Souhaitez-vous une refonte du clavier AZERTY pour faciliter la saisie en français ?
Le gouvernement français souhaite améliorer le clavier français
Le clavier anglais « QWERTY » pour les machines à écrire a été breveté en 1868. De cette disposition des frappes a été tirée celle du clavier français distingué par les six premières touches alphabétiques du clavier « AZERTY ». Étant donc une modification légère du clavier anglais, le clavier français parait inadapté, selon le ministère de Culture et de la Communication, surtout lorsqu’il s’agit d’écrire certains mots et caractères qui sont typiques au français.
Pour étayer ces propos, cette entité étatique a publié dans ce mois, un rapport montrant les limites et les conséquences découlant des dispositions actuelles du clavier français. Dans un premier temps, l’on note par exemple dans ce rapport que le clavier français actuel n’offre pas la possibilité d’accentuer les mots en majuscules. Cela a conduit de nombreuses personnes à soutenir le fait qu’il ne faudrait pas accentuer les majuscules. Mais cet avis reste contesté par les institutions telles que l’Académie française et l’Imprimerie nationale qui soutiennent le contraire.
En guise d’exemple de mots et caractères dont les équivalents en majuscules ne sont pas disponibles sur le clavier, le rapport met en avant la lettre « ç » (c cédille). À côté de ce problème, le rapport souligne également l’absence de caractères permettant d’écrire des mots formés de deux ligatures comme les cas de « æ » et « œ » ainsi que leurs équivalents en majuscules « Æ » et « Œ ».
En abordant le volet des symboles, le rapport soulève le problème d’absence des guillemets sur le clavier, là où les doubles virgules hautes sont présentes pour montrer que les mots encadrés par ces caractères sont des citations.
En dehors de ces limites manifestes propres au clavier français actuel, il se trouve également que « bien que la disposition "AZERTY" du clavier ne soit utilisée qu’en France et partiellement en Belgique, elle n’a fait l’objet d’aucun travail de normalisation », soutient le rapport.
Pour le ministère de la Communication, cette absence de normalisation a pour effet de voir « une grande diversité des claviers proposés par les fabricants sur le marché français : selon que l’on utilise tel ou tel système d’exploitation et selon le fabricant du clavier, certaines touches ne sont pas disponibles au même endroit, ou bien ne sont pas disponibles du tout. Les symboles @ (arobase) ou encore € (euro), pourtant très utilisés, sont deux exemples, les touches permettant d’y accéder pouvant être placées à divers endroits d’un clavier commercialisé en France ».
L’Association française de normalisation (AFNOR) suit également le pas et continue en signifiant que cette limite du clavier est à l’origine de nombreux biais, « à commencer par des erreurs de prononciation de mots, de noms de lieux et de famille, souvent écrits uniquement en capitales ».
Face à ces problèmes inhérents au clavier français, plusieurs personnes argueront que ceux-ci peuvent être comblés par les offres logicielles. Mais pour Philippe Magnabosco, chef de projet AFNOR, les compensations offertes par les correcteurs ainsi que les astuces disponibles sur internet sont « des palliatifs insatisfaisants, notamment parce qu’ils impliquent que tous les utilisateurs aient accès aux informations ou disposent de ces logiciels ».
Aussi, pour régler définitivement ce problème qui dure depuis des années, AFNOR a initié un projet visant à recenser tous les manquements du clavier français actuel entrainant des difficultés pour saisir certains mots en français, mais aussi dans les langues régionales. Cela, afin de soumettre à terme des directives pour la conception de claviers normalisés permettant d’écrire aisément les mots et caractères de la langue française. Les résultats de ce projet doivent être présentés l’été prochain et feront préalablement l’objet d’une enquête publique avant d’être mis à la disposition de tous les fabricants.
En outre, pour ceux qui souhaitent conserver la disposition du clavier actuel tout en bénéficiant des améliorations futures, Philippe Magnabosco rassure ces derniers en affirmant que « ce projet peut être mené à bien sans bouleverser la disposition AZERTY à laquelle la plupart des usagers sont habitués ». Et de compléter que « l’objectif est de donner de nouvelles possibilités, respectueuses des particularismes d’écriture, pour répondre aux besoins du marché ».
Toutefois, tandis que certaines personnes appellent de tous leurs vœux l'amélioration du clavier AZERTY, d'autres personnes se demandent si les limites techniques présentées sont suffisantes pour entamer une refonte du clavier AZERTY actuel. Quel est votre avis sur la question ? Êtes-vous pour ou contre une modification du clavier AZERTY ?
Télécharger le rapport du ministère de la Culture et de la Communication
Source : Ministère de la Culture et de la Communication
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