas durable, les actions de cette année semblent plus délibérées, avec des entreprises embauchant activement tout en réduisant de manière ciblée leurs effectifs pour s’aligner sur les évolutions du marché. Notamment, des entreprises telles que Meta et SAP se concentrent sur les investissements dans l’IA tout en entreprenant des transformations de la main-d’œuvre, indiquant un passage vers la requalification plutôt qu’une perte nette d’emplois, dans un contexte de réalignement plus large de l’industrie.
Ces dernières suppressions d’emplois montrent que les entreprises réorganisent leurs ressources afin d’investir dans de nouveaux domaines tels que l’IA générative, tout en montrant aux actionnaires qu’elles continuent de se concentrer sur la discipline des coûts.
Par exemple, les dépenses d'Alphabet en matière d'investissements ont augmenté en 2023 et devraient croître davantage en 2024. « En ce qui concerne les dépenses d'investissement, nos dépenses d'investissement déclarées au quatrième trimestre se sont élevées à plus de 11 milliards de dollars, principalement en raison d'investissements dans notre infrastructure technique, la composante la plus importante étant les serveurs suivis des centres de données », a déclaré Ruth Porat, directrice financière d'Alphabet, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes de Wall Street. Elle a également ajouté :
« L'augmentation des investissements au quatrième trimestre reflète nos perspectives d'applications extraordinaires de l'IA pour les utilisateurs, les annonceurs, les développeurs, les entreprises en nuage et les gouvernements dans le monde entier, ainsi que les opportunités de croissance à long terme qui en découlent ». Les géants de la technologie augmentent leurs dépenses en IA, à la fois pour vendre à d'autres entreprises et pour gérer et simplifier leur propre travail interne. Pour cela, ils ralentissent au mieux les embauches dans les domaines autres que l'IA et, au pire, suppriment des emplois dans ces divisions.
Entre avantages et préoccupations liés à l'IA
Certaines entreprises, telles qu'IBM, ont déclaré publiquement qu'elles limiteraient les embauches susceptibles d'être remplacées par l'IA. Cependant, de nombreuses sociétés opèrent discrètement en ralentissant leurs embauches, et des observateurs avertissent qu'un nombre croissant d'emplois pourraient être éliminés à mesure que l'IA progresse. Bien que certains responsables des ressources humaines voient l'IA comme une opportunité d'amélioration de l'efficacité, d'autres reconnaissent que des emplois seront perdus, tout en soulignant des améliorations possibles. La tension persiste entre les avantages de l'IA pour la productivité et les préoccupations croissantes quant à son impact sur l'emploi.
Les décisions que nous prenons aujourd'hui ne façonnent pas seulement les bénéfices du prochain trimestre, mais établissent également les fondations d'un avenir guidé par l'IA qui redéfinit notre manière de travailler. Elon Musk, PDG de Tesla, soutient que l'IA conduira les humains à un stade où « aucun travail ne sera nécessaire ». Des indicateurs suggèrent-ils que cette prédiction est déjà en train de se concrétiser ? Les données médiatisées pourraient laisser penser que c'est le cas.
« L'IA nous a obligés à le faire » : c'est la nouvelle raison invoquée par les Big Tech pour justifier leurs récents licenciements, lesquels sont désormais présentés comme nécessaires pour rediriger les ressources vers des projets liés à l'intelligence artificielle. Au cours des deux dernières années, les géants de la tech ont licencié des centaines de milliers d'employés dans le but d'économiser des coûts et de réallouer les fonds financiers vers le développement d'outils d'IA destinés à occuper les postes vacants. Les perspectives d'emploi pour la nouvelle année demeurent incertaines, et les analystes redoutent une poursuite de la tendance à la hausse des licenciements. L'IA a impacté négativement les opportunités d'emploi dans divers secteurs de l'industrie technologique, notamment pour les ingénieurs logiciels, bien que les compétences en IA restent fortement demandées.
1 entreprise sur 3 remplacera ses employés par l'IA en 2024
Selon un récent rapport de ResumeBuilder portant sur 750 chefs d'entreprise utilisant l'IA, 37 % d'entre eux affirment que la technologie remplacera les travailleurs en 2023. Par ailleurs, 44 % d'entre eux déclarent qu'il y aura des licenciements en 2024 en raison de l'efficacité de l'IA. Toutefois, même si des rapports font état de licenciements inspirés par l'IA, de nombreux experts ne sont pas d'accord avec le point de vue de Musk. Julia Toothacre, spécialiste des CV et des stratégies de carrière chez ResumeBuilder, reconnaît que les chiffres de son étude ne reflètent peut-être pas fidèlement le paysage commercial dans son ensemble. « Il y a encore beaucoup d'organisations traditionnelles et de petites entreprises qui n'adoptent pas la technologie de la même manière que certaines grandes entreprises », a déclaré Toothacre.
Alex Hood, chef de produit chez l'éditeur de logiciels de gestion de projet et de collaboration Asana, estime que la moitié du temps que nous passons au travail est consacrée à ce qu'il appelle le « travail sur le travail ». Il fait ici référence aux mises à jour de statut, à la communication interdépartementale et à toutes les autres parties du travail qui ne sont pas au cœur de la raison pour laquelle nous sommes là.
« Si l'IA permet de réduire ces aspects, cela peut être une grande avancée », a déclaré Hood. Selon lui, sans la nuance derrière les chiffres, les statistiques marquant et prédisant les licenciements induits par l'IA reflètent davantage la peur que la réalité. Selon Marc Cenedella, fondateur de Leet Resumes and Ladders, le fait que l'IA s'attaque au travail à la tâche donne aux humains la possibilité de progresser dans la chaîne de valeur. « Pour l'ensemble de l'économie, les travailleurs pourront se concentrer sur « l'intégration, la structuration ou la définition du travail basé sur les tâches ». Il compare cette évolution à la culture de bureau du milieu du siècle dernier, lorsque des étages entiers étaient occupés par des dactylographes - une situation que l'efficacité des traitements de texte a éliminée.
Selon le rapport State of AI at Work 2023 d'Asana, les employés déclarent qu'en moyenne, près d'un tiers (29 %) de leurs tâches sont remplaçables par l'IA. Pour les deux autres tiers, les dirigeants doivent positionner les employés comme des « humains dans la boucle » essentiels et exploiter l'IA pour aider les employés à accroître la productivité, la créativité et l'innovation dans leurs rôles. Cependant, Asana est un partisan de ce qu'elle appelle « l'IA centrée sur l'humain », qui cherche à améliorer les capacités humaines et la collaboration, et non à remplacer purement et simplement les personnes. Plus les gens comprennent l'IA centrée sur l'humain, plus ils pensent qu'elle aura un impact positif sur leur travail, indique le rapport.
Selon les Nations unies, les cols blancs et les employés de bureau représentent entre 19,6 % et 30,4 % de l'ensemble des personnes employées dans le monde. Les outils d'analyse et de communication ont réorienté le travail de connaissance au fil des ans, et « l'IA générative doit être considérée comme un autre développement dans ce long continuum de changement ».
Conclusion
Les entreprises évaluent leurs effectifs et en concluent que « nous avons un tas de bois mort. Et si nous avions une organisation plus efficace, nous pourrions faire davantage », a déclaré l’analyste de Jefferies, Brent Thill. « Les licenciements vont se poursuivre et cela pourrait empirer. C’est devenu contagieux. » Les entreprises réévaluent les domaines prioritaires pour l’investissement et suppriment des postes dans des divisions coûteuses mais non essentielles, comme la plateforme de streaming vidéo Twitch d’Amazon, qui a supprimé des centaines d’emplois cette année. Amazon, Microsoft, Meta, Alphabet (la société mère de Google) et le service de streaming musical Spotify font partie des entreprises qui ont signalé leur intention de trouver un tel équilibre cette année
En somme, les entreprises technologiques adaptent leurs effectifs pour investir dans de nouveaux domaines tels que l’IA générative, tout en cherchant à maintenir une discipline des coûts et à répondre aux demandes changeantes du marché. Le paysage de l’emploi dans le secteur de la technologie continue d’évoluer, et il est essentiel que les entreprises s’adaptent pour rester compétitives dans ce domaine en constante mutation.
Plus de 20 000 offres d'emploi pour les professionnels de l'informatique
Sources : Layoff, Resume Builder, rapport State of AI at Work 2023 d'Asana
Et vous ?
L’automatisation et l’IA sont-elles inévitables dans le monde du travail ou existe-t-il des alternatives pour préserver les emplois humains ?
Quelles sont les implications sociales et économiques de ces licenciements ? Comment cela affecte-t-il les familles, les communautés et l’économie dans son ensemble ?
Comment les entreprises peuvent-elles équilibrer l’innovation et la responsabilité sociale ? Partagez vos idées sur la manière dont les entreprises peuvent investir dans l’IA tout en veillant à ne pas laisser de côté leurs employés.
Quelles compétences devraient être développées pour s’adapter à ces changements, dans un monde où l’IA joue un rôle de plus en plus important ?
Quelles sont les opportunités cachées dans cette transition vers l’IA ? Quels aspects positifs de cette évolution, tels que de nouvelles opportunités d’emploi, de nouveaux domaines de recherche et d’innovation, et la façon dont l’IA peut améliorer nos vies voyez-vous ?
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L'IA est surtout une bonne excuse pour licencier sans avouer que l'entreprise connait des difficultés, très vrai actuellement dans la tech américaine.
Les licenciements dans la tech sont les plus élevés depuis le crash du Dot-Com : déjà plus de 50 000 travailleurs licenciés en 2024,
mais les salaires des ingénieurs en IA ont augmenté de 12 %
Les suppressions d’emplois dans l’industrie technologique l’année dernière ont été attribuées à la nécessité d’économiser, motivée par l’inflation et une vague d’embauches pendant la pandémie. Alors, quelle est l'explication cette année, surtout quand nombre de ces entreprises ont accumulé une quantité importante de liquidités ?
Depuis le début de l’année, le secteur technologique a été témoin d’une vague de licenciements sans précédent depuis l’éclatement de la bulle Internet. Plus de 50 000 travailleurs ont été licenciés dans plus de 200 entreprises technologiques. Cette tendance alarmante rappelle les jours sombres du début des années 2000, lorsque des entreprises emblématiques ont disparu presque du jour au lendemain.
Les raisons de ces licenciements sont multiples. Les entreprises cherchent à réduire leurs coûts et à optimiser leurs opérations dans un contexte économique incertain. De plus, l’essor de l’intelligence artificielle (IA) a permis de réaliser des gains d’efficacité qui rendent certains postes obsolètes. Paradoxalement, alors que de nombreux professionnels de la tech se retrouvent sans emploi, les salaires des ingénieurs spécialisés en IA ont connu une hausse de 12%, soulignant la valeur croissante de cette expertise sur le marché du travail.
Les emplois informatiques ne sont plus la valeur sûre qu’ils étaient autrefois. Depuis le début de l'année, 209 entreprises technologiques ont licencié 50 312 salariés, selon Layoffs.fyi. L’année dernière, un total de 1 191 entreprises technologiques ont licencié 269 180 employés.
Ce ne sont pas seulement les startups qui licencient leurs employés. Alphabet, Amazon, Cisco, eBay, Meta, Microsoft, SAP et Unity Software ont tous réduit leurs effectifs ces derniers mois et en nombre important. PayPal est un autre exemple : la société a annoncé en janvier son intention de supprimer 2 500 emplois, soit 9 % de ses effectifs.
Le carnage est si grand qu'il est juste derrière l'effondrement des entreprises Internet en 2001, selon Challenger, Gray & Christmas. Son dernier rapport offre un léger soulagement au secteur puisque les réductions dans le secteur entre janvier et février 2024 ont chuté de 55 pour cent par rapport aux 63 216 réductions jusqu'en février 2023.
Notamment, les chiffres ne correspondent pas parfaitement aux calculs de Layoffs.fyi. La société d’outplacement indique qu’entre janvier et février 2024, quelque 28 218 suppressions d’emplois dans le secteur technologique ont été réalisées, dont 12 412 en février.
Quelle que soit votre idée, les chiffres sont mauvais pour les travailleurs de l’industrie, habitués à être courtisés par plusieurs entreprises lorsqu’ils recherchent un emploi.
Beaucoup trouvent la recherche d'emploi très compétitive
Selon une série d'interview de CNBC, la recherche d'emploi est très compétitive.
Le quotidien parle par exemple de Krysten Powers, qui a été licenciée en janvier de la start-up Flyr, spécialisée dans les technologies du voyage, après deux ans passés au marketing dans l'entreprise. Elle a déclaré que naviguer sur le marché du travail actuel est comme un travail à temps plein, « parfois encore plus difficile ».
« Vous publiez des CV et obtenez des refus presque immédiats », a déclaré Powers, qui travaille dans le marketing depuis une décennie. « Cela nuit à votre confiance et vous souffrez de ce genre de syndrome de l'imposteur ».
Powers vit avec son mari et ses deux enfants dans la petite ville de Natchez, dans le Mississippi. Un mois avant qu'elle ne perde son emploi, sa famille a acheté une nouvelle maison. Powers a déclaré que déménager n’était pas une option et qu’elle n’envisageait que des rôles à distance dans le marketing. Elle est cependant prête à accepter une baisse de salaire.
« C'est certainement une leçon d'humilité », a-t-elle déclaré.
La même dynamique se joue dans l’ensemble du secteur, même pour les anciens employés de Google, qui a longtemps été considérée comme le foyer des talents d’élite de la Silicon Valley.
Christopher Fong, qui a travaillé chez Google de 2006 à 2015, est le fondateur d'un groupe appelé Xoogler.co, qui cherche à apporter une aide aux personnes licenciées par la société Internet. L'organisation créée il y a 9 ans, composée de milliers d'employés anciens et actuels de Google, propose un soutien par les pairs et des centaines d'événements en personne.
En janvier, Google a supprimé plusieurs centaines de postes dans ses équipes matérielles, d'ingénierie centrale et Google Assistant. Un an plus tôt, l'entreprise avait supprimé 12 000 emplois, soit environ 6 % de ses effectifs à temps plein.
Fong a déclaré que le « plus grand défi » aujourd’hui pour de nombreux anciens employés de Google est de trouver un emploi qui maintienne leur niveau de salaire antérieur.
Michael Kascsak, licencié par Google en mars de l'année dernière, a adopté une approche différente dans sa recherche d'emploi.
Kascsak a déclaré qu'il se félicitait d'une réduction de salaire pour commencer en janvier en tant que responsable de l'acquisition de talents pour l'entreprise vétérinaire CityVet, après avoir postulé à des centaines d'emplois. Il a reconnu que son ancien employeur avait fixé des attentes en matière de rémunération exceptionnellement élevées.
« Je me suis lancé dans cette démarche en sachant que j’avais eu la chance de travailler dans une entreprise qui payait au centile supérieur et je suis réaliste. Je me suis préparé à faire preuve de flexibilité », a déclaré Kascsak, qui vit à Austin, au Texas, et qui a auparavant travaillé dans la recherche de talents pour Google. « Le salaire me convient maintenant parce que je suis dans l'environnement dans lequel je veux évoluer, avec des gens formidables ».
L'IA, le nouvel eldorado des chercheurs d'emploi ?
Roger Lee, créateur de Layoffs.fyi, a noté que bon nombre de ces travailleurs abandonnent complètement la technologie. « Même les ingénieurs font des compromis : ils acceptent des postes moins stables, un environnement de travail plus difficile ou des salaires et avantages sociaux inférieurs », a-t-il déclaré.
Et la situation est encore pire pour les demandeurs d’emploi qui restent dans le secteur technologique. Les augmentations de salaire autrefois robustes semblent n'exister plus, car les salaires du secteur technologique ont « largement stagné » au cours des deux dernières années, a déclaré Lee. Cela ne veut pas dire qu'ils ne paient pas bien – relativement parlant – une fois qu'un emploi est obtenu.
Une personne débutante dans le domaine de l'intelligence artificielle pourrait gagner entre 109 500 et 138 500 dollars, selon Comprehensive.io, un outil de suivi des rémunérations que Lee a récemment aidé à lancer. À l’autre extrémité du spectre, un directeur principal – quelqu’un qui gère des administrateurs de divers groupes ou est responsable d’une fonction commerciale – peut percevoir un salaire compris entre 178 500 $ et 310 050 $, selon le site.
L’essentiel est la raison des réductions, mais les entreprises semblent avoir déplacé les objectifs cette année. En 2023, les entreprises technologiques ont affirmé qu’elles devaient réduire leurs effectifs après une frénésie d’embauches pendant la pandémie, ainsi qu’en raison de l’inflation et de la faible demande des consommateurs. Cette année, l’inflation est nettement en baisse et bon nombre de ces entreprises sont rentables et disposent de liquidités abondantes.
Alors, qu’est-ce qui motive cette vague de suppression d'emploi ?
« Il y a un effet grégaire dans la technologie », a déclaré Jeff Shulman, professeur à la Foster School of Business de l'Université de Washington, qui suit l'industrie technologique. « Les licenciements semblent aider le cours de leurs actions, donc ces entreprises ne voient aucune raison de s'arrêter ».
Certaines petites startups technologiques sont à court de liquidités et sont confrontées à des difficultés de collecte de fonds avec l'ère de l'argent facile désormais révolue, ce qui a entraîné des réductions d'effectifs. Mais les experts affirment que pour la plupart des grandes entreprises technologiques cotées en bourse, la tendance aux licenciements de ce mois-ci vise à satisfaire les investisseurs.
Shulman ajoute : « Ils s'en sortent parce que tout le monde le fait. Et ils s'en sortent parce que maintenant c'est la nouvelle normalité », a-t-il déclaré. « Les travailleurs sont plus à l'aise avec cela, les investisseurs en actions l'apprécient, et je pense donc que nous allons voir cela continuer pendant un certain temps ».
Les taux d’intérêt, autour de 5,5 %, ont considérablement augmenté par rapport aux taux proches de zéro de la pandémie. Et certaines entreprises technologiques remanient leur personnel pour donner la priorité aux nouveaux investissements dans l’IA générative. Mais les experts estiment que ces facteurs n'expliquent pas suffisamment la frénésie de licenciements de ce mois-ci.
Quelle que soit la raison qui alimente la réduction des effectifs dans le secteur technologique, Wall Street en a pris note. Le S&P 500 a atteint plusieurs sommets historiques ce mois-ci, menés par les actions technologiques dites Magnificent Seven. Alphabet, Meta et Microsoft ont tous établi de nouveaux records, la valeur de Microsoft dépassant désormais les 3 000 milliards de dollars.
Et alors que Wall Street se rallie à l’annonce du licenciement d’employés du secteur technologique, de plus en plus d’entreprises technologiques licencient des travailleurs.
« Vous voyez que ces entreprises technologiques sont presque récompensées par Wall Street pour leur discipline en matière de coûts, ce qui pourrait encourager ces entreprises, ainsi que d'autres entreprises du secteur technologique, à réduire leurs coûts et à licencier du personnel », a déclaré créateur de Layoffs.fyi.
Jeffrey Pfeffer, professeur de commerce à Stanford, a qualifié le phénomène des entreprises d'un secteur qui imitent les licenciements d'employés de « licenciements imitateurs ». Comme il l'explique : « Les licenciements dans l'industrie technologique sont fondamentalement un exemple de contagion sociale, dans lequel les entreprises imitent ce que font les autres. »
Conclusion
L’impact de ces licenciements ne se limite pas aux individus concernés. Il a des répercussions sur l’économie globale et la dynamique du marché de l’emploi dans le secteur technologique. Les travailleurs licenciés doivent souvent accepter des postes moins rémunérateurs ou changer de carrière. Cependant, il est important de noter que le secteur de l’IA reste robuste, avec des salaires médians atteignant 136 620 $ par an aux États-Unis, ce qui reflète la demande soutenue pour des compétences en IA.
Aussi, bien que le secteur technologique traverse une période difficile, marquée par des licenciements massifs, l’IA émerge comme un domaine résilient offrant des opportunités de carrière prometteuses. Les ingénieurs en IA sont de plus en plus recherchés, et leur expertise est récompensée par des salaires en hausse, même dans un climat économique tendu.
Sources : Layoff, Glassdor, Challenger, Gray & Christmas, Jeffrey Pfeffer
Et vous ?
Comment la tendance actuelle des licenciements dans la tech affecte-t-elle l’attractivité du secteur pour les nouveaux diplômés et les professionnels en début de carrière ?
Quelles stratégies les travailleurs technologiques devraient-ils adopter pour sécuriser leur avenir professionnel dans un paysage en constante mutation?
Quelles compétences spécifiques pensez-vous que les ingénieurs en IA devraient développer pour rester pertinents dans un marché du travail en évolution ?
Comment les entreprises technologiques peuvent-elles équilibrer la nécessité de réduire les coûts avec l’importance de maintenir une main-d’œuvre qualifiée et motivée ?
Comment pensez-vous que les entreprises peuvent mieux préparer leurs employés à l’évolution rapide des technologies?
En quoi la hausse des salaires des ingénieurs en IA influence-t-elle l’innovation et l’investissement dans d’autres domaines technologiques ?
Quel rôle les gouvernements devraient-ils jouer pour soutenir les travailleurs affectés par les licenciements dans le secteur technologique ?
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Mustafa Suleyman, directeur général de Microsoft AI, déclare que l'IA est "une nouvelle espèce numérique, la vague de création la plus rapide et la plus importante jamais observée"
Mustafa Suleyman a déclaré que l'IA est une "nouvelle espèce numérique" qui deviendra infiniment intelligente avec un QI presque parfait. Il pense que l'humanité finira par considérer les assistants d'IA comme des "compagnons numériques" ou de "nouveaux partenaires", plutôt que comme un simple outil. Il a ajouté que "l'IA sera dotée d'une intelligence émotionnelle exceptionnelle et les compagnons numériques seront gentils, solidaires, empathiques". Il a cherché à démystifier l'IA dans un contexte d'inquiétude croissante quant à son impact sur des questions telles que l'emploi ou les deepfakes générés par l'IA.
Mustafa Suleyman est chercheur et entrepreneur britannique en IA. Il a cofondé le laboratoire d'IA DeepMind, racheté par Google et rebaptisé Google DeepMind en 2023. Il a également cofondé en 2022 la startup d'IA Inflection AI avec Reid Hoffman et Karén Simonyan. Il a rejoint Microsoft en mars 2024 pour diriger la division Microsoft IA consacrée au développement de produits d'IA grand public, dont l'assistant Copilot. Suleyman a été suivi chez Microsoft par la plupart des employés d'Inflection IA. Cela s'est produit après que Microsoft a dirigé un tour de table de 1,3 milliard de dollars dans Inflection AI l’année dernière.
Suleyman est monté sur la scène de TED2024 la semaine dernière pour exposer sa vision d'un avenir fondé sur l'IA. Il a déclaré que l'IA est la plus récente vague de création depuis le début de la vie sur Terre, et que nous sommes dans la vague de création la plus rapide et la plus importante de l'histoire. Selon lui, l'industrie doit trouver les bonnes analogies pour le potentiel futur de l'IA afin de donner la priorité à la sécurité et de veiller à ce que cette nouvelle vague serve toujours l'humanité et l'amplifie. Bien que la communauté voit l'IA comme un "outil", Suleyman estime que ce terme ne rend pas compte de ses capacités.
Il a déclaré : « pour contenir cette vague, placer l'action humaine en son centre et atténuer les inévitables conséquences involontaires qui risquent de se produire, nous devrions commencer à y penser comme à un nouveau type d'espèce numérique ». Selon le patron de Microsoft IA, si l'on veut vraiment comprendre l'impact de l'IA sur l'espèce humaine, il peut être utile de considérer l'IA comme une "espèce" à part entière. « Je pense que l'IA devrait être considérée comme une nouvelle espèce numérique », a-t-il déclaré. Cette déclaration peut sembler osée, mais il ajoute que cela ne devrait pas être pris au pied de la lettre.
« Ne prenez pas cela trop au pied de la lettre, mais je prédis que nous finirons par les considérer comme des compagnons numériques, de nouveaux partenaires dans les voyages de nos vies », a-t-il ajouté. En bref, Suleyman entrevoit un avenir où les agents d'IA (ou assistants d'IA) joueront un rôle profondément impliqué dans la vie humaine, accomplissant des tâches avec plus d'autonomie que les appareils aujourd'hui conventionnels tels que les ordinateurs et les smartphones. Cela signifie qu'ils ressembleront moins à des outils qu'à des êtres virtuels bourdonnants. Et donc, selon le chercheur, à une autre "espèce".
Quant à savoir à quoi ressemblerait ce monde dans la pratique, les prédictions de Suleyman semblent tout droit sorties d'un roman de science-fiction. Selon lui, tout (c'est-à-dire l'ensemble du Web) sera bientôt représenté par une interface conversationnelle expérimentée par le biais d'une IA personnelle, ou d'un assistant numérique propre à ses utilisateurs. De plus, selon Suleyman, ces IA seront infiniment informées et seront bientôt factuellement exactes et fiables. « Ils auront un QI presque parfait. Ils auront aussi une intelligence émotionnelle exceptionnelle. Ils seront gentils, solidaires, empathiques », a-t-il déclaré.
Cette vision nécessite toutefois quelques mises en garde. Bien que l'industrie de l'IA et les technologies qu'elle recèle aient incontestablement connu une période d'accélération rapide, les outils d'IA existants, notamment les chatbots tels que ChatGPT d'OpenAI et Gemini (anciennement Bard) de Google, se sont révélés à maintes reprises peu fiables dans les faits. Quant au "quotient émotionnel", il est difficile de savoir si les programmes d'IA parviendront un jour à imiter l'expérience émotionnelle humaine, sans parler de la question de savoir si cela serait positif ou négatif pour nous à long terme. La question reste posée.
Mais selon Suleyman, ces attributs ne seraient qu'un début. Il a déclaré que les choses commenceront vraiment à changer lorsque l'IA commencera à faire des choses dans le monde numérique et physique. Il ne s'agira plus seulement d'assistants mécanistes : « ils seront des compagnons, des confidents, des collègues, des amis et des partenaires, aussi variés et uniques que nous le sommes tous. Ils parleront toutes les langues, absorberont tous les types de données de capteurs, de vues, de sons, de flux et de flux d'informations, dépassant de loin ce que chacun d'entre nous pourrait consommer en un millier d'années ».
Cependant, encore une fois, bien que cette prédiction soit fascinante à envisager, elle reste une prédiction. Et elle est résolument optimiste. Bien que Suleyman ait récemment admis que l'IA est fondamentalement une technologie de remplacement de la main-d'œuvre, toute réalité de ce que le déplacement massif de la main-d'œuvre signifierait pour l'humanité était absente de l'utopie de l'IA que le dirigeant de Microsoft a partagée avec le public de TED. Interrogé plus tard sur les risques liés à l'IA, Suleyman a affirmé que les avantages futurs de l'IA parleront d'eux-mêmes, quels que soient les effets néfastes à court terme.
« Dans le passé, le déblocage de la croissance économique s'accompagnait souvent d'énormes inconvénients. L'économie se développait à mesure que les gens découvraient de nouveaux continents et ouvraient de nouvelles frontières. Mais en même temps, ils ont colonisé des populations. Nous avons construit des usines, mais c'était des lieux de travail sinistres et dangereux. Nous avons exploité le pétrole, mais nous avons pollué la planète », a-t-il déclaré. Selon lui, l'IA est différente : « aujourd'hui, nous ne découvrons pas un nouveau continent pour en piller les ressources. Nous en construisons un à partir de rien ».
Toutefois, les propos de Suleyman semblent une nouvelle fois loin de la réalité. La construction de l'IA générative a surtout coûté cher aux travailleurs africains, dont beaucoup ont raconté qu'ils avaient subi des traumatismes graves, qui ont changé leur vie, en raison du sinistre travail de modération de contenu nécessaire pour former des modèles d'IA tels que les grands modèles de langage GPT d'OpenAI. Le nouvel employeur de Suleyman a beaucoup investi dans les modèles d'OpenAI. OpenAI aurait fait appel à des travailleurs kényans payés moins de 2 dollars par heure pour rendre ChatGPT moins toxique.
Selon les analystes, l'optimisme de Suleyman est facile à comprendre. Il occupe une position puissante dans l'industrie et a largement contribué au développement de programmes d'IA révolutionnaires, notamment les innovations AlphaGo et AlphaFold. À l'avenir, il serait important de prêter attention aux scénarios que des acteurs comme Suleyman présentent comme les futurs possibles de l'humanité en matière d'IA et aux détails moins reluisants qu'ils laissent de côté dans le processus. Suleyman n'aborde pas non plus les solutions potentielles pour faire face à la consommation énergétique excessive de l'IA.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Peut-on considérer l'IA comme une "espèce" à part entière comme Mustafa Suleyman le prétend ? Pourquoi ?
Partagez-vous son avis selon lequel l'IA aura bientôt un QI presque parfait et deviendra factuellement exacte et fiable ?
Voir aussi
OpenAI a fait appel à des travailleurs kényans payés moins de 2 dollars par heure pour rendre ChatGPT moins toxique, les experts jugent ce tarif faible en raison des "tâches ingrates" des employés
Mustafa Suleyman, cofondateur de DeepMind, avertit que l'IA "remplace fondamentalement la main-d'œuvre", les travailleurs craignent que l'IA rende obsolètes les emplois comme l'écriture et le codage
Mustafa Suleyman, cofondateur de DeepMind et d'Inflection AI, prédit que l'intelligence artificielle va tout envahir et constitue même une menace pour la structure de l'État-nation
Au seuil de l’automatisation IA : la chef de cabinet du PDG d'Anthropic estime que « ces trois prochaines années seront peut-être les dernières où je travaillerai »,
elle partage ses réflexions sur l'obsolescence du travail
Avital Balwit, chef de cabinet du PDG d'Anthropic, partage ses réflexions sur les cinq dernières années de son travail. À l’âge de 25 ans, elle se trouve à la croisée d’un développement technologique qui pourrait mettre fin à l’emploi tel qu’elle le connaît. Travaillant pour une entreprise d’intelligence artificielle de pointe, elle observe les avancées des modèles de langage capables de générer du contenu cohérent sur une variété de sujets.
Les projections concernant l'impact de l'IA sur le marché de l'emploi sont diverses.
Certains, comme l'économiste du MIT, David Autor, conteste l'idée largement répandue selon laquelle l'intelligence artificielle (IA) serait nécessairement destructive d'emplois. Autor soutient que l'IA pourrait contribuer à la reconstruction de la classe moyenne en élargissant l'accès à des expertises spécialisées. Il met en lumière le fait que la crainte de la diminution des emplois en raison de l'IA est déplacée, car le monde industrialisé est confronté à une pénurie de main-d'œuvre due à des facteurs démographiques.
Une thèse que Google embrasse volontiers. L'entreprise a publié une étude qui suggère que les capacités actuelles de l'IA sont exagérées et qu'elle est encore loin de pouvoir remplacer une bonne partie de la main-d'œuvre mondiale comme certains veulent le faire croire. Mais encore, le rapport insiste sur le fait que cela ne devrait pas changer à court terme en raison des limites de la technologie. Il indique que l'IA n'est pas encore en mesure d'effectuer de manière fiable un travail en plusieurs étapes qui impliquent de la planification, du raisonnement ou de la mémoire. Le rapport est avant tout un retour à la réalité dans un contexte de battage médiatique incessant sur l'IA générative et ses capacités réelles.
D'autres y voient une menace. C'est le cas de The Burning Glass Institute qui a fait une liste le développement de logiciels parmi les métiers concernés. La publication des résultats de cette enquête fait suite à une autre de l’OIT qui liste la même catégorie de professionnels parmi ceux sous la menace de l’intelligence artificielle. Le tableau ravive les questionnements sur les perspectives de mise au rebut totale des développeurs humains.
« Comme le montre la figure 4, les précédentes vagues d'automatisation ont surtout touché les professions à bas salaires (indiquées par des barres bleues). La vague d'automatisation par l’IA générative est unique en ce sens que les cols bleus pourraient être les moins touchés. Cela s'explique à la fois par l'augmentation de la demande de ces travailleurs en raison de la croissance des catégories de biens et de services haut de gamme et l'incapacité de l’intelligence artificielle générative à effectuer des tâches physiques. En fait, les professions les plus exposées à l'intelligence artificielle générative sont les professions libérales à haut salaire (illustrées par des barres jaunes) », soulignent les résultats de l’enquête.
C'est dans cette dernière catégorie que figure Avital Balwit.
« La réaction générale des travailleurs du savoir aux modèles de langage est celle du déni »
Avital Balwit s'est exprimée dans un billet de blog :
« J’ai 25 ans. Ces trois prochaines années pourraient bien être les dernières années où je travaille. Je ne suis pas malade, je ne deviens pas mère au foyer, et je n’ai pas eu la chance financière d’être au bord de la retraite volontaire. Je me tiens au seuil d’un développement technologique qui semble probablement mettre fin à l’emploi tel que je le connais.
« Je travaille dans une entreprise d’intelligence artificielle de pointe. À chaque itération de notre modèle, je suis confrontée à quelque chose de plus capable et de plus général que précédemment. À ce stade, il peut générer de manière compétente un contenu cohérent sur une large gamme de sujets. Il peut résumer et analyser des textes de manière passable. En tant que personne qui a autrefois gagné de l’argent en tant que rédactrice indépendante et qui était fière de sa capacité à écrire de grandes quantités de contenu rapidement (une compétence qui, comme découper des blocs de glace d’un étang gelé, est sans doute obsolète), il m’est difficile de ne pas remarquer ces avancées.
« L’écriture indépendante a toujours été une compétence très demandée, et l’introduction des modèles de langage a encore intensifié la concurrence. La réaction générale des travailleurs du savoir aux modèles de langage est celle du déni. Ils s’accrochent aux rares domaines où de tels modèles ont encore du mal, plutôt que de remarquer l’étendue croissante des tâches où ils ont atteint ou dépassé le niveau humain ».
« Beaucoup souligneront que les systèmes d’IA n’écrivent pas encore de livres primés, sans parler de breveter des inventions. Mais la plupart d’entre nous non plus ne faisons pas ces choses. La comparaison économiquement et politiquement pertinente pour la plupart des tâches n’est pas de savoir si le modèle de langage est meilleur que le meilleur humain, mais s’il est meilleur que l’humain qui ferait autrement cette tâche.
« Cela rend l’objection selon laquelle les systèmes d’IA ne codent pas encore de longues séquences ou ne font pas plus que des mathématiques assez basiques par rapport à la réalité. Mais ces systèmes continueront de s’améliorer dans toutes les tâches cognitives. L’objectif commun du domaine de l’intelligence artificielle est de créer un système capable de tout faire. Je m’attends à ce que nous y parvenions bientôt.
« Si j’ai raison, comment devrions-nous envisager l’obsolescence imminente du travail ? Il convient de noter d’emblée que même aujourd’hui, le travail est loin d’être le seul moyen de participer à la société. Néanmoins, il s’est avéré être le meilleur moyen de transférer richesse et ressources ; il offre des biens personnels tels que la connexion sociale, le statut et le sens ; et il offre des biens sociaux tels que la stabilité politique.
« Face à cette possibilité de perte, devrions-nous réagir avec tristesse, peur, joie ou espoir ? Les effets économiques globaux de l’intelligence artificielle générale (IAG) sont difficiles à prévoir, et je me concentrerai ici sur la question de savoir comment les gens se sentiront sans travail, s’ils pourront être heureux. Il existe évidemment d’autres questions vitales, comme celle de savoir comment les gens pourront satisfaire leurs besoins matériels. Beaucoup ont examiné cette question, sans qu’une réponse définitive ait encore été adoptée comme politique officielle par un gouvernement. Je vais plutôt faire quelque chose qui peut sembler être de la triche ».
Pour elle, l'obsolescence du travail tel que nous le connaissons est en marche
« Je m'attends à ce que l'IA devienne beaucoup plus performante qu'elle ne l'est aujourd'hui. La recherche sur les systèmes d'IA a montré qu'ils s'améliorent de manière prévisible avec de meilleurs algorithmes, des données plus nombreuses et de meilleure qualité, et une plus grande puissance de calcul. Les laboratoires sont en train d'augmenter la taille de leurs clusters, c'est-à-dire les groupes d'ordinateurs sur lesquels tournent les algorithmes. L'apprentissage automatique est un domaine jeune, avec une énorme quantité de « fruits à portée de main » en termes de découvertes, ce qui signifie que les chercheurs trouvent continuellement des améliorations aux algorithmes de ces systèmes d'intelligence artificielle. Bien qu'une énorme quantité de données ait déjà été introduite dans ces systèmes, il en reste encore à découvrir, et ces données peuvent également être générées par les systèmes eux-mêmes. Ainsi, compte tenu des « lois d'échelle », nous pouvons raisonnablement prévoir que ces systèmes continueront à s'améliorer, du moins jusqu'à ce que ces données soient épuisées.
« Nombreux sont ceux qui s'attendent à ce que l'IA soit un jour capable de réaliser toutes les tâches économiquement utiles. Je suis d'accord. Compte tenu de la trajectoire actuelle de la technologie, je m'attends à ce que l'IA excelle d'abord dans tous les types de travail en ligne. En gros, tout ce qu'un travailleur à distance peut faire, l'IA le fera mieux. La rédaction, la préparation des déclarations de revenus, le service à la clientèle et bien d'autres tâches sont ou seront bientôt largement automatisées. J'en vois les prémices dans des domaines tels que le développement de logiciels et le droit des contrats. D'une manière générale, les tâches qui impliquent la lecture, l'analyse et la synthèse d'informations, puis la production de contenu à partir de ces informations, semblent mûres pour être remplacées par des modèles de langage.
« Il est peu probable que l'obsolescence survienne au même rythme pour tous les types de travail, et même lorsque nous disposerons d'une "IA de niveau humain", les effets seront très différents avant et après le déploiement généralisé de la robotique. Le rythme des améliorations de la robotique accuse un retard considérable par rapport à l'automatisation cognitive. Elle s'améliore également, mais plus lentement. Quiconque gagne sa vie en effectuant des mouvements délicats et variés guidés par un savoir-faire spécifique à une situation donnée peut s'attendre à travailler pendant encore bien plus longtemps que cinq ans. Ainsi, les électriciens, les jardiniers, les plombiers, les bijoutiers, les coiffeurs, ainsi que ceux qui réparent des ferronneries ou fabriquent des vitraux pourraient voir leur travail contribuer à notre société pendant encore de nombreuses années. Les industries réglementées telles que la médecine ou la fonction publique conserveront une implication humaine plus longtemps, mais même là, je m'attends à un nombre de plus en plus restreint de travailleurs humains qui seront de plus en plus complétés par des systèmes d'IA travaillant à leurs côtés.
« Enfin, je m'attends à ce qu'il y ait des emplois où les humains seront préférés aux IA, même si les IA peuvent faire le travail aussi bien, ou peut-être même mieux. Il s'agira d'emplois pour lesquels le fait même qu'un humain fasse le travail apporte quelque chose, probablement parce que le consommateur a l'impression d'avoir une relation avec le travailleur humain en tant qu'être humain ».
Source : Avital Balwit
Et vous ?
Que pensez-vous de son analyse ? La trouvez-vous pertinente ? En quoi ?
Quelle est votre vision de l’avenir du travail ? Pensez-vous que l’intelligence artificielle remplacera complètement les emplois humains, ou croyez-vous en une coexistence harmonieuse entre les deux ?
Comment pouvons-nous réinventer notre relation au travail ? Si les emplois traditionnels deviennent obsolètes, comment pouvons-nous redéfinir notre identité et notre valeur en dehors du travail rémunéré ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’automatisation ? L’automatisation peut améliorer l’efficacité et la productivité, mais quels sont les risques pour la société et les individus ?
Comment pouvons-nous garantir une transition en douceur vers un monde post-travail ? Quelles politiques et mesures pourraient aider à soutenir les travailleurs touchés par l’automatisation ?
Quel rôle l’éducation et la formation joueront-elles dans cet avenir ? Comment pouvons-nous préparer les générations futures à un monde où le travail traditionnel est moins central ?
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les clients qui paient les journaux, veulent des articles de qualités (sans faute, écrit de manière clair et concis sans blabla a rallonge et neutre politiquement), ca l'ia pourra le fournir.
par contre ceux qui paient veulent aussi une info vrai, le métier de journaliste doit évoluer sur cette voie, la rédaction d'article n'a pas vraiment de valeur, la vérification des faits par contre me semble importante !
Je vois pas l’intérêt de lire des articles qui raconte n'importe quoi, un site me ferait le coup, après 2-3 fois de fakenews je ne vais plus sur ce site. Cela fait longtemps que j'ai déserté tf1/bfm/cnews/lci pour cette raison.
A l'aube des élections, je liste tous les journaux qui font des articles sur "les danger de l’extrême droite" sans parler des autres partis politique, arte par exemple c'est terminé pour moi, c'est devenu une chaine de propagande de gauche et pro europe et plus du tous informative. J'évite les journaux orienté extrême droite du style Valeurs actuelle, c'est pas pour tomber dans le travers inverse. Ceux qui font que des articles pour dire que l'UE c'est bien c'est parfait, ne valent pas mieux que ceux qui écrivent H24 que l’Europe faut la quitter.
Chacun prêche sa paroisse en mentant sur les chiffres ou bien en oublient de donner ceux qu vont pas dans leurs sens.
vérifier des données/chiffres, vérifier l’authenticité d'une photo, en cas d'erreur découverte après publication mettre à jours l'article et prévenir les lecteurs.
Le mieux c'est les articles sur les sondages, je suis sur que je peux obtenir un sondage pour dire que 51% des français voudrait voudrait exterminer tous les vieux et handicapés pour réduire la dette. suffit de tourner bien comme il faut les questions, voir de poser des questions qui n'ont rien à voir et de bien choisir les répondants et d'en choisir peu (10 personnes par exemple).
Ca me fait un gros titre putaclic pour la journée, la méthode du sondage osef. en réalité c'est un sondage poser sur le forum 18-25 dans le topic troll et 200 personnes y ont répondu à la question: "doit on tout faire ce qui est possible de faire pour réduire la dette sans impacter les jeunes en bonne santé ?"
En ce moment, je recommande le journal Elucid, pour l'instant je ne suis pas déçu par le sérieux de leurs travail de qualité, que jamais une IA ne pourra faire !
la section économie est irréprochable, un exemple
L'IA va faire très mal à la caste des employés de bureau. Idem chez les devs, tous ne survivront pas même s'ils ne vont pas disparaître, loin de là. Par contre, les boulangers, carreleurs, maçons,plombiers n'ont a priori pas trop de souci à se faire.
Au que si ils ont a craindre car:
qui va acheter son pain et pâtisserie en boulangerie ?
Qui a les moyens de se payer les services d'un carreleur/macon/plombier ?
Qui va acheter les voitures électrique à plus de 30000€ ?
réponse: les csp+ qui font des métiers de bureaux pas les smicards.
les smicards achetent des vielles voiture d'occasion, font eux meme leurs travaux car pas les moyens de se payer un professionnel et achete leurs pains et gâteaux à lidl/autre grande surface discount et vivent dans des logements sociaux car ne peuvent pas se payer eux même un loyer sur le marché privé.
L'europe est le 1er pole de commerce dans le monde, bien loin devant les usa/chine/inde.
C'est grâce aux "gros" salaires qu'on peut se payer les produits chinois/indiens et des produits/prestations national (plombiers, boulanger...), si plus de gros salaire c'est le marché mondial qui va s'effondrer et le plombier va avoir bien moins client donc chute de son chiffre d'affaire et la fin va s'appauvrir comme tous le monde.
d'ailleurs si demain je suis au chômage j'aurais le temps de poser moi même mon carrelage et de fabriquer mon propre pain.
mais si je suis au chômage, de toute façon je vais pas dépenser de l'argent dans ces futilités, je vais bloquer mon épargne et dépenser le moins possible et donc créer une récession qui va rien arranger.
De ce que je vois l'IA va supprimer le travail d'après la majorité des articles mais j'aimerais surtout qu'elle me donne du temps libre en améliorant mon quotidien :
- robot aspirateur... bon ça existe mais ça ne fais pas forcément bien les coins
- robot vapeur pour nettoyer le sol et pas juste avec une petite serpillière qui passe un coup d'eau
- robot d'entretien du jardin : tondre, élaguer, couper les herbes des bordures
- ...
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